Damien Seguin ne baisse jamais la garde, "Ce que j’aime, c’est attaquer"

 
Il ne reste plus que 1 900 milles à parcourir pour Groupe APICIL pour apercevoir enfin les Sables d’Olonne soit environ six jours de course. C’est court et long à la fois. Court pour nous à terre qui attendons chaque nouveau classement avec impatience tant la course qui se joue est haletante ! Long pour les solitaires en mer qui luttent à couteaux tirés et sans relâche depuis 75 jours … 


Crédit : Y Zedda 


Jamais un Vendée Globe n’aura été aussi disputé. Les neuf premiers se tiennent en seulement 400 milles et plusieurs bateaux peuvent jouer la gagne. La pression est immense sur la tête de flotte. Derrière, les poursuivants tentent des petits coups et espèrent sortir une belle dernière carte à l’approche de l’arrivée. Damien Seguin actuellement 5e est plus que jamais à l’attaque à 117 milles de Charlie Dalin, le leader. C’est inné chez le skipper handisport… jamais il ne baisse la garde. Et surtout pas quand le final est de si haute volée !

 

"Chacun tente ses numéros" 

Depuis 48 heures, les messages du bord se font plus rares, signe d’un besoin de se recentrer sur l’essentiel : la bonne marche du bateau. Damien Seguin a rencontré des conditions de vent et de mer difficiles et même s’il en est sorti, il ne veut pas se laisser perturber et souhaite se mettre dans les meilleures dispositions pour garder la tête froide pour prendre les meilleures décisions possibles sur les jours à venir. Son objectif est de profiter à fond de ces derniers milles à bord de son Groupe APICIL et de tout faire pour distancier ses poursuivants et gagner sur les leaders. Mais en ligne de mire, l’arrivée se profile… A bord, il fait tourner des routages et, dans les moments de calme, il se projette et essaye d’imaginer qui va remporter ce Vendée Globe ! Mais la conclusion reste la même : impossible de connaitre l’issue de cet incroyable Tour du Monde tant le match est serré. Le marin qui n’est pourtant pas un adepte des jeux d’argent résume la situation dans un grand éclat de rire : « J’ai l’impression d’assister à l’arrivée du Quinté + à Longchamp ! Tout le monde est là avec son petit papier et chacun tente ses numéros ».

 

"C’est plutôt positif" 

Décalé dans le sud est du groupe de tête, il fait sa route comme il l’entend. Avec ses dérives droites, il ne peut se battre en vitesse pure face aux foilers même si plusieurs d’entre eux naviguent avec des bateaux diminués alors il joue ce décalage. « Cette dernière petite option ne va bien car elle va me permettre de me battre jusqu’au bout. J’attaque. J’ai envie de profiter de ma fin de course et ce que j’aime, c’est attaquer. Le passage que je visais est en train de s’ouvrir, c’est plutôt positif. Ça ne veut pas dire que je vais finir devant mais ça me permet de poursuivre le jeu »  raconte le skipper de Groupe APICIL.

 "Un truc de dingue !" 

Les premiers devraient arriver dès mercredi aux Sables d’Olonne. Groupe APICIL pourrait pointer son étrave seulement 24 heures après. « 24 heures seulement… cette perspective est un truc de dingue ! » s’amuse Damien. D’ici là, il reste quelques embûches à maitriser comme le passage non loin des Açores prévu dans la journée de dimanche. Il ne faudra pas se laisser piéger par les dévents pour rester au contact des leaders et ne pas quitter cette stimulante dynamique jusqu’à l’arrivée. Tous les regards seront alors braqués sur la casaque rouge et blanche qui nous fait tant rêver depuis le 8 novembre ! 

 Source : Effets Mer