Avarie à bord de Guyot sur The Ocean Race, Benjamin Dutreux : "de nouveau en capacité d’utiliser le foil bâbord"

 

Ce mardi, les équipages de The Ocean Race sont pratiquement à la mi-course dans la quatrième étape de l’épreuve qui doit les mener à Newport, aux Etats-Unis. Si la première moitié du parcours s’est avérée particulièrement délicate, avec de petits airs instables, de nombreuses phases de transitions et de forts courants, la seconde s’annonce tout aussi complexe avec le fameux Pot-au-Noir à traverser mais aussi un choix stratégique important à opérer, avec deux options possibles, au nord ou à l’ouest. De quoi permettre à GUYOT environnement – Team Europe de Benjamin Dutreux et Robert Stanjek de resserrer l’écart qui s’est créé avec le trio de tête à la suite de leur avarie de bout de descente de foil survenue ce dimanche alors qu’ils étaient en passe de s’installer aux commandes de la flotte après un joli début de course.

Crédit : Ch Drapeau



Comme attendu, la première partie de cette quatrième étape de The Ocean Race longue de 5 500 milles entre Itajaí et Newport s’est révélée complexe et a indiscutablement mis les nerfs des marins à vif, la faute à beaucoup d’instabilité, à de petits airs erratiques, à d’importants effets de côte mais aussi à d’improbables veines de courant. « Cette première semaine de mer a été assez intense en effet. On a composé avec des conditions peu favorables à notre bateau mais dans lesquelles on a toutefois bien tiré notre épingle du jeu. Le travail de finition réalisé sur les appendices (foils et safrans, ndlr) a porté ses fruits mais aussi notre manière de naviguer. Je pense que nous avons pas mal progressé depuis le départ de l’épreuve. Tout cela nous a permis d’être bien dans le match avec les bateaux neufs, ce qui est un gros point positif », détaille Benjamin Dutreux. De fait, lui et sa petite bande composée pour l’occasion de Robert Stanjek, de Sébastien Simon, d’Annie Lush puis de Gautier Lebec comme reporter embarqué, ont fait preuve d’opportunisme mais aussi de belle maîtrise lors de cette première semaine de course le long des côtes brésiliennes.

Une avarie qui coûte cher

Pour preuve, ce dimanche, après avoir parfaitement tricoté au large de l’archipel des Abrolhos, ils étaient en passe de prendre la tête de la flotte avant qu’un caillou s’immisce dans la chaussure. En l’occurrence un problème de bout de descente de foil. « On se bagarrait avec le groupe depuis le début de l’étape, avec des options stratégiques assez similaires. On enchaînait les manœuvres avec une belle synergie à bord et puis il y a eu cette avarie. Une avarie qui, au départ, ne nous paraissait pas trop longue à réparer mais qui, pour finir, nous a pris bien plus de temps que prévu, la faute à plein de mauvais éléments qui se sont ajoutés les uns aux autres », indique le skipper de GUYOT environnement – Team Europe qui a donc évolué à cloche-pied le temps de la réparation et ainsi vu un écart significatif se créer avec les trois leaders. « Après deux jours compliqués, nous voilà de nouveau en capacité d’utiliser le foil bâbord, ce qui est une bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que maintenant 170 milles nous séparent des trois bateaux de devant », déplore Benjamin Dutreux, toutefois pas vraiment du genre à se laisser abattre, bien au contraire.

Trouver la meilleure trajectoire, tenter de resserrer les rangs

« On explore différents schémas météo. Dans l’immédiat, il n’y a pas de solutions pour les rattraper mais on espère que le jeu s’ouvre un peu, et ainsi avoir une opportunité de recoller au score », commente le navigateur qui bataille actuellement dans un système compliqué, avec de nombreux nuages perturbateurs et peu de vent. « Ce n’est pas simple d’avancer. On tente de trouver la meilleure route pour passer le Pot-au-Noir correctement, au moins aussi bien que nos collègues, même si on est déjà arrêtés en étant plus au sud, ce qui est un peu embêtant », relate le Vendéen qui, de fait, évolue désormais dans un système météo différent de celui de ses concurrents. « Pour nous, deux options se dessinent pour la suite : soit une route très nord pour aller chercher des fronts mais un peu risquée pour nous, soit une route à l’ouest », détaille le marin qui doit trouver la meilleure trajectoire pour contourner un marais barométrique, c’est-à-dire une zone à faible gradient de pression, planté pile poil sur sa route. « On attend que les fichiers s’affinent un peu pour trancher. On va prendre les choses comme elles viennent et tenter de trouver les ouvertures », promet Benjamin Dutreux.

Source : F Quiviger