"Je me fiche un peu de battre des records," Charles Caudrelier allonge la foulée sur l'Arkea Ultim Challenge

 

Depuis dimanche 28 janvier peu après 1 heure du matin, Charles Caudrelier et le Maxi Edmond de Rothschild ouvrent la voie de l’Arkea Ultim Challenge – Brest dans l’océan Pacifique, la plus vaste étendue liquide de la planète. Dans cette dernière valse à haute vitesse au pays de l’ombre, un enjeu majeur : arriver en bon état au cap Horn.

Crédit : Y Riou - Gitana SA



« On plafonne la vitesse à 30-32 nœuds quand la mer est trop forte et on opte pour des réglages tolérants. Le but est de minimiser les impacts pour ne pas abîmer le bateau, mais aussi d’économiser l’énergie de Charles, de lui simplifier la vie », confie Erwan Israël, membre de la cellule routage. La méthode consiste à freiner les ardeurs du grand trimaran bleu mais aussi, parfois, celles d’un marin ultra perfectionniste, peu habitué à verser dans la demi-mesure. « Il m’arrive de m’énerver avec la météo ou quand les trajectoires ne sont pas parfaites. C’est assez particulier, je suis dans la gestion complète de la course, et je n’ai pas l’habitude de ça », admet-il.

Un stress en chasse un autre

Le haut niveau de tension vécu en Atlantique Sud pendant le corps à corps à grande vitesse avec Tom Laperche, a cédé la place à d’autres préoccupations : sortir indemne du tunnel gris des mers australes, de ses paysages austères et de ses vents tempétueux. « Ce sont des endroits où la navigation est éreintante, où il faut être fort dans sa tête (…) Alors je me fiche un peu de battre des records, je veux surtout arriver au cap Horn avec un bateau en bon état », confie Charles dans un message envoyé hier, dimanche 28 janvier. Il lui reste encore le plus vaste océan de la planète à effacer.

Pacifique express

Le Maxi Edmond de Rothschild a fait irruption dans le Pacifique aux premières heures du dimanche 28 janvier, dans des conditions favorables elles aussi. A priori, les éléments seront avec lui pendant les 6 000 milles de navigation vers la pointe de l’Amérique du Sud. « Du vent de Nord-Ouest assez fort va nous pousser tout droit dans le bon sens », prévoit le skipper. « Ce sera une route idéale à l’avant d’un front, quasiment jusqu’au milieu du Pacifique, autrement dit, des milles rapides dans la bonne direction », confirme Erwan Israël. Ensuite, la situation météo se complique un peu, et l’atmosphère se refroidira sensiblement aux abords de la ZEA, par 58 degrés sud.

En attendant, le marin de 49 ans qui n’avait jamais passé autant de temps seul en mer s’est pris à l’exercice et mène le Maxi Edmond de Rothschild à la perfection, malgré les doutes et les petits coups de fatigue. « J’ai l’énergie du premier, ça aide à se surpasser ».

Source : Gitana SA