Première course à la barre de Holcim-PRB pour Nicolas Lunven, "L’enjeu, c’est avant tout la qualification pour le Vendée Globe 2024"

 

Alors qu’il s’agit de la première édition de cette transatlantique en solitaire au départ de Fort-de-France et à destination de Lorient, le départ du retour à La Base marque la première course de Nicolas Lunven à la barre de l’IMOCA Holcim-PRB. Une course que le skipper aborde avec de la concentration et surtout beaucoup d’enthousiasme : “Une phrase pour résumer mon état d’esprit : l’envie d’y aller ! Après un convoyage qui s’est très bien déroulé (Nicolas Lunven n’a pas participé à la Transat Jacques Vabre Normandie - Le Havre et a rejoint la Martinique en convoyage depuis Lorient, ndlr.), j’ai vraiment hâte de repartir en course et de pouvoir me mesurer aux autres bateaux, le plateau est très impressionnant.

Crédit : J Champolion


Pour Nicolas Lunven, il ne s’agit pas seulement de prendre la mesure du potentiel de son monocoque durant cette traversée de l’Atlantique mais aussi de se qualifier en vue du Vendée Globe et de se confronter à ceux qui constitueront ses adversaires dans un an autour du monde. “ Je ne me donne pas d’objectifs de résultat précis pour cette première course à bord de Holcim-PRB. L’enjeu, c’est avant tout la qualification pour le Vendée Globe 2024”, annonce le skipper avant d’ajouter, “J’ai suivi la Transat Jacques Vabre de très près. Je pense que j’ai dû regarder tous les classements. Le niveau est très relevé, les premiers bateaux sont vraiment impressionnants et vont très vite à certaines allures. C’est sûr que je vais avoir envie de me mesurer aux autres quand même, de voir de quoi le bateau est capable. Il va falloir trouver le juste milieu.

Cette première course à bord de son nouvel IMOCA sera l’occasion pour Nicolas Lunven de mettre en pratique les enseignements tirés du convoyage entre Lorient et la Martinique et de découvrir le potentiel de ce monocoque en mode course. D’après les derniers routages, les premiers bateaux devraient mettre environ 10 jours pour rallier le port de Lorient La Base.

Nicolas Lunven, skipper de Holcim-PRB :

« Les conditions annoncées pour le départ sont entre 12 et 16 nœuds de vent de secteur est-nord-est. Au départ, le vent sera assez perturbé car en partant de Fort-de-France, nous serons dans le dévent de l’île. Au niveau de la baie de Fort-de-France, il y a un couloir qui est dessiné donc le vent est plutôt canalisé, mais ensuite il faut passer le cap Salomon où il y a pas mal de hauteur (400, 500 mètres) et donc un dévent à franchir. Dès que nous aurons passé ce dévent là, nous allons récupérer un vent plus clair dans le chenal qui se trouve entre la Martinique et Sainte-Lucie, avec un vent orienté est. Ensuite, nous devons contourner une zone interdite que nous allons laisser à bâbord. Une fois cette zone passée, nous pourrons virer et entamer un long bord en tribord amure pour monter vers le nord. Ce parcours, c’est véritablement une transatlantique « à l’envers ». 

Nous avons pour habitude de traverser l’Atlantique en partant d’Europe pour arriver au soleil. Ici, nous allons faire l’inverse. À priori, la situation météo s’annonce propice au développement de dépressions assez creuses et violentes, c’est un facteur qu’il va falloir prendre en compte. L’idée, c’est de monter vers le nord et contourner l’anticyclone des Açores. Jusqu’à l’archipel des Açores, on peut placer le curseur comme on le souhaite. Il va falloir trouver le bon compromis entre vitesse et sécurité. Une fois que nous aurons passé cet anticyclone, nous nous trouverons dans le flux de sud-ouest, ouest, voire nord-ouest qui est lié à la circulation des dépressions sur l’Atlantique nord. Il restera alors un tiers du chemin à effectuer dans des conditions plus dépressionnaires. »

Source : Effets Mer