A deux jours de l'arrivée, Holcim PRB aux commandes devant Malizia, Kevin Escoffier : "Il nous faut reprendre des forces"

 

Au coude à coude avec Team Malizia, Kevin Escoffier, Tom Laperche, Abby Ehler et Sam Goodchild se livrent une bataille à couper le souffle alors qu’il ne leur reste que 700 milles à parcourir. Après 33 jours de course, les deux monocoques naviguent à vue et occupent tour à tour le fauteuil de leader. Cela fait maintenant une quinzaine de jours que les écarts se sont franchement resserrés et les équipes semblent habituées à apercevoir leurs adversaires par le hublot. Mais depuis le passage du Cap Horn lundi dernier, Team Malizia et Holcim-PRB ont relégué leurs poursuivants à plus de 300 milles, laissant la place à une lutte de haut vol en mode match race pour gagner le Brésil.


Crédit : A Auriol


Depuis ce matin 5h TU (7h heure française), c’est le monocoque de Kevin Escoffier qui mène la danse d’un bout d’étrave. Les écarts sont infimes (2,9 milles au classement de 8h TU) et à 48 heures de l’arrivée, personne ne peut encore dire qui va s’emparer de cette étape de légende, la plus longue jamais enregistrée en cinquante ans d’histoire de la course.

Chacun à bord a envie de croire à une arrivée magistrale au Brésil même si aucun ne l’exprime clairement tant le jeu de la régate à l’échelle planétaire est prenant. La zone de vent faible traversée actuellement est salvatrice et permet de reposer les corps. Derrière, les actuels leaders du classement général vont devoir négocier le passage d’une dernière dépression dont ils ressentiront les effets à partir de la fin d’après-midi et pour 24 heures. Des vents soutenus sont attendus et l’équipe va devoir maîtriser la prise de risque. « Nous allons profiter de cette zone de petit temps pour dormir, car après plus de 30 jours de mer, l’équipage est fatigué. Il nous faut reprendre des forces pour traverser cette dernière dépression. Nous attendons 35 à 40 nœuds de vent dans les deux prochains jours, ce sera le dernier gros système météo que nous allons rencontrer avant notre arrivée à Itajaí. » raconte le skipper, détournant à peine les yeux des fichiers météo.

La moindre erreur peut coûter cher alors que l’équipe Holcim-PRB réalise presque un sans faute depuis le départ de Cape Town le 26 février dernier. “Les conditions pour l’arrivée risquent d’être compliquées, et un peu costaud à la fin. C’est vrai qu’on s’est bien entraînés pendant cette remontée de l’Atlantique Sud. On a eu des conditions vraiment difficiles, avec une nuit avec 55 nœuds de vent, et une nuit où le bateau est resté couché pendant 20 minutes. Il va falloir rester vigilant et ne rien lâcher pendant les prochaines 48 heures si l’on veut rester devant Team Malizia.” ajoute Sam Goodchild.

Le monocoque battant pavillon suisse pourrait arriver tôt le 2 avril à Itajai.