Comme annoncé le mois dernier, Mikaël Mergui prendra le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre, toujours à bord de son Class 40 Centrakor. Après la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, qui n’avait pas ménagé le voilier et le skipper, ce dernier se tourne vers ses nouveaux objectifs. Pour les atteindre, il a choisi de conserver le bateau Centrakor utilisé pour la Route du Rhum en lui apportant des modifications techniques. Ces dernières sont actuellement en cours pour l’adapter aux spécificités de la Transat Jacques Vabre.
Crédit : M Nolden
ADAPTER LE BATEAU CENTRAKOR POUR LA TRANSAT JACQUES VABRE NORMANDIE – LE HAVRE
Après une Route du Rhum 2022 éprouvante - des problèmes techniques l’ayant forcé à abandonner - le skipper Centrakor se tourne vers l’avenir avec en vue la Transat Jacques Vabre. Nouveaux objectifs et bateau remanié, le hyérois d’origine compte bien prendre sa revanche. « Pendant la compétition, j’avais percuté une bouée métallique ce qui avait endommagé l’avant de l’étrave que nous avions rafistolé en course avec un pansement de fortune. A mon retour de la Route du Rhum, j’ai souhaité me projeter rapidement vers la suite et chercher du positif dans l’échec », indique Mikaël Mergui, skipper Centrakor.Ainsi, après avoir échangé longuement avec les architectes de Marc Lombard Yacht Design et le chantier Grand Largue Composite, la décision est prise. Plutôt que de réparer l’endroit abîmé, le skipper fait le choix audacieux d’ouvrir le bateau entièrement pour modifier la forme de l’étrave. Cette solution permet de conserver le Class 40 Centrakor déjà utilisé pour la Route du Rhum en l’adaptant à son nouvel objectif : la Transat Jacques Vabre.
DONNER UNE NOUVELLE VIE SANS OUBLIER LA COMPETITION
Ainsi, le bateau, initialement conçu pour la Route du Rhum avec son étrave scow, massive et puissante pour des allures proches du vent jusqu’au travers, va connaitre des adaptations techniques. « La configuration de course de la Transat Jacques Vabre sera différente. On s’attend à des vents portants qui poussent dans le dos et plus de spi (peut-être 70% de la course), on recherche donc quelque chose de moins massif, pour éviter de trop s’écraser sur les vagues », poursuit le skipper.Le nez du bateau va donc être relevé pour perdre moins de
vitesse entre deux vagues et limiter le passage de l’eau sur le
pont. Pour obtenir le résultat attendu, la modification du bateau
se déroule en trois temps : découpage, greffage et finition.
Un nouveau bateau Centrakor donc, mais sur les bases de la
première version pour réutiliser au maximum l’existant.
Pour cela, le skipper a opté pour une méthode toute particulière :
« J’ai d’abord tracé au marqueur et au scotch la zone de découpe,
ensuite j’ai éliminé les structures intérieures, puis...nous avons
scié l’étrave ! C’est plutôt étrange d’attaquer son bateau à la scie
sauteuse ! Un travail long et méticuleux mais plus j’avance et plus
je suis convaincu d’avoir pris la bonne décision, même si elle est
pour le moins originale. J’ai hâte de voir le résultat et de remettre
le bateau Centrakor à l’eau à la fin du mois de mars ».
Au même moment à Caen, la nouvelle étrave est en cours de préparation et devrait être livrée au mois de mars. La nouvelle étrave, fabriquée par Grand Largue Composite vient d’arriver à Hyères. Cette pièce sera greffée et stratifiée par l’intérieur et l’extérieur. Un choix ambitieux qui montre que les bateaux de course au large peuvent évoluer et être optimisés pour avoir plusieurs vies tout en restant compétitifs et performants. Rendez-vous au mois d’avril pour la mise à l’eau.
Source : M Nolden