APIVIA en mode régate à 5 jours de l’arrivée du Vendée Globe, Charlie Dalin prêt à lancer le sprint, "Je croise les doigts ! "

 

C’est un vrai phénomène d’entonnoir qui se crée sous l’archipel des Açores à 5 jours de l’arrivée aux Sables d’Olonne. APIVIA maintient la pression sur l’ensemble de ses poursuivants et pointe, une fois de plus, premier du Vendée Globe ce matin avec 42,25 milles sur Louis Burton (Bureau Vallée 2). Pas de quoi affoler Charlie Dalin qui connaît l’intensité des jours à venir, prêt à lancer le sprint.

 

Crédit : JM Liot

Charlie Dalin : "Je flirte avec les hautes pressions"

L’étau météorologique se resserre et APIVIA glisse, depuis hier, dans un couloir de vent, calé le long de la bordure Nord-Ouest de l’anticyclone des Açores. Les vitesses restent élevées, APIVIA taquine les 18,2 nœuds de moyenne sur 4 heures, poussé par un flux de Sud-Ouest de 15/20 nœuds. Le vent est tribord amures ne permettant pas à Charlie Dalin de tirer toute la quintessence de la puissance de son foiler. « Je continue à mener APIVIA sur le même rythme que d’habitude pour le moment explique Charlie. J’ai hâte de refaire du bâbord amures (vent venant de la gauche) pour pouvoir exploiter mon bateau à 100% de son potentiel. Je flirte avec les hautes pressions, les conditions ne sont pas super stables pour le moment, mais j’ai du vent et tout va bien ! ». 

Coté écarts, comme prévu, ils se sont réduits dans un premier temps avec Louis Burton (Bureau Vallée 2) ayant privilégié la vitesse au cap, sachant que ce dernier a empanné au petit matin remettant de l’Ouest dans son cap. Côté Sea Explorer – Yacht Club de Monaco actuel 3e, Boris Herrmann a profité de l’entrée d’APIVIA dans le système de haute pression il y a quelques jours pour revenir au contact du leader, mais Charlie Dalin maintient un matelas de 80 milles avec lui depuis plusieurs classements. 

Armel Le Cléac'h : "Cela va être un sprint final"

Six bateaux se tiennent ce matin 9 heures en 170 milles (315 km), faisant passer cette circumnavigation du statut de marathon planétaire, à celui d’un tour de piste océanique à boucler de 1 500 milles. Incroyable… Tous les observateurs et non des moindres, à l’image d’Armel Le Cléac’h recordman en titre et vainqueur de la dernière édition, le constatent : « Cela va être un sprint final… Passionnant pour nous à terre et stressant pour les marins en mer. Finalement, tout va se jouer sur cette dernière partie… Cela va se jouer avec des manœuvres à faire, des bords à tirer et des choix de voiles importants. C’est sûr que cela va être compliqué et c’est un scénario que l’on n’imaginait pas forcément au départ… Fin de transatlantique du type fin d’étape de la Solitaire du Figaro, avec un rythme de sommeil encore plus usant. Et puis, il va falloir tenir mentalement. Dans l’expérience de Charlie sur son APIVIA, cela va peut-être l’aider, car jusqu’au bout, jusqu’à la ligne d’arrivée, il va falloir se battre ». 

ETA le 27 janvier pour les premiers

Le décor est planté, il ne reste plus qu’au rideau final de tomber sur cet incroyable dernier acte… Et quel dernier acte puisque, même si les ETA s’affinent au fil des jours et des heures pour des arrivées mercredi 27 janvier prochain, les conditions météo à venir risquent d’être différentes pour APIVIA, le groupe de tête et leurs poursuivants… Un suspense plein et entier, qui pourrait redistribuer les cartes.

« Bientôt je serai à la hauteur des Açores, nous sommes dans la dernière ligne droite et il y a beaucoup de monde autour décrit Charlie. Tout le monde est en train de changer de style de navigation et de passer sur une navigation plus à l’attaque et plus incisive… Ce long bord va se prolonger un petit peu et le vent va tourner graduellement vers la droite, de manière à ce que l’on puisse empanner et refaire une route vers le Nord. Boris est positionné un peu plus proche des hautes pressions, donc potentiellement, il peut avoir un peu moins de vent. Louis est à l’extérieur du virage et de la bascule, mais par contre il a plus de vent… Du coup, l’issue n’est pas encore très claire. On aura la réponse dans quelques jours. En tous les cas, je continue de naviguer du mieux que je peux et de mener APIVIA le plus vite possible ». 

"Je croise les doigts !" 

Concrètement, Charlie Dalin devrait continuer de contourner l’anticyclone en profitant au maximum de son flux de Sud-Ouest, tout en glissant sous l’archipel des Açores. Arrivera alors le temps d’empanner et de glisser bâbord amures (vent venant de la gauche), cap au Nord sur la pointe espagnole du Cap Finisterre, qu’APIVIA devrait doubler dans la nuit de lundi à mardi dans un flux de Sud-Ouest, généré par les systèmes dépressionnaires Atlantique de nos hivers européens. Une transition musclée où il va falloir enchainer des empannages dans une mer formée et ce, jusqu’aux Sables d’Olonne. « Il faut se mettre dans un rythme de régate de 5 jours, de régate en solitaire. Tout le monde va monter en intensité. Mais, on va retrouver du jeu avec des fronts à négocier, des bascules de vent à gérer et le jeu va se rouvrir jusqu’à l’arrivée. On est sur le summum de l’intensité de la course sur ces derniers jours ! Mis à part mon problème de foil, je ne suis pas très handicapé, j’ai toutes mes voiles et tous mes systèmes fonctionnent… Je croise les doigts ! » termine le skipper.

Source : APIVIA