16 minutes d'écart entre For People et Charal 2, Thomas Ruyant en tête de la Guyader Bermudes 1000 Race, Jérémie Beyou ne lâche rien

 

Après avoir débordé le way-point Gallimard en milieu de nuit dernière, les leaders de la quatrième édition de la Guyader Bermudes 1000 Race Brest – Brest sont attendus sur la ligne d’arrivée ce jeudi entre 19h et 21h. Le suspense reste entier, même si, depuis le contournement de la dernière marque, le duel qui se joue entre Jérémie Beyou et Franck Cammas (Charal 2) puis Thomas Ruyant et Morgan Lagravière (FOR PEOPLE), depuis le passage de la marque virtuelle « Tout Commence en Finistère » lundi après-midi, semble tourner à l’avantage de ce dernier. Celui-ci affiche en effet un bonus d’une vingtaine de milles sur son adversaire direct, ce qui pourrait lui permettre de finalement transformer l’essai tout à l’heure… et ainsi d’inscrire son nom pour la première fois au palmarès de l’épreuve.

Crédit : M Mergalet



« Le passage du way-point Gallimard a été une vraie libération ! Fini de champ de bosses, place au portant ! Le bateau fait du bruit mais il va vite et, surtout, il est à plat ! », a commenté Julien Pulvé (Maître CoQ V), soulagé, comme l’ensemble de ses concurrents, d’en avoir terminé avec le long bord de près qui les a menés de la bouée « Trophée Région Bretagne » jusqu’à la marque virtuelle au nom de la célèbre maison d’édition. « Aller dans le même sens que le vent et que les vagues, c’est vraiment agréable », a confirmé Sam Goodchild (FOR THE PLANET) qui fait, comme tous les autres, désormais route directe sur la ligne d’arrivée située à l’entrée du goulet de Brest, au portant, à près de 20 nœuds de moyenne. « On fait fréquemment des pointes à 25-27 nœuds. Ce bord, qui s’apparente à un grand run de vitesse, fait du bien au moral, surtout avec deux lièvres à proximité. Ça maintient la niaque et le rythme », a ajouté le co-skipper de Jean-Marie Dauris qui continue de jouer des coudes avec Initiatives Cœur de Sam Davies et Damien Seguin, mais aussi, depuis cette nuit, avec Paprec Arkéa de Yoann Richomme et Yann Eliès. Confronté à la fois au décollement de panneau sur un ballast et à l’arrachage de ses supports de vérins de pilote, ce dernier a nettement changé de rythme depuis le passage de la bouée Gallimard, et ainsi laissé filer la troisième place qu’il se disputait jusqu’alors avec FOR THE PLANET de Sam Goodchild et Antoine Koch. « Sans pilote, on se retrouve à devoir barrer en permanence. Une solution de réparation aurait été possible bien sûr, mais elle aurait pris tellement d’heures. On a donc choisi de continuer sans, en alternant les quarts avec Yann », a relaté le double vainqueur de la Solitaire du Figaro et de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe en Class40. « C’est décevant mais c’est aussi ce qu’on est venu chercher. On est venu essayer de trouver les défauts de jeunesse du bateau et il se trouve qu’il y en avait un, effectivement. On va terminer la course avec plein de choses à réparer mais ce n’est que du bon pour la suite. Le but, dans l’immédiat, terminer le mieux classé possible », a souligné Yoann Richomme.

De la concentration et de l’engagement jusqu’à la fin

Contrarié lui aussi par des petits problèmes techniques, le duo de Charal 2 qui a débordé la marque virtuelle Gallimard en milieu de nuit dernière seulement 16 petites minutes après FOR PEOPLE, a également concédé du terrain à son principal rival. En effet, après avoir régulièrement échangé avec lui la première et la deuxième places depuis lundi, le tandem Jérémie Beyou – Franck Cammas s’accroche autant que possible mais voit son écart se porter à 19,5 milles ce jeudi après-midi. « Depuis le passage du Fastnet, on est pénalisés. Le bateau n’est plus à 100%. C’est un peu difficile mais on fait avec », a relaté le skipper de Charal 2 qui continue, malgré tout, d’imprimer une grosse cadence, bien conscient que tant que la ligne n’est pas franchie, tout reste possible, même si son concurrent ne lâche rien. « On met beaucoup d’engagement. On se relaie dans le cockpit sans discontinuer depuis le départ. On ne prend pas beaucoup de temps pour nous et j’avoue qu’on commence à être bien fatigués. On découvre notre bateau au large dans de la mer avec Momo. C’est vrai qu’on a une sacrée machine mais il faut vraiment être dessus car elle est extrêmement exigeante », a indiqué de son côté Thomas Ruyant dont le plan Koch – Finot Conq mis à l’eau en mars dernier n’en finit pas de faire forte impression et semble être en train de prendre une option sérieuse pour la victoire de cette quatrième édition de la Guyader Bermudes 1000 Race Brest-Brest. Une édition dont l’épilogue est donc attendu dans une poignée d’heures maintenant. Entre 19 et 20 heures selon les derniers routages, le vent étant prévu de faiblir en fin de journée puis de s’orienter progressivement au nord puis au nord-est d’ici à demain avec, en prime, une phase de molle en milieu de nuit prochaine. De quoi, peut-être, prolonger le suspense à certains étages du classement !

Source : M Le Berrigaud