Vendée Globe / HALLUCINATION A BORD DE PAPREC-VIRBAC 2

Toujours vissé aux avant-postes, en 4è position à 36 milles de Loïck Peyron à bord du bateau jumeau de Paprec-Virbac, Jean-Pierre Dick a débuté son tour du monde en solitaire de fort belle manière. Malgré la violence de la tempête qui a cueilli à froid et malmené la flotte dans le golfe de Gascogne, JP a courbé l’échine sans rien céder. Le voilà désormais bien lancé dans une giration planétaire pleine de promesses. Pour autant, au large des Canaries où la régate bat son plein, pas question de s’emballer après une nuit « diabolique » avec son lot d’hallucinations, qui n’a pas manqué de rappeler que le droit à l’erreur n’est jamais permis à bord d’un coursier océanique de 60 pieds.


Quelles sont les dernières nouvelles du bord sur les dernières 24 heures ?
« Il y a eu des hauts et des bas. Hier, j’ai envoyé une voile un peu grande. J’ai perdu pas mal de temps et de terrain dans la manœuvre pour en changer. Sinon, ma stratégie était bonne : en soirée, j’étais bien revenu, à 8 milles de Loïck. C’est ensuite que les choses se sont compliquées. Avec la fatigue accumulée, j’ai fait une grosse boulette cette nuit… »

Que s’est-il passé ?
« J’ai eu une nuit diabolique. Je n’avais pas bien sécurisé la drisse du gennaker. La voile est partie à la flotte sous le bateau. Je me suis battu pour la dégager, j’ai bien cru la perdre définitivement. J’ai dépensé beaucoup de temps et d’énergie pour le récupérer. Heureusement, elle est bien là et n’a pas été endommagée. »

Plus de peur que de mal, mais tu sembles encore un peu en colère ?
« Je ne suis vraiment pas content de cette dernière nuit. J’ai déliré au niveau du sommeil. J’ai passé la nuit à manœuvrer pour faire avancer le bateau. Ensuite, je me suis écroulé et j’ai perdu le fil de la course. J’ai même cru que Jésus Christ m’avait offert un gennaker, qu’il travaillait à bien le régler et que j’avançais vite ! J’ai eu une sorte d’hallucination alors que la voile en question était franchement mal réglée et que je n’étais pas sur la bonne route. J’ai perdu 20 milles dans l’histoire »

Pour autant, après cinq jours de course, tu es dans les cinq premiers. Le bilan de ce début de Vendée Globe reste positif ?
« C’est sûr. Je suis très content d’être là où je suis et d’avoir passé le passage de la dépression hivernale sans gros dégâts. Mais je reste sur mes gardes : attention, à bord de nos bateaux qui restent aussi compliqués qu’exigeants, la moindre erreur peu vite tourner au drame. J’en ai fait les frais la nuit dernière : il est essentiel de garder toute sa lucidité, de la préserver coûte que coûte, de bien s’organiser pour être en mesure d’aller dormir au bon moment. »







Source : Paprec Virbac