IMOCA / Home, sweet home : Safran est de retour à la Trinité-sur-Mer.

Le grand monocoque gris et orange, vainqueur de la Transat Jacques Vabre, est arrivé vendredi dernier en début d’après-midi à son port d’attache, après un convoyage « musclé ».

C’est par un froid glacial que Safran a fait son entrée dans le chenal de la Trinité-sur-Mer, vendredi 18 décembre à 15h30. Marc Guillemot était là, bien sûr, pour accueillir les quatre hommes de son équipe qui ont assuré le convoyage retour du bateau depuis le Costa Rica. Partis le 29 novembre dernier au soir, Loïc Lingois, Erwan Conan, Alex Marmorat et Yannick Bestaven auront donc mis à peine 19 jours pour revenir d’Amérique Centrale, respectant parfaitement le timing prévu (17 à 21 jours, ndlr).

Mission accomplie en 19 jours
Le boat captain, Loïc Lingois, responsable du bateau et des trois hommes d’équipage, raconte : « Mission accomplie. L’idée était de ramener Safran dans son intégrité, tel que Marc et Charles, qui l’avaient beaucoup sollicité pour gagner la course, nous l’avaient laissé. Nous avons joué un retour « souple », mais c’est quand même un bateau de course… qui va vite, incroyablement vite… et qui ne demande même que ça ! ». _ Ce retour en moins de 19 jours est plus qu’honorable, sachant que le bateau, sous voiles de convoyage, a dû louvoyer dans la mer des Caraïbes, jusqu’aux Bermudes… La météo, il est vrai, a été musclée : « On a enchaîné trois dépressions allant crescendo, explique Loïc, jusqu’à 50 nœuds de vent établis, avec une pointe à 57 nœuds (105 km/h). Dans ces conditions, même en mode convoyage, ça reste du sport. On ne se rend pas souvent compte à quel point ces bateaux sont exigeants. Nous sommes forcément un peu fatigués et les ostéopathes vont avoir du travail ! »

Encore des enseignements
Organisé en deux quarts de deux hommes croisés – c’est à dire qui se chevauchent, pour qu’il y ait trois hommes sur le pont – l’équipage a donc parfaitement assuré sa mission. « Yannick nous a apporté sa science de navigateur, et nous a tracé une belle route météo ; Alex sait tout faire côté technique et Erwan, pour qui cette transat était une première, a pu apprendre encore beaucoup de choses sur le bateau, lui qui le connaît déjà par cœur », raconte le boat captain.

Deux mois de chantier d’hiver
Et maintenant ? Marc Guillemot explique ce qui attend Safran et toute l’équipe technique : « Nous allons désarmer le bateau du 5 au 7 janvier, le démâter, le déquiller et le faire entrer dans son hangar, au chantier, pour une révision complète. Il l’a bien mérité après 10 000 milles de mer (18 500 kilomètres, ndlr), et nous pourrons lui apporter éventuellement des modifications ». Pour progresser encore et toujours, puisque c’est la loi de l’innovation et de la recherche de performance et de fiabilité sans lesquelles il n’y a pas de grandes victoires, comme celle que vient de remporter Safran.

Ce chantier d’hiver devrait prendre un peu plus de deux mois, pour une remise à l’eau prévue vers le 10 mars. Date à laquelle on ne sera plus qu’à huit petits mois du départ de la prestigieuse Route du Rhum...

Source : Safran