Jean-Baptiste Bernaz, Marin de l’Année 2022, et après ? - ITW

 

Finir l’année en beauté avant d’activer le mode JO. Tout juste élu Marin de l’Année, le Maximois Jean-Baptiste Bernaz s’attaque à la finale de la coupe du monde de Match Racing, cette semaine à Sydney, en Australie. Après son titre de Champion du Monde ILCA 7 (ex Laser) en mai au Mexique, sa victoire du mondial militaire en juin à Brest et celle des Jeux Méditerranéens début juillet à Oran, le régatier français souhaite décrocher un 3e titre mondial pour clôturer une saison déjà exceptionnelle. Avant de se mettre en route pour une cinquième participation aux Jeux Olympiques !

 

Crédit : Sailing Energy

Tu participes à la finale du World Match Racing Tour qui commence ce mercredi à Sydney. Comment as-tu décroché ta sélection pour affronter l’élite mondiale ?

« Nous sommes arrivés vendredi dernier avec mon équipe pour participer à la finale de la coupe du monde de Match Racing. Nous serons 4 à bord du bateau, un Elliott 7 (petit quillard de 7m) avec Thomas Deplanque, Aymeric Arthaud et Jules Bidegarray. Cet été nous avons participé à l’US Grand Slam avec une victoire à Detroit, une 3e place à Chicago, puis une 3e et une 5e place à New York. On est montés à la 4e place de la ranking list mondiale et ça nous a permis de nous sélectionner pour la finale du World Match Racing Tour, ici à Sydney.

C’était génial mais il a fallu trouver un soutien financier. On avait envie d’associer notre projet Match Racing à une marque forte et qui s’engage. Monaco Capital of Advanced Yachting a tout de suite répondu présent et accepté de nous soutenir. Ils sont très engagés pour l’innovation dans les énergies renouvelables et la protection de l’environnement, ce qui nous parle particulièrement en tant que navigateurs. Nous sommes fiers de porter leurs couleurs de l’autre côté de la planète, sur une épreuve internationale.
»

Quelles sont les forces en présence et quel est ton objectif sur cette épreuve ?

« Il s’agit de la finale du WMRT, c’est aussi le championnat du monde de la discipline. On a en théorie le meilleur plateau mondial de Match Racing, avec les 5 meilleurs du ranking mondial et les 5 meilleurs de la plus grosse épreuve de l’année, la Congressional Cup, qui a eu lieu en avril et à laquelle on n’a pas participé. Avec mon équipe nous ne sommes pas des spécialistes de cette discipline, on fait ça en parallèle de mes entrainements et compétitions en ILCA 7 (ex Laser), sur mon temps libre. Ça permet de varier les supports, de naviguer en équipage et de travailler des aspects spécifiques de la régate, notamment les phases de contact avec les adversaires. Mais cet été, aux États-Unis, on a vu qu’on était capable de gagner de belles épreuves face à des régatiers qui font ça à l’année. Donc on a de vrais atouts et on y va avec la volonté de décrocher un autre titre mondial cette année, ça serait bien. On a le couteau entre les dents sans pour autant avoir les mêmes attentes et enjeux que sur le circuit olympique. Le plaisir avant tout ! »

Tu viens d’être élu Marin français de l’Année 2022. Que représente cette récompense à tes yeux ?

« J’ai été très ému parce que ça m’a replongé dans mes émotions de la victoire du championnat du monde en mai. Ce titre de Marin de l’Année arrive parce qu’il y a eu ce mondial avant et cette élection, devant un public averti, la reconnaissance de ses pairs, ça donne encore plus de saveur à cette année qui a été exceptionnelle. Le plateau est toujours relevé et c’est compliqué de comparer des disciplines qui sont très différentes. Mais ce qui est sûr c’est que le fait d’avoir mon nom aux côtés des grands noms de la voile française, c’est fort, j’ai l’impression de changer de dimension. J’étais loin d’être le seul à mériter ce titre mais j’étais persuadé de le mériter aussi parce que je sais combien de temps j’ai investi et combien je transpire pour ces résultats. Et je ne doute pas que les autres en font de même. Mais à la fin il faut en choisir un, donc je suis hyper fier d’avoir gagné ce trophée.

Pour la petite anecdote, j’ai passé une bonne partie de la journée avec les membres du jury à l’occasion d’une visite à l’Assemblée nationale. Ils ont gardé le secret jusqu’au dernier moment. Je n’étais pas au courant jusqu’à ce qu’on me l’annonce sur scène. Ça a mis beaucoup de pétillant et d’émotion dans tout ça. Je suis content de ne pas l’avoir su avant. »

La suite ? Tu es déjà tourné vers Paris 2024 pour une 5e participation aux Jeux Olympiques ?

« Ce titre mondial et celui de Marin de l’Année, ça donne de l’énergie et crée une nouvelle dynamique autour de mon projet et de mon équipe pour continuer à se dépasser, et je crois qu’on en avait tous besoin en vue des JO de 2024. Ça fait plus de 15 ans que je cours après deux grands objectifs : le titre mondial et la médaille olympique.
Ce titre de champion du monde n’aurait pas été possible si au mois de janvier, tous les acteurs de la performance de mon projet n’avaient pas été réunis et tous les voyants mis au vert. Ça a permis de travailler sereinement toute l’année et comme par hasard c’est la plus belle année de ma carrière. Je remercie tous mes partenaires - notamment la Banque Populaire Méditerranée qui me soutient depuis 2010 et l’Armée des Champions depuis 2016 -, mon équipe qui m’accompagne au quotidien dans tous les domaines, mes proches et tous ceux qui m’ont soutenu de près ou de loin. Il y a beaucoup d’humain derrière tout ça et chacun a son rôle dans la réussite de mon projet. On a coché une première case ensemble et on va continuer à travailler ensemble pour aller décrocher cette médaille olympique en 2024 à Marseille. »

Source : C Gutierrez