Première course au large pour la famille Open, 60 et 40 pieds, avec un départ ce matin et ouverture des hostilités pour les Dragon reportée à demain, faute de vent. La baie de Douarnenez avait troqué ses nuances printanières d'hier pour s'envelopper dans un voile de brume
Changement d'ambiance sur l'eau avec des bateaux fantômes surgissant de nulle part pour disparaître aussitôt comme avalés dans un néant cotonneux.
Dithyrambiques
Observateur avisé, Yann Kersalé balaie du regard la baie de Douarnenez. Sa' baie. Sculpteur de lumière, Kersalé est aussi un Dragoniste émérite. « J'ai acheté mon premier Dragon il y a 20 ans, déjà peint en noir et baptisé Dirastarc'h (qui rafle tout' en breton). Cette baie a une configuration géographique unique, plein Ouest, avec le soleil qui s'y engouffre. Nous sommes à la pointe de l'Europe, nous profitons des premiers éclaircissements, la lumière n'est jamais la même, c'est un changement perpétuel». Fidèle du Grand Petit Navire, Yann navigue avec Tanguy Ravac'h et Gildas Philippe, le champion du monde de 4,70 et de Mumm 30. Un équipage 100% douarneniste qui espère se classer dans les 15 premiers. «Il faut quand même qu'on fasse attention au pavillon noir, c'est un peu notre spécialité. Du coup, on a peint le nez du bateau en blanc, parce qu'en noir, ça se repère trop facilement». Les deux équipiers de Yann partagent cet enthousiasme et ce zest de chauvinisme. «C'est le plan d'eau idéal, par n'importe quel secteur de vents. Tu mets 10 minutes pour être sur l'eau, c'est parfait » explique Gildas Philippe. «Pas de courant, pas de caillou, le plan d'eau est franc et protégé. Tu rentres et tu sors quand tu veux » poursuit Tanguy Ravac'h.
Sécurisé, pratique, idéal Mais encore ? Fred Gourlaouen, équipier de Bruno Peyron sur Ar Maout, va plus loin : «C'est un véritable stade nautique et si nous avions les infrastructures à terre, c'est le plan d'eau rêvé pour organiser la Coupe de l'America ». Jimmy Pahun lui, n'est pas originaire de Douarnenez, mais le Morbihannais n'en est pas moins prolixe quand il évoque la baie : «Naviguer ici, c'est naviguer ailleurs, c'est faire du bateau dans la verdure, on se croirait en Irlande ». Et Bruno Peyron de son côté n'est pas en reste : «C'est tout simplement la plus belle baie d'Europe. Je suis très sensible aux couleurs, au relief et aux contrastes et ici je suis servi ». Le recordman du Trophée Jules Verne partage l'avis de Jimmy Pahun sur la préservation de ce paysage. « On peut féliciter le Conservatoire du Littoral de si bien protéger des sites aussi magnifiques. »
Le bon goût du large
Partis ce matin à 10 heures 38 pour les Class40 et 11 heures 08 pour les 60 pieds Open, la course côtière n'a pas été très tonique'. Dans la ouate et à toute petite vitesse, les monocoques se sont éloignés du port du Rosmeur. Toute la première partie du parcours côtier de 36 milles s'est effectuée dans du vent très faible. Par chance, en début d'après-midi un petit souffle de 10 à 12 nuds a permis à la flotte d'allonger la foulée, un répit de courte durée, puisque à 18 heures, le vent était retombé et les Class40 n'étaient toujours pas en vue. Au terme de cette première régate au large, c'est BT en 60 pieds qui a franchi la ligne d'arrivée en tête à 17 heures 43, suivi de Foncia à 17 heures 52.
Ce matin sur les pontons:
Jonny Malbon (Artemis) :
«C'est la première fois que je viens au Grand Prix Petit Navire mais ça fait longtemps que je connaissais cet événement et que je souhaitais y participer. C'est aussi la première fois que je viens à Douarnenez : c'est une très belle ville et la côte est magnifique. Quand je suis arrivé ici il y a trois jours, j'avais l'impression d'être chez moi en Angleterre : par certains côtés, la Bretagne et l'Angleterre se ressemblent beaucoup. J'ai adoré naviguer dans la baie, même si la navigation a été un peu difficile pour mon équipage, car certains d'entre eux ne connaissent pas encore bien le bateau. Mais on s'entend bien et on se fait plaisir sur l'eau : c'est ça qui est important. Nous sommes ici surtout pour apprendre à mieux maîtriser le bateau et la meilleure façon d'y parvenir c'est bien sûr de naviguer contre d'autres équipages affûtés. Donc on est dans le bon endroit ».
Jean Galfione navigue sur Foncia, aux côtés de Michel Desjoyeaux :
Jean Galfione navigue sur Foncia, aux côtés de Michel Desjoyeaux :
«Les deux premiers jours de navigation, je me suis régalé. C'est une chance pour moi de pouvoir naviguer sur Foncia avec Michel Desjoyeaux et son équipage. Il y a une super ambiance à bord et j'apprends plein de choses sur ce bateau que je ne connaissais pas. Pour l'instant nous avons fait de bons speeds de vitesse, avec de beaux résultats, premiers et deuxièmes.. Sur l'eau, c'était superbe, surtout hier avec le soleil qui nous a accompagnés toute l'après-midi. Aujourd'hui, même s'il y a de la brume, c'est trop beau. J'adore les paysages ici à Douarnenez. Sur le bateau on n'a pas du tout de stress.. En plus, pour Michel cette régate est surtout un moyen pour faire naviguer les sponsors et les amis. Pour cela le Grand Prix Petit Navire a un côté très festif et sympathique ».
Source : Grand Prix Petit Navire
Source : Grand Prix Petit Navire