Classe mini / J-2 avant le départ de la plus solitaire des transats !

C’est bon, on y est ! Le Bassin des Chalutiers de La Rochelle a revêtu ses plus beaux habits et 79 minis 6,50 attendent dimanche pour prendre le large vers Salvador de Bahia, via Funchal sur l’île de Madère. Et cela s’active sur les pontons… On charge les bidons d’eau, les divers sacs étanches de nourriture, on fait les dernières épissures, on commence à avoir cette boule à l’estomac caractéristique des grands rendez-vous et on regarde, matin et soir, les fichiers météo afin de bien entamer ce premier col de montagne. Un col de montagne qui se nomme Golfe de Gascogne puis Funchal sur l’archipel de Madère. 1 100 milles de course pour rallier la seule et unique escale de cette Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50… 2 000 km plus simple à dire qu’à avaler. Explications…

Credit : P. Garenne / GPO

Une météo compliquée…
Pas facile cette première étape sur le papier à J-2 ! La situation météo est compliquée et le petit temps s’est installé sur notre proche Atlantique. Là où le flux d’Est était espéré pour croquer le Golfe de Gascogne au portant, la tendance va être aux petits airs à cause d’un énorme front inhabituel qui coupe la situation en deux. Perturbée sera cette traversée du Golfe de Gascogne ! Des petits airs vont régner où il faudra être vigilant et réactif. Car, paradoxalement, c’est dans les petits airs que les plus grands écarts se font… et tous le savent !

Mais comble de l’ironie : là où traditionnellement les airs portants soufflent au large du Portugal, voilà que ce grand front joue des siennes et devrait distiller un flux de… sud. Soit pile dans l’étrave des bateaux une fois le cap Finisterre (ndr, pointe nord-ouest de l’Espagne) doublé. En résumé : cette première étape n’est pas partie pour battre des record de vitesse. A contrario, elle pourrait créer d’importantes surprises quant aux écarts entre les protagonistes. La solution ? Il va falloir être dessus, jour et nuit et faire les bons choix stratégiques. Facile ? Pas vraiment… Car rappelons que les concurrents ne reçoivent aucune information venant de la terre : pas de fichier vent (ndr, appelé grib) envoyé par Internet, pas de coup de téléphone avec un routeur à terre, rien... Ils sont seuls face à Eole. Des détails qui n’en sont pas !

« Canoë kayak pour le Golfe de Gascogne, peau de phoque pour Madère »
2e lors de l’édition 2009 en catégorie Proto, Bertrand Delesne (754 – Zone Large) a les moyens de faire parler l’écume sur cette édition. « Cela va être canoë kayak pour la traversée du Golfe de Gascogne et peaux de phoque pour monter jusqu’à Madère ! De toutes les manières, on va prendre ce qu’il y a et tout le monde est à la même enseigne. Le problème est que la différence va se faire sur des petits détails de vent. 2 ou 4 nœuds ne sont pas pareils pour nous. A 2 nœuds, tu es planté, à 4 tu traces ta route… A 5 nœuds, tu peux faire le trou. Concrètement, il va falloir être dessus, tout le temps ! Dans les petits airs, c’est le seul moment où tu peux doubler ta vitesse, il faut le rappeler. Les plans Finot peuvent se régaler de ses conditions (ndr, Bertrand est sur un plan Manuard 2009) et il faudra s’en méfier. Il va falloir faire gaffe à ne pas casser du matériel aussi, car une belle houle est annoncée avec une mer croisée et mauvaise après le Cap Finisterre. Il faut se rappeler que la route est longue jusqu’au Brésil. Maintenant, nous sommes face à un front qui peut être actif avec pas mal d’activités. Du coup, on ne sera pas tous logés à la même enseigne… ».

Même écho côté bateaux de série avec Amaury François (697 - Groupe Qualitel) : « Hélas, nous attendons peu de vent pour ce premier acte entre La Rochelle et Madère. Il y a une espèce de front qui barre la route en travers du golfe de Gascogne. Il empêche dépression et anticyclone ! Cela risque d’être également mou au passage du cap Finisterre et le long du Portugal. En tout cas, avec aussi peu de vent, il est possible qu’il y ait énormément d’écarts entre les concurrents à l’arrivée à Funchal. Le but du jeu est de franchir cette première ligne d’arrivée en tête ou avec peu de retard sur mes adversaires dans la catégorie des voiliers de série. Cette première étape est psychologiquement importante ».

« Pour moi, lâche Gwénolé Gahinet (455 – Asso Watever – gwenolegahinet.com), cela me semble très calme aussi. Maintenant, cela me paraît pas mal pour se mettre dans le rythme. Après, on sera au près et nos bateaux ne sont pas trop fait pour cela… Maintenant, il faut faire avec ». Même écho pour Pierre Cizeau (746 –Masqhotel) : « Partir dans les petits airs ? Cela fait une transition douce et cette entrée en matière assez calme me va bien ». Le clin d’œil et la touche d’humour sera signée Pascal Chombard de Lauwe (721 – Xanlite) : « C’est mieux pour des vieux comme moi (ndr, Pascal a 54 ans) de ne pas partir dans la baston… Cela nous permet de nous chauffer et de bien nous mettre en route »… Sourires.

Le village de course
Visites d’écoles, rencontres avec les marins, baptêmes de bateaux, expositions et animations, c’est un véritable village de course qui accueille depuis mercredi 21 septembre le public sur le Bassin des Chalutiers de La Rochelle. Et nul besoin de pass magique pour accéder et toucher du doigt les skippers et les bateaux… Ici, la convivialité et la proximité des uns riment avec les sourires et les encouragements du public. Premier temps fort de ce week-end : la présentation au public des skippers qui se fera demain samedi à 15 heures. Un moment fort où le public est invité à venir découvrir les 79 skippers représentant 17 nationalités !

La parade de sortie des bateaux
Dimanche sera le moment tant attendu des 79 skippers au départ de cette Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50 2011. Et le public est attendu nombreux autour du bassin des 10 heures pour célébrer comme il se soit cette flotte de ministes, qui reste la plus internationale du monde de la course au large. C’est à 14 heures que s’ouvriront les portes du bassin des Chalutiers pour lâcher un à un les 79 coureurs. Nul doute que la foule devrait se placer de part et d’autre du pont du Gabut et le long du chenal qui mène vers le large.

La zone de départ
Située au large de la Maison de La Charente-Maritime (La Rochelle), la ligne de départ sera placée au cœur d’un dispositif de sécurité afin de protéger les marins en course. Il faut bien rappeler que les marins sont seuls à bord et qu’il faut éviter tout risque de collision entre les bateaux spectateurs et la flotte. Une collision qui pourrait mettre à néant deux années, ou plus, de préparation.

Ils seront là…
Catherine Chabaud, Bernard Stamm, Thierry Dubois, Thomas Ruyant… de nombreux grands marins seront là dimanche sur les pontons. A noter que Thierry Dubois sera ensuite présent avec son bateau La Louise sur la ligne de départ et Bernard Stamm sera au large avec son nouveau 60 pieds Cheminées Poujoulat. Un Bernard Stamm qui n’est autre que le parrain de cette Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50 !

La météo par Météo Consult
Dimanche 25 septembre 2011
Faibles conditions de vent. Pour le départ de la course, vent faible de tendance ouest
avec une houle d’ouest à nord-ouest de l’ordre de 1 mètre. Temps ensoleillé, 25°.
Fiabilité 80%

A retenir :
Date départ : Dimanche 25 septembre 2011 à 17h17
Parcours : Départ de Fort Boyard (Charente-Maritime/France) / Funchal (Madère/Portugal) / Salvador (Etat de Bahia/Brésil)
Nombre de Milles à parcourir : 4 200 milles soit 7 800 kilomètres
Nombre de Bateaux : 79 skippers
Village de course : du 21 au 25 septembre de 11h à 19h au Bassin des Chalutiers à La Rochelle