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En s’imposant dans la catégorie des Class 40 avec 44 skippers sur les rangs, le jeune skipper venu du Nord, grand animateur de la course, rejoint la liste des vainqueurs de cette cuvée 2010. Vissé en tête depuis le deuxième jour après le départ, il marque aussi les esprits. Grand animateur de la reine des transats en solitaire, il signe un exploit qui restera longtemps gravé dans les mémoires iodées. Difficile en effet ne pas rappeler qu’à 29 ans, le « Chti » inscrit son nom au palmarès de cette épreuve de légende tout juste un an après son succès sur la Transat 6.50. Tout comme un certain Yves Parlier vainqueur en 1994 en IMOCA à Pointe-à-Pitre, il est le seul marin à s’adjuger la victoire sur ces deux transats « en solo majeur ». Du grand art ! Retour sur ses impressions au sot de son bateau…
Heureux, fabuleux... " Je suis très heureux ! Déjà de gagner une Mini (Transat 6.50, ndlr), il y a un an, c’était pour moi difficile d’imaginer d’y participer, de la remporter… Et dix mois après de gagner cette Route du Rhum après une saison de 10 mois en Class 40, c’est fabuleux ! Quand je suis parti de Saint-Malo, j’avais une grosse grosse envie de me faire confiance, dans les choix que je prendrai, dans mes décisions. Rapidement, 3-4 jours après le départ, j’ai réalisé que je pouvais imposer mon rythme. Psychologiquement, c’est vachement important, ça m’a donné la niaque. Et emmener comme ça une flotte de 45 acharnés, c’est énorme !"
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Donner le rythme, faire ses choix...
" La Route du Rhum, c’est différent de la Transat 6.50 : les bateaux Class 40 sont plus gros, il y a plus de confort, même si la course en elle-même a été très dure, nous avons eu des conditions vraiment pas faciles du tout, et tout du long ! La traversée par la face Nord, c’était quand même copieux. La course a été dure aussi aussi parce que la météo a été compliquée et qu’être devant, cela impose de ne pas faire ses choix en fonctions de la flotte, de prendre les décisions en premier et d’y aller franchement : c’est stressant mais grisant, d’autant plus quand ça marche. Au départ à Saint-Malo, j’avais envie d’enfoncer le clou."
Autour de la Guadeloupe...
" Les 24 dernières heures ont été une partie de la course la plus dure. Il y avait beaucoup de vent sous le vent de Guadeloupe qui descendait des montagnes : j’ai eu jusqu’à 25-30 nœuds, beaucoup de grains… Des petits soucis de pilote aussi ont fait que je n’ai pas trop dormi depuis 36 heures. Je suis physiquement très fatigué, mais l’adrénaline me tient…"Crédit : AFP
Mon plus proche poursuivant
" Je ne m’attendais pas à avoir Nico (Troussel, ndlr) si proche de moi à l’arrivée. Quand il parti au Sud, je me suis dit chic, je ne donnais pas cher de sa peau. Mais il a toujours été très vite. C’est un sacré marin, il a chaque fois trouvé les portes de sortie qui vont bien. C’est lui qui m’a donné plus de mal, qui m’a fait le plus peur dans les derniers jours…"
Mes deux partenaires
" Je suis très fier de représenter deux partenaires. D’abord Faber France qui est avec moi depuis cinq ans et me fait confiance. Il y a quatre ans, j’étais avec lui à Saint-Malo pour regarder les Class 40 partir et je n’imaginais pas du tout participer à l’édition suivante… Et la remporter ! Il y a aussi la communauté de Dunkerque. Tout au long de la cousre, j’ai reçu énormément de messages de soutien. C’est important pour moi de les remercier, ce sont des partenaires qui ont de la valeur. "