À mi-parcours de la Transat Paprec, le duo Skipper Macif aux avant-postes, "une semaine de mer, et record battu pour moi !" dixit Charlotte Yven

 

Pour son baptême de l’Atlantique, Charlotte Yven ne pouvait pas rêver meilleur scénario. Cette compétitrice dans l’âme, qui n’avait encore jamais passé autant de jours en mer d’affilée, apprécie à sa juste valeur une course au large qui tient toutes ses promesses depuis le départ de Concarneau, il y a bientôt dix jours. Tous les ingrédients sont réunis pour vivre le cocktail d’émotions de sa première transat. « Et oui, une semaine de mer, et record battu pour moi ! C'est top, je me sens toujours aussi bien sur un bateau. C'est drôle, on n'a pas du tout la même notion du temps qu'à terre, ni les mêmes notions de plein de choses d'ailleurs. Évidemment la performance, puisqu’on est en course, occupe une place importante, mais le large laisse aussi des petits moments pour laisser ses pensées vagabonder, apprécier les paysages, et surtout la chance qu'on a d'être là et de faire ça » témoigne la Skipper Macif 2023 dans un message du bord.

Crédit : Ch Yven


Joli coup et bon dosage

À ses côtés, son partenaire de filière n’est pas en reste. Pour sa troisième participation à la transat en double à armes égales, Loïs Berrehar est bien placé pour mesurer que l’édition 2023 ne fait pas mentir le niveau d’engagement nécessaire pour mériter le droit de toujours pointer dans les premières lignes du classement. Dans un contexte de compétition exacerbée, la position de leader se dispute avec une belle âpreté alors que la course ne laisse aucun répit dans un flux d’alizé qui s’est renforcé depuis le passage de l’archipel des Canaries. « Ces dernières 24/48 heures de course ont été très « sport » ! Les options commencent à se dessiner et Région Bretagne-CMB Performance (Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre, ndlr) a fait un joli coup en attaquant le premier dans le Sud,. Nous aussi, on privilégie aussi un peu cette route pour aller chercher un peu plus de pression avant d’aller chercher la courbure de l’anticyclone. Il fait trouver le bon dosage entre la force et la direction du vent » raconte Loïs.

Cap ou vitesse, difficile de choisir…

Sur l’eau, les images du bord illustrent l’énergie déployée par les deux co-skippers qui se croisent dans le cockpit, alors que la flotte progresse en escalier aux abords de la route directe. Tout l’enjeu consiste à placer son empannage au bon moment pour trouver le meilleur compromis entre coups d’accélération au sud et bonne progression vers l’ouest. Après s’être fait voler la vedette en tête, Loïs et Charlotte cravachent comme de beaux diables. Ce mercredi matin, le duo Skipper Macif pointe en troisième position, à moins de 6 milles des premiers, au coude à coude avec la paire de Mutuelle Bleu (Corentin Horeau/Pauline Courtois). C’est dire si c’est serré alors qu’ils viennent de passer sous la barre de 1 800 milles à parcourir pour rallier Saint-Barthélemy. « La navigation dans l’alizé nous permet de naviguer à plat, en revanche ça mouille beaucoup, c’est assez physique à la barre et éprouvant. On a eu des petits soucis d’énergie et d’électronique qui nous ont pris beaucoup de temps, et notamment du temps de sommeil. Heureusement, on est large au niveau de la cambuse » raconte Loïs. Pas de répit, ou de trêve qui tienne ; à mi-parcours, la bataille de l’Atlantique bat son plein…

Source : MA Prestation