VOR / Cap Horn, nous voilà !

Aux abords des côtes chiliennes, Groupama 4 poursuit sa route vers le cap Horn a une vitesse rarement aussi faible depuis le départ d'Auckland il y a un peu plus de douze jours. Dans le sillage des français, les américains de Puma profitent du retour du vent par derrière pour sérieusement recoller. Autant dire qu'entre émerveillement, délivrance et régate au contact, nous allons être servis...



Le message de Yann Riou :
Ca y est, on tient le bon bout! Tout à l'heure, on quitte le Pacifique. On se barre ! Sans demander notre reste. On va passer le Cap Horn, qui marque pour nous la fin de dix jours d'une intensité rare et d'une violence extrême.

On espère le voir, ce fameux caillou, histoire de marquer le coup... Mais si on ne le voit pas, tant pis ! Ca ne nous empêchera pas d'arroser ça... Aujourd'hui ou un autre jour. L'important, c'est qu'il soit dans le sillage.
En attendant, c'est plutôt nous qui nous faisons arroser. Le vent est enfin tombé. Par contre, on se trouve sous l'action d'un front chaud, terme météorologique savant qui ne veut pas dire qu'il fait chaud, mais qu'en revanche on n'y voit pas à 100 mètres devant, et que l'on subit les assauts d'une petite pluie fine mais persistante. Ma fibre patriotique m'interdit toute comparaison avec le temps que l'on peut parfois trouver dans une région à laquelle nous sommes un certain nombre à être particulièrement attachés, à bord de Groupama 4.

Cela dit, même sous ce crachin, c'est un soulagement de naviguer pour la première fois depuis dix jours dans des conditions de vent et de mer clémentes. Un soulagement de pouvoir aller à l'avant du bateau sans se faire arracher par une vague. Un soulagement de pouvoir traverser la cabine sans risquer de se faire projeter sur la cloison de mât.
Soulagement, oui, mais temporaire, car le vent va monter pendant les prochaines heures. Rien de terrible comparé à ce que l'on a vécu récemment, mais suffisant pour se rendre la vie compliquée jusqu'au passage du Horn.
Alors justement tout à l'heure on va le passer, le Cap Horn après une traversée du Pacifique, extrêmement sollicitante, pour les hommes et pour le bateau. Loin d'être un aboutissement, c'est un beau moment. Un moment que l'on souhaite partager avec les personnes qui nous suivent, et en particulier l'équipe à terre, le bureau d'étude et l'ensemble du Groupama Sailing Team.
Bonne journée,
Yann

Source : Groupama