Québec Saint-Malo / Erwan Le Roux et ses hommes tout près du but

Bénéficiant de conditions superbes de navigation, Erwan Le Roux et ses trois équipiers allongent la foulée et apprécient le portant à sa juste valeur après de longues heures passées au près, dans l'inconfort le plus total. Plus que 700 milles à peine à avaler avant la cité corsaire, via un passage au phare du Fastnet. 

Arrivée prévue demain à Saint-Malo pourFenetréA-Cardinal
Credit : JM Liot

Contacté à l'occasion de la vacation officielle hier, le skipper dressait le tableau du moment : " On a entre 18 et 19 nœuds de vent, on marche à 140° du vent réel. On avance à 20-22 nœuds et 25 nœuds dans les surfs. C'est plus facile que le près. Parfois ça bouge un peu mais on arrive à se tenir. C'est quand même plus simple et la vie à bord au portant est quand même mieux qu'au près. En laissant passer le front, il y avait une incertitude sur le fait de savoir si on pouvait rattraper l'anticyclone derrière ou pas. Il s'est avéré que oui. On a plutôt bien rattrapé le système, du coup ça nous a promis deux belles journées de glisse. La cerise sur le gâteau c'est qu'on devrait rentrer en Manche avant la prochaine dépression qui est prévue pour mercredi sur l'entrée de la Manche et la Bretagne ".

De belles perspectives à venir donc pour les derniers milles de course et une stratégie basée sur le gain de temps. Malgré l'absence relative de concurrence, les quatre marins n'entendent en effet pas se reposer sur leurs lauriers. Au programme du jour, les grandes manœuvres : " On a pas mal d'empannages à faire aujourd'hui, il y a deux/trois rotations à exploiter. Il ne faut pas qu'on oublie d'aller au Fastnet, mais on y pense. On est à moins de 600 milles maintenant et on devrait l'atteindre ce soir ".

Après une semaine de course, l'arrivée et les derniers jours de mer se profilent. Au moment de l'assaut final vers la cité corsaire, c'est au maximum du potentiel de la machine que la course est menée : " On est trois à tourner et Yvon Cardinal est hors quart. On passe du temps à la barre parce qu'on va toujours plus vite quand on barre. La nuit on fait un peu de pilote parce qu'il y a de la Lune mais on ne la voit pas tellement il y a de brume. Dans la nuit noire on préfère mettre le pilote, c'est plus facile. Ca fait deux jours et demi qu'on est à 100% du potentiel du bateau. On marche entre 100 et 110% de la polaire. On veut arriver le plus vite possible !"

Arrivée prévue à Saint-Malo mardi soir si tout va bien...