Les IMOCA de la Course des Caps ont enclenché le mode survitaminé, MACIF en tête, VULNERABLE revient fort

 

Depuis le début d’après-midi hier, la Course des Caps a radicalement changé de visage. Les IMOCA ont enclenché le mode survitaminé. L’équipage de Thomas Ruyant a remporté le Sprint 5 – Bermudes entre Slyne Head et le cap Wrath. Morgan Lagravière détaille : « Hier soir, on a commencé à accélérer avec des allures plus portantes. On attendait ce moment avec impatience, surtout avec notre bateau, et on n’est pas déçus ! On avait pris pas mal de retard hier, mais on a bien cravaché cette nuit en se relayant régulièrement à la barre. » Cette cadence infernale a permis à VULNERABLE de fondre sur MACIF Santé Prévoyance, qui comptait encore près de 40 milles d’avance hier et ne dispose désormais plus que d’une « maigre » marge de huit milles sur ses plus proches poursuivants.

Crédit : J Didou


Un mode « poney »

L’expression « mode poney », popularisée par Julien Villion (Malizia – Seaexplorer), illustre parfaitement l’état d’esprit qui anime actuellement la flotte : des équipages lancés à pleine vitesse, décidés à exploiter au maximum les allures portantes pour avaler les milles. « Là, on est à fond, à fond ! On met toute la sauce possible, c’est vraiment top. On s’éclate ! Ces conditions sont idéales pour notre bateau », se réjouit Sam Davies (Initiatives Cœur), traduisant l’enthousiasme général. La nuit, étonnamment claire grâce à la latitude élevée, a aussi réservé une agréable surprise aux marins, comme le raconte Morgan Lagravière : « La chance qu’on a eue, c’est qu’en étant assez au nord, les nuits restent claires, ce qui nous a permis de barrer efficacement même la nuit. » À noter également l’option audacieuse de Malizia – Seaexplorer, seul bateau à avoir choisi de contourner par l’extérieur la zone de tir — un secteur interdit à la navigation à l’ouest des Hébrides — tandis que le reste de la flotte se glissait entre cette zone et les Hébrides externes (Lewis, Harris, North Uist, South Uist, Barra). Un choix payant qui lui a permis de grappiller quelques milles sur ses adversaires.

Cap sur la mer du Nord avec prudence

Après avoir doublé les deux îles les plus septentrionales du parcours et traversé le petit front, la flotte s’est lancée sur le long bord de retour vers Boulogne-sur-Mer, propulsée par un flux soutenu de sud-sud-ouest. Comme le souligne la skipper d’Initiatives Cœur, « après le passage des Orcades, il faudra rester d’autant plus concentrés. La vie à bord devient vraiment physique : ça bouge sans arrêt, et chaque manœuvre demande une précision extrême. » Théoriquement, ce bord s’annonce sans grandes options stratégiques, mais la mer du Nord regorge de dangers : plateformes pétrolières, bancs de sable, barges, dispositifs de signalisation… autant d’obstacles qui imposeront une vigilance de chaque instant. Szabolcs Weöres (New Europe) prévient : « Les conditions deviennent humides : tout commence à être trempé à l’intérieur, et toutes les voiles sont entassées à l’arrière du bateau. Tout devient plus difficile et cela risque de se compliquer encore, mais ça ne nous effraie pas. » Pour l’heure, il accuse un retard d’environ 300 milles sur les leaders. Avec son IMOCA équipé de dérives droites, il ne peut rivaliser à armes égales avec les foilers de dernière génération, taillés pour ces vitesses élevées. Mais le Hongrois et son équipage continuent d’avancer avec ténacité et enthousiasme, savourant chaque mille parcouru.

ETA

Les premiers IMOCA sont attendus dans la journée de samedi.

Source : TB Press