Banque Populaire X, 6ème de la Jacques Vabre, Armel Le Cléac'h : "Premier bateau à dérives, premier duo mixte !"

La joie était au rendez-vous, ce dimanche soir, sur les pontons de Salvador de Bahia où Clarisse Crémer et Armel Le Cléac’h terminent 6ème de la Transat Jacques Vabre. Après une première partie de course détonante, le tandem est parvenu à conserver le rythme au sein de la tête de la course, en restant longtemps parmi les cinq premiers. Une réussite liée à des choix météos payants et la faculté de tirer le meilleur des capacités de leur IMOCA, qui est pourtant d’ancienne génération, mis à l’eau il y a 8 ans. Avant de savourer à Bahia, retour sur la course menée par Banque Populaire X.


Crédit : JM Liot



Clarisse Crémer et Armel Le Cléac’h achèvent la Transat Jacques Vabre à la 6e place, après 14 jours, 8 heures, 46 min et 24 secondes, tout en s’évertuant à hisser Banque Populaire X dans le wagon de tête tout au long de la course. « Ça ne pouvait pas mieux se passer pour une première transat !» s’est réjouie Clarisse à l’arrivée. « Premier bateau à dérives, premier duo mixte : on a coché toutes les cases ! » apprécie Armel.

Un départ réussi

« Le départ sera très technique, ce ne sera pas seulement une course de vitesse et ce n’est pas pour nous déplaire », soulignait Armel lors du départ au Havre. Après les mots, les actes : dès le début de la course, les skippers se placent dans le peloton de tête, prenant même furtivement la première place. La stratégie ? Profiter d’une route plus directe par le Sud plutôt que de contourner une première dépression par le Nord.

Pour Clarisse, le temps des premières

La jeune navigatrice, qui n’avait jamais enchaîné autant de jours en mer à bord de ce bateau, prend ses marques. Progressivement, le duo se montre particulièrement complémentaire. Pour elle, c’est aussi le temps des premières fois : celle de passer l’Équateur et de résister aux aléas du Pot-au-Noir. « C’est particulièrement éprouvant. Nous sommes tous les deux un peu cramés, raconte Clarisse à ce moment-là. Mais en même temps, personne n’aime faire du bateau s’il n’avance pas. »

Un bateau exploité à 100%

Ensuite, place au sprint final jusqu’à Bahia. Une option davantage favorable aux « foilers » dont certains en ont profité pour dépasser les deux skippers de la Banque de la Voile. « Ça glisse, mais sans foil, on souffre un peu, on fait avec, c’était une donnée connue dès le départ » confiait en vacation Armel Le Cléac’h.

Dans quelques jours, Clarisse reprendra d’ailleurs la mer pour traverser à nouveau l’Atlantique, seule à bord cette fois-ci.


Clarisse Crémer : "Je n’ai pas trop de recul"

« C’était ma première transat en IMOCA et ça ne pouvait pas mieux se passer ! J’ai appris des tonnes de choses et j’en suis ravie. On n’a pas chômé pendant la course, on a toujours été à fond. Je pense que c’est pour ça que l’on a réussi à être bien positionnés. Je n’ai pas trop de recul mais c’était génial ! Dans les manœuvres, on a pris l’habitude qu’Armel soit à la barre et que je m’occupe des voiles. Mais je serai bientôt toute seule sur le bateau, je n’avais pas intérêt à tout lui laisser faire ! »

Armel Le Cléac’h : "je rends ma casquette !"

« Nous avons terminé premier bateau non-foiler, nous sommes le premier duo mixte de la course : on a coché toutes les cases ! L’idée, c’était avant tout d’accompagner Clarisse avant qu’elle passe en solitaire. Elle a pu saisir le potentiel du bateau. Clarisse a son brevet pour naviguer toute seule ! (rires). Il y a eu des journées plus compliquées mais on a pris beaucoup de plaisir, notamment pendant les dernières heures de course. Nous avons réussi à tirer le meilleur du potentiel de ce bateau qui a presque dix ans. Désormais, je rends ma casquette ! Pour Clarisse, un gros travail commence pour participer au Vendée Globe. Mais elle saura gérer, j’en suis persuadé. J’ai confiance en elle ! »

Source : BPCE