Fin de Golden Globe Race, Philippe Péché est arrivé au Cap : "L’affaire se termine ici"

Philippe Péché est arrivé hier midi au Cap (Afrique du Sud), un peu plus de quatorze jours après l’avarie de barre survenue sur son Rustler 36 alors qu’il occupait la 2ème place de la Golden Globe Race. Comme le règlement l’impose, il avait alors prévenu la direction de la course de son problème sans pour autant demander d’aide extérieure. Il avait également appelé via son téléphone satellite sa compagne puis des personnes pour préparer son arrivée à Cape Town. "J’étais contraint de faire escale. A partir de là, pour moi, c’était clair, je ne voulais pas continuer."


Fin de Golden Globe Race pour Philippe Péché
Crédit : Peter Müller


Interview Philippe Péché joint par téléphone hier :


« La barre a cassé. Il y a une rupture sur un endroit où s’arrêtait une soudure et débutait un renfort. Ça s’est ouvert comme une boite de conserve ! Cette avarie m’a miné. Je n’ai jamais pensé que ma course pourrait s’arrêter comme cela. Quand j’ai su que l’organisation me déclassait en Chichester pour l’appel à mon compagne, j’étais évidemment en désaccord. Pour moi, j’étais dans une situation d’urgence et dans ce cadre, j’avais compris que les appels étaient autorisés. 

Après avoir étudié toutes les possibilités, je me suis dit que j’étais contraint de faire escale. A partir de là, de toute façon, pour moi c’était clair, je ne voulais pas continuer. J’ai donc utilisé mon téléphone satellite pour organiser mon arrivée au Cap. Je passais tellement d’heures à la barre, je n’avais pas d’autres choix. C’était impossible d’utiliser la BLU. »



"Fier d’être à la bagarre et de pousser le bateau"

« J’étais très satisfait de mon début de course. Je pense avoir bien navigué sans faire trop d’erreurs stratégiques. J’étais fier d’être à la bagarre et de pousser le bateau. C’était excitant et c’est ce que j’aime faire sur un bateau. J’ai pris beaucoup de plaisir. »


"Inconcevable pour moi de poursuivre"

« Il est inconcevable pour moi de poursuivre la course (Philippe Péché pourrait intégrer la classe Carozzo qui rassemble les skippers ayant déjà fait au moins une escale, ndlr). Faire un tour du monde en « baba cool », ce n’est pas mon projet. Repartir du Cap deux semaines après VDH, ça ne m’amuse pas car je sais que je ne pourrais pas le battre. 

Pour moi, l’affaire se termine ici. C’est très dur car ça fait trois ans que je suis sur ce projet ! J’en pleure ! Ça s’arrête beaucoup trop vite. J’avais envisagé beaucoup de choses mais je n’ai jamais pensé que cette barre allait casser. En tout cas, chapeau aux gars qui vont finir car les bateaux ne sont pas faits pour cela. J’ai été un peu crédule par rapport à cela. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de faire avancer le bateau à son potentiel ! 

Pour préserver les bateaux, il faut marcher à 50% des polaires. On se parlait tous les jours avec VDH. Nous étions très proches pendant la course. Nous avions décidé de faire l’Océan indien ensemble, d’y aller doucement pour arriver ensemble en Tasmanie, de se mettre sur le même rythme. Je sais que mon abandon l’a attristé. Je lui souhaite bonne route ainsi qu’à l’ensemble des concurrents ! »

Par la rédaction
Source : Effets Mer