Vendée Globe / Une belle remontée de Safran

Depuis son passage à l’équateur samedi dernier, Safran est presque systématiquement le 60 pieds le plus rapide de tous. Marc Guillemot ne ménage pas ses efforts et Safran montre une nouvelle fois son formidable potentiel. En dixième position, Marc est désormais à 193 milles du leader Loïck Peyron.


Rappel des faits. Dans la nuit du vendredi 14 novembre, soit 5 jours après le départ, Marc Guillemot s’englue dans une bulle sans vent au niveau des îles Canaries. Jusque-là solidement installé dans le peloton de tête, le 60 pieds à la robe grise et orange rétrograde à la 15e place, concédant dès le lendemain plus de 200 milles de retard. La météo, plus favorable pour les premiers, accentuera cet écart jusqu’à 332 milles. C’était juste avant le passage du Pot au Noir, soit en milieu de semaine dernière. Depuis ce passage, Safran recolle, gagnant des milles et des places au fur et à mesure de sa progression vers le sud.
Une belle remontée
De la 15e place, Safran est passé depuis deux jours à la dixième. Le secret d’une telle remontée ? Marc, joint ce matin, nous le livre. « Depuis le Pot au Noir, j’ai à quelque chose près les mêmes conditions météo que ceux de devant. Avant, cela n’avait jamais été le cas. Safran répond pleinement à nos attentes. C’est le bateau qu’on voulait, tous les choix que l’on a faits, notamment celui de privilégier la légèreté à la puissance, portent leurs fruits. Mais il faut être constamment aux réglages. Un tel différentiel de vitesse, avec un bateau comme Pindar par exemple (doublé il y a deux jours, aujourd’hui 40 milles derrière NDLR) ne peut pas s’expliquer que par les seules options architecturales. On l’a vu lors de nos confrontations d’avant saison, les écarts de vitesse entre les bateaux pouvaient être d’un quart de nœuds, pas de un, voire de deux comme c’est parfois le cas actuellement ».

Bien en phase avec l’alizé du Sud-est très variable en force comme en direction, le skipper de Safran avoue avoir bataillé encore toute cette nuit, alors que le vent est monté plusieurs fois jusqu’à 30 nœuds. « Ce serait facile de lever le pied, de dire stop tellement l’inconfort est total. Tu prends un ris de plus dans la grand-voile et tu vas tout de suite un à deux nœuds moins vite, donc avec moins de stress. Ce n’est pas mon choix mais je n’ai pas pour autant l’impression de prendre des risques. Je suis juste à fond, c’est tout ». Derrière Safran, Foncia de Michel Desjoyeaux, revenu à 60 milles de Marc avant le Pot au Noir, est aujourd’hui relégué à 203 milles.

Vers un resserrement de la flotte ?
Tenir ce rythme endiablé, ne pas se laisser aller alors que tout vous pousserait à lever les pouces dans le vacarme ambiant qui oblige Marc à se boucher les oreilles avec des boules Quies, tel est le défi actuel pour les skippers de ce Vendée Globe mené à un train d’enfer. Le rythme, cependant, devrait se ralentir, sans doute dès demain jeudi. L’anticyclone de Sainte-Hélène est devant les étraves. « Les premiers vont buter dedans, cela va faire un peu comme avec le Pot au Noir. Après, on va voir s’il y a un moyen de se faufiler mieux qu’eux. Cela semble tout à fait possible de grappiller à nouveau un joli paquet de milles sur ce coup-là ». Marc est tout sauf un rêveur, d’ailleurs il trouverait presque normal de renouer avec les premiers seulement au niveau du Cap Horn. « Si cela peut se produire au niveau des Kerguelen, ce sera bien mieux ».

Source : Safran