Figaro / Yann Eliès de retour sur l'eau à la Solo Ports de France

Le Figaro Bénéteau Generali de Yann Eliès a été mis à l'eau fin avril. Cet acte banal dans la vie d'un voilier de course revêt cette année une double signification. C'est d'abord le grand retour de Generali, partenaire historique de Yann Eliès, sur le circuit Figaro. Generali n'était plus réapparu sur le circuit depuis 2006, suite au lancement du projet Vendée Globe de Yann Eliès. Mais cette mise à l'eau est aussi l'acte fondateur du renouveau de Yann Eliès, sérieusement blessé lors du Vendée Globe et qui depuis le 1er janvier se bat pour se reconstruire physiquement dans la perspective avouée de disputer la prochaine édition de la Solitaire du Figaro.

© E. Steff

Yann s'en était fait la promesse dès sa sortie de la salle d'opération du Royal Perth Hospital où son fémur cassé, ses 5 vertèbres et son bassin brisés venaient d'être réparés. Non seulement il re-naviguerait au terme des 6 mois de rééducation et de rétablissement anticipés, mais il s'alignerait au départ de la grande classique de la course au large en Solitaire. Il s'est depuis jeté à corps perdu dans un travail ingrat et fondamental de rééducation fonctionnelle. Son voilier a, pendant ce temps été confié à l'expertise de Philippe Laot, directeur technique du Team Generali et spécialiste, entre autre, du Figaro. C'est donc un monotype totalement revu, rénové, réaménagé et repeint aux couleurs de Generali qui a retrouvé l'élément marin, à la base des sous-marins de Lorient.

Entre récit de son aventure et musculation
Yann Eliès a profité de ses nombreux séjours aux centres de rééducation de Trestel dans les Côtes d'Armor, puis de Kerpape près de Lorient, pour se lancer dans le récit de son aventure lors du dernier Vendée Globe. La sortie en librairie de ce livre est prévue fin mai prochain. D’ici-là, Yann entame depuis quelques jours un travail autonome de musculation. Le skipper Briochin a dû réapprendre à marcher, redonner souplesse et force à sa jambe gauche brisée. Un travail que cinq vertèbres aux apophyses cassées, et une fracture au bassin, n'a pas facilité. Fauteuil à roulettes, double béquille, simple béquille, cannes, ne sont plus qu'un lointain souvenir. Yann qui marche désormais normalement, a déjà refoulé le pont d'un voilier, à l'occasion d'une sortie pour le plaisir. Il envisage de naviguer très prochainement et de manière plus sportive en double, puis, dès qu'il se sentira suffisamment prêt, en solitaire.

Il a, dans cette perspective, réintégré le centre "Finistère course au large" de Port la Forêt. Son programme, certes toujours hypothétique, comprend des participations aux courses d'avant Solitaire du Figaro, Solo Ports de France, Solo Quiberon et Transmanche.

Un Generali tout beau tout neuf
Philippe Laot, ancien préparateur de Jean Le Cam en Figaro durant près de 10 ans, a vite retrouvé ses réflexes et son savoir faire pour redonner au voilier de Yann une nouvelle jeunesse. Nouvelle carène, nouvelle peinture, nouveau moteur, nouveau mât, renforts de safrans, nouvelles voiles.... tout cela donnent à Yann Eliès l'assurance d'aborder cette saison du renouveau et de la reconstruction dans les meilleures conditions possibles.

Le chemin vers la performance est encore long pour le "survivant des mers du sud". Douleurs, frustrations et handicap sont relégués au rang des souvenirs formateurs qu'on oublie pas. Yann le sait, il lui reste à redevenir un athlète de haut niveau capable d'endurer les rigueurs de la pratique de la course au large en solitaire. Le reste est, parait-il, une question de talent...

Source : Générali