Quebec Saint-Malo / Erwan Le Roux laisse passer la dépression, toute la flotte en Atlantique

Toujours leader de la flotte de la Transat Québec Saint-Malo, FenêtréA-Cardinal pointe désormais à 1 690 milles de l'arrivée dans la cité corsaire. A bord, ces dernières heures ont été particulièrement difficiles à vivre et l'humidité s'insinue dans tous les endroits du bateau. Un tableau peu enviable qui devrait s'améliorer sous peu, Erwan Le Roux et ses hommes ayant décidé de se recaler derrière le front qui gagner en confort de navigation. Derrière le leader toutes catégories, toute la flotte est désormais en Atlantique, emmenée par Geodis en Class40.

A bord de Geodis, en tête des Class40 de la Quebec Saint-Malo
Credit : Geodis


Il faut parfois savoir perdre pour mieux gagner ! C'est précisément l'adage qu'ont expérimenté les hommes de FenêtréA-Cardinal ces dernières heures. Ainsi, Erwan Le Roux, Antoine Carpentier, Matthieu Souben et Yvon Cardinal ont ils fait le choix de réfréner les ardeurs de leur monture cette nuit afin de laisser passer l'envahissante dépression qui rythmait leur quotidien et leur trajectoire depuis un moment. " Depuis hier, nous réfléchissons à plusieurs solutions : soit passer devant le front, soit rester derrière, confiait en début d'après-midi le skipper du Multi 50. Nous avons choisi la deuxième et du coup cette nuit nous avons molli pour tenir une moyenne de 10 nœuds afin de le laisser passer pour avoir moins de vent et moins de mer. La bonne nouvelle c'est que même si nos poursuivants sont un peu revenus, ça nous fait arriver dans le même temps à Saint-Malo, en faisant moins de route grâce à une route plus sud".

Un pari qui n'a donc rien d'osé et qui, même s'il réduit l'écart avec Eric Nigon et ses équipiers à 97 milles, laisse entrevoir des plages de navigation bien plus confortables que le véritable gymkhana enduré jusqu'à présent. Ainsi, les fortes conditions de vent et de mer réservées aux quatre marins et rendant jusqu'alors la vie à bord très difficile devraient être laissées dans leur sillage d'ici peu : " Nous avons actuellement un vent de sud qui continue à prendre de l'ouest. Nous sommes à 130° du vent, sous un ris et nous avons renvoyé le solent. Nous avançons à 25 nœuds. Tout va bien mais nous sommes au summum de l'humidité. Tout est trempé. C'est un peu l'horreur à ce niveau là. Ce n'est pas facile à vivre, mais nous sommes entrain de quitter les bancs de Terre Neuve et nous sentons l'air s'assécher au fur et à mesure que nous gagnons dans l'est. Normalement ça devrait être comme ça pendant 12 à 18 heures. Dans 24 heures, nous devrions envoyer le gennaker avec du vent de sud ouest ".

Avec le retour de la météo à de meilleures dispositions, l'ambiance s'annonce donc plus propice à un confort relatif. Mais pour un vrai bon repas, il faudra encore patienter. Arrivée estimée de FenêtréA-Cardinal à Saint-Malo : entre le 1er et le 2 août, avec espérons-le, le record en poche !

Temps à battre sur la Transat Québec Saint-Malo en Multi 50 : 11 j 3 h 19 min (détenu par Franck-Yves Escoffier sur Crêpes Whaou !2)

La flotte de la Quebec Saint-Malo en Atlantique
Tous les voiliers engagés dans la 8e édition de la Transat Québec Saint-Malo ont franchi depuis hier après-midi la dernière marque de parcours en ce qui les concerne, à savoir Saint-Pierre dans l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Les multicoques de la classe Open doivent encore enrouler le Fastnet, au sud de l’Irlande avant de courir directement vers Saint-Malo.

Les inévitables « petits bobos » ont quant à eux tout été réparés soit en mer, soit à terre, comme ce fut le cas aujourd’hui pour Benoit Parnaudeau (Transport Cohérence) et Louis Duc (Avis Immobilier), qui ont maintenant tous deux repris la mer. Premiers à voir Saint-Pierre, Fabrice Amedeo et ses équipiers à bord de Geodis sont des leaders certes fragiles, mais constants. Stéphane Le Diraison (IXBlue) avait tout comme Geodis parié sur l’évacuation rapide vers le nord du centre dépressionnaire en circulation dans l’ouest de l’archipel et poursuivit sa cavalcade en route directe vers l’archipel. Il fallait attendre minuit heure française, soit quatre heures après Geodis pour voir l’Allemand Riechers pointer l’étrave de Mare à Saint-Pierre. L’ancien leader du général provisoire entamait à son tour un long sprint dans le vent d’ouest fort pour rejoindre Stéphane Le Diraison au nord de la flotte.

Phase tactique et sportive
La Transat Québec Saint-Malo entre ainsi dans une nouvelle phase, tactique et sportive, dans le fort vent de sud / sud-ouest qui pousse à grande vitesse les monocoques vers le Vieux-Continent. Au rythme de bords plus ou moins rapprochant, les classements, comme c’est le cas depuis le départ, vont continuer à évoluer. Si quatre bateaux, dont les infortunés Transport Cohérence et Avis Immobilier déplorent plus de 100 milles de retard, il serait fort présomptueux d’enterrer ou de louer tel ou tel des 16 autres protagonistes, qui de Geodis, 1er, à Partouche 16e, ne sont jamais séparés que de 70 petits milles.

Bobos en série
Sur le plus grand voilier de cette 8e édition de la Transat Québec Saint-Malo, à savoir Océan Phénix de Georges Leblanc, ce n’est ni plus ni moins que le balcon avant qui a tout simplement été arraché. Une mésaventure qui handicape sérieusement l’équipage. En effet, la moindre manœuvre sur la plage avant requiert désormais une attention de tous les instants. Ce lourd monocoque de 65 pieds qui ne dispose pas de bout-dehors navigue avec un tangon et les empannages à bord deviennent encore plus périlleux. Sur Latitude Neige – Longitude Mer d’Aurélien Ducroz c’est la boîte de protection de réas en tête de mât qui a cédé tout comme une latte le chariot de la grand-voile. Des soucis techniques certes, mais qui ne vont pas forcer ces deux équipages à un arrêt au stand ou à l’abandon.

Sources : FenetréA Cardinal et Quebec Saint-Malo