Après quatre mois de chantier, le monocoque Safran a retrouvé la mer. La mise à l’eau réussie, Marc Guillemot et son équipe sont tournés vers l'avenir, avec un programme sportif dense. Celui-ci débute par une tentative pour remporter le prestigieux record de traversée de l'Atlantique Nord en solitaire.
Credit : JM Liot/DPPI
Marc Guillemot était de bonne humeur jeudi soir à La Trinité-sur-Mer, après une journée entière consacrée à la remise à l'eau du monocoque Safran : une opération de haute précision. "Le mât c'est presque une formalité, mais pour la quille c'est un travail millimétré", précise le skipper de Safran. "C'est pour cette raison que je suis très satisfait ce soir. Cette journée est l'aboutissement réussi d'un chantier de quatre mois, entamé en février. Un chantier d'ailleurs assez exigeant, puisque nous sommes repartis de la première quille de Safran qui a nécessité plusieurs opérations d’usinage."
Objectif Transat Jacques Vabre « via » New York
Cette remise à l'eau réussie, Safran repartira très vite. "Dès la semaine prochaine, nous attaquons par une séquence d'entraînements de huit jours." Pascal Bidégorry sera à bord, pour naviguer avec Marc Guillemot et ainsi se préparer à la course en double pour le grand objectif de l'année : la Transat Jacques Vabre, qui s'élancera du Havre en novembre.
Mais auparavant, dès la fin de ce mois de mai, la route de Safran passe par New York. Marc Guillemot a décidé de s'attaquer au prestigieux record de l'Atlantique Nord en solitaire, entre le phare d'Ambrose et celui du cap Lizard, au sud de l'Angleterre. "Nous partons en convoyage juste après notre session d'entraînement. L'objectif est d'être à New York début juin pour un stand-by prévu du 8 juin au 10 juillet. C'est pendant cette période qu'il faudra trouver la meilleure fenêtre météo pour espérer battre le chrono d'Alex Thomson de 2012". Soit faire mieux que 8 jours, 22 heures et 8 minutes pour avaler en solo les 2850 milles de l'Atlantique Nord. Ce qui revient à tenir 13,5 nœuds de moyenne au cœur des brumes et du trafic maritime de ce parcours engagé.
"Le Record est une fin en soi, mais le convoyage aller sera déjà instructif : nous embarquons un ingénieur, Clément Duraffourg, qui a équipé la quille de capteurs et sera chargé de prendre des informations pendant toute cette première traversée de l'Atlantique."
Ensuite ? "Si la fenêtre météo intervient vite et que nous rentrons assez tôt, nous ferons une nouvelle tentative en équipage pour le Record du Tour des îles britanniques. Mais uniquement si cela ne remet pas en cause notre participation au Fastnet, en août." La Rolex Fastnet Race sera donc prioritaire cet été. Logique car cette course, prestigieuse elle aussi, permettra de se confronter aux autres IMOCA avant le grand rendez-vous de l'année, la fameuse Transat Jacques Vabre où Safran s'est si brillamment illustré les années passées : deuxième en 2007, vainqueur en 2009.
Crédit : E Allaire
Source : Mille et Une Vagues