La Transat Paprec s'élance ce dimanche, Armel Le Cléac'h et Charlie Dalin, anciens vainqueurs racontent - ITW

Dans moins de 48 heures, les 22 marins en lice sur la Transat Paprec prendront le départ de la première transatlantique en double 100% mixte. Au-delà de l’enjeu purement sportif, le format de la course permettra d’engranger de précieux milles au large, mais aussi et surtout de l’expérience sur le circuit Figaro BENETEAU. Une expérience cruciale pour la suite de leur carrière, comme ça a été le cas pour Charlie Dalin et Armel Le Cléac’h, qui l’ont respectivement gagnée en 2012 pour le premier, 2004 et 2010 pour le second. 

 

Crédit : A Courcoux

Charlie Dalin, la Transat Paprec est devenue 100% mixte cette année. Quel regard portes-tu sur cette évolution ?

“Je pense que cela va permettre aux femmes qui le souhaitent de faire de la course au large et d’élever encore un peu plus le niveau féminin. On a vu de très bons équipages en stage. C’est intéressant de voir que la toute première course en Figaro BENETEAU 3 a été remportée par un équipage mixte (Sam Davies et Yann Eliès) alors que ce n’était pas obligatoire à l’époque. Cela montre qu’avec le bon équipage et une bonne complémentarité, tu peux aussi avoir de meilleures performances en double mixte que des équipages 100% masculins. Donc je pense que c’est une bonne chose.”

Quelle est la particularité de la Transat Paprec par rapport aux autres courses du circuit ?

“La Transat Paprec est différente des courses comme La Solitaire du Figaro. Une fois que tu as passé le waypoint, le jeu est très ouvert. Même si tu as un bateau qui va vite et qui a de bonnes performances, ton delta de vitesse ne sera jamais suffisant pour rattraper une erreur stratégique. C’est ce qui est intéressant. Autant sur une Solitaire du Figaro, la flotte est vraiment très groupée et la vitesse intrinsèque est une plus-value hyper importante dans ta performance finale, autant sur une transat comme celle-là, la stratégie et le choix de route sont au-dessus de la pile. Il faut faire attention et s’affranchir des réflexes que tu peux avoir sur La Solitaire. Ce n’est pas une course à étapes. Tu ne peux pas te contenter de te placer et de te dire que les prochaines étapes se passeront mieux. Il n’y a qu’une seule arrivée. Il faut réussir à se concentrer sur sa propre trajectoire et oser parce qu’à la fin, il n’y a qu’un seul vainqueur. Et puis le jeu est encore plus ouvert qu’en Figaro 2 puisque les angles au portant sont plus ouverts du fait des spis asymétriques. Si tu prends une bascule à l’envers, tu vas encore plus perdre qu’avant, et à l’inverse encore plus gagner si tu la prends à l’endroit. Les petits empannages de remplacement et la stratégie globale sont donc vraiment prépondérants sur cette course, sûrement plus que la vitesse qu’ils seront capables de sortir.”

Armel Le Cléac'h, quel regard portes-tu sur le plateau ?

“C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de bateaux mais c’est la première édition avec ce format mixte. Ça va sûrement donner à d’autres l’envie de venir en 2025. Quand on voit le succès de la Plastimo Lorient Mini qui a réuni plus de 80 duos mixtes, on sait qu’il y a la capacité d’avoir plus d’équipages à l’avenir. Sinon, le jeu va être très ouvert car il y a beaucoup de profils différents. Un équipage ne sortira pas forcément du lot même si certains sont très expérimentés en Figaro. On verra ce que ça va donner !”

Quelles sont les difficultés du parcours ?

"C’est un parcours qui est assez classique depuis quelques éditions. Il peut se diviser en deux étapes. La descente jusqu’à La Palma (Canaries, Espagne) peut être compliquée en fonction de la météo des premiers jours. Il peut y avoir un peu de sélection dès le début dans le golfe de Gascogne et le long du Portugal. Ensuite, la traversée est souvent longue avec des placements à faire sur le long terme. Ils devront choisir entre une route nord, sud ou intermédiaire. Ce n’est pas facile de choisir son camp mais ils devront le faire une fois le waypoint passé. Souvent, la course se joue sur les derniers jours. On l’a vu la dernière fois : c’est la route nord qui était passée sur la fin, à quelques heures près. Ça ouvre le jeu pour ceux qui sont un peu derrière à La Palma et qui peuvent éventuellement revenir dans le match sur la fin."

Source : Transat Paprec