Leurs meilleurs moments, les marins des Class40 évoquent leurs plus beaux instants en mer, "La voile est un sport de sensation, le feeling compte beaucoup"

C’est déjà l’heure de faire le bilan de l’année pour les Class40. Une année à 100 à l’heure, des émotions en pagaille, des courses au suspense intense, des aventures au large et une traversée de l’Atlantique pour commencer (Défi Atlantique) et pour terminer (Transat Jacques Vabre). La saison 2023 s’est déroulée sur les chapeaux de roue et pas seulement en course. Il y a eu des chantiers, des projets, des vocations qui sont nées… En bref, la classe est toujours aussi dynamique. 

 

Crédit : JL Carli

Ambrogio Beccaria : « J’ai pris beaucoup de plaisir en février dernier. Nous étions à la RORC Carribean 600 avec Tanguy Leglantin et quelques skippers dont Axel Trehin, Erwan Le Draoulec. On était dans des conditions d’alizés, c’était super agréable. Et puis il y a eu la CIC Normandy Channel Race qui est ma course préférée du calendrier. J’en garde un très bon souvenir d’autant qu’on a pris une sacrée option, une des plus sympas de ma carrière. On est allés dans une zone de pétole et on a été les premiers à s’en extirper. La voile est un sport de sensation, le feeling compte beaucoup et c’est ce qu’a prouvé cette victoire ! »

Achille Nebout : « Je crois que s’il devait y avoir un moment à retenir, c’est notre première navigation. On avait fait un beau chantier d’hiver et on devait faire une banque image dès notre première sortie. Il y avait 15 à 20 nœuds de vent, il ne faisait pas extrêmement beau mais on a pu tout de suite mettre de la toile, évoluer sous gennaker et constater tout le potentiel du bateau. C’est tellement agréable de voir que tout fonctionnait bien. Et puis quand on est rentré à terre, quand on a vu les images du bateau… On s’est dit que ça avait de la gueule ! Ça donnait le ton pour la suite de la saison ! »

Tiphaine Ragueneau : « S’il n’y avait qu’un seul moment à retenir, c’est le passage de ligne en Martinique. Il y a eu tellement de doutes, tellement de galères à ne pas savoir si on pouvait partir ou pas. Entre les budgets à réunir avant la course et puis les voiles qu’on a déchirées tout au long de la course, on n’a pas été épargné ! À l’arrivée, on avait presque plus d’eau plate, il fallait vraiment arriver ! Sur les pontons, il y avait nos proches, la famille de Pamela (Lee)… On commence à réaliser que tout le travail qu’on a déployé a porté ses fruits. Je me souviens aussi des nuits avant l’arrivée, du ciel clair, parfait, de la pleine lune et d’en profiter. Ça restera gravé ! »

Estelle Greck : « Mon meilleur moment de l’année, ça a été la mise à l’eau du bateau. Avant, ce n’est pas facile de se projeter, on sait qu’une journée de perdue est une journée de moins avant de préparer la Transat Jacques Vabre. Mais quand tu vois ton bateau à l’eau, c’est du concret, tu peux te projeter. Il y a beaucoup de joie et de fierté à l’idée de se dire qu’on dispose d’un bateau neuf. Il faisait beau, on a pu faire le matage et la jauge dans le même temps, il y avait du monde… C’était vraiment un moment à part. Tous les skippers n’ont pas la chance de suivre une construction, de mettre à l’eau un bateau neuf, de naviguer à son bord… On s’estime chanceux ! »

Source : Class40