SVR LAZARTIGUE éventré, Tom Laperche contraint d'abandonner l'Arkea Ultim Challenge, "J’avais envie de me battre pour aller au bout de la course"

 

La réparation du trimaran SVR LAZARTIGUE dans un délai raisonnable étant impossible, l’ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest s’achève prématurément pour Tom Laperche. Même si la déception est grande, le skipper et toute l’équipe du bateau se projettent déjà vers les prochaines échéances, à commencer par le Trophée Jules Verne l'hiver prochain. Fin mars, l'Ultim devrait rejoindre les ateliers de MerConcept dans son port d’attache à Concarneau. Un chantier estimé à trois mois par Cécile Andrieu (team manager) laisse imaginer une remise à l’eau au début de l’été.

Crédit : G Gatefait (Sortie d'eau)

Tom, quelle est la conclusion de l’analyse des dégâts de ce dimanche ?

« Au vu des dégâts et des délais de réparation, on doit se résoudre à l’arrêt de la course. La décision est claire. Tout le monde la partage, l’équipe, le groupe Kresk et moi-même. C’est forcément difficile à accepter car c’est la fin de ce tour du monde que je portais au fond de moi. J’avais envie de me battre pour aller au bout de la course, j’avais l’objectif de la finir. Ce n’est donc pas évident.

Le choix de l’abandon est-il apparu comme une évidence ?

Depuis que j’ai vu l’ampleur des dégâts, je savais que cela allait être compliqué de repartir. Mais j’avais envie d’y croire, d’espérer qu’on pouvait réparer rapidement en étudiant toutes les possibilités. Ce n’était malheureusement pas réaliste. Je remercie l’équipe qui a été super. Elle a su me récupérer, me soutenir. Tout le monde est déçu mais reste concentré pour inspecter le bateau, le démonter, faire toutes les choses nécessaires pour la suite, et être déjà dans la projection de la réparation.

Comment vous sentez-vous ?

C'est la première fois que j’abandonne sur une course, la première fois que j'ai une grosse avarie sur un bateau. C'est dur. Même si on fait tout pour l’éviter, il y en aura sûrement d'autres. Cela reste un sport mécanique, on ne maîtrise pas tout. Dans leur carrière sportive, peu, voire aucun marin, n’a jamais connu d’avarie ou d’abandon. C’est dur mais ça fait aussi partie de la beauté de ces courses. Je reste convaincu que naviguer en solitaire sur ces trimarans à l’échelle de la planète est extraordinaire et passionnant.

Quel est l’avenir ?

Dans les prochains mois nous allons continuer à fiabiliser et améliorer le Trimaran SVR-Lazartigue. J’ai évidemment envie de renaviguer le plus vite possible mais les travaux sont conséquents. J’espère que la remise à l’eau sera possible à la fin du printemps, début de l’été. Ce qui m’aide le plus aujourd’hui, ce qui me ramène de l’envie et la motivation, c’est de penser à la suite, d’imaginer ce qu’on peut faire sur le bateau et penser au programme. Se projeter sur le fait de pouvoir naviguer à nouveau sur ce magnifique bateau. C’est tellement incroyable. »

Source : Agence Ligne Bleue