Départ de la deuxième étape de la les Sables Les Açores, Pierre Le Roy : "ça va se décanter dans les deux-trois prochains jours"

 

Comme prévu, ce jeudi 4 août à 18 heures (heure de Paris), les 70 Ministes toujours en course dans la 9e édition de la Les Sables – Les Açores – Les Sables se sont élancés - en tête, Pierre Le Roy (1019 – TeamWork) chez les Proto et Titouan Quiviger (1009 – Biscuit) chez les Série. Propulsés par un flux de secteur ouest sud-ouest soufflant entre 7 et 8 nœuds, ils ont ainsi entamé en douceur les 1 270 milles de la seconde étape (1 270 milles entre l’île de Faial et la Vendée). 


Crédit : V Olivaud


Une météo incertaine

« La situation a évolué depuis hier. Le nord semble s’imposer. Il va toutefois falloir choisir entre une route très nord qui va considérablement rallonger la route mais se faire plutôt au portant, puis une route intermédiaire qui va se faire avec le vent dans le nez pendant dix jours, ce qui ne sera pas très agréable », note Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. Le choix s’annonce cornélien. « Il faudra regarder ce que font les autres et suivre avec attention les informations qui nous seront données dans les bulletins via la BLU car elles seront déterminantes. Ce qui risque de se passer, c’est que l’on parte un peu tous azimuts. Je pense que ça va être assez drôle à suivre mais pas forcément facile à vivre sur l’eau », a commenté Julie Simon (963 – Dynamips), actuellement deuxième au classement général provisoire des bateaux de série, à 30 petites minutes du premier, Jean Marre (991 – Sport dans ma Ville – Time for the Planet). « Mentalement, je pense que cette seconde étape va être vraiment dure parce qu’il va y avoir des options vraiment différentes. Aujourd’hui, elles sont toutes un peu équivalentes en termes de timings, mais pas en termes de risques. Ça ne va pas être simple de ne pas savoir où sont les autres d’autant que les écarts ne sont pas non plus hyper larges au classement après le premier acte. Je pense que je suis dans la plus mauvaise position car certains n’ont vraiment rien à perdre. Ils vont, c’est certain, tenter des trucs dans les coins, à droite et à gauche », a relaté l’actuel leader, conscient qu’effectivement quelques solitaires n’ont aujourd’hui plus rien à perdre après une première manche « ratée » et qu’ils vont forcément chercher à jouer les francs-tireurs. « Je suis à peu près sûr qu’il faut que je fasse ma course sans me préoccuper des autres », a ajouté Jean qui se verrait bien faire coup double : remporter l’épreuve et décrocher le titre de champion de France de course au Large en solitaire 2022 qui lui tend les bras. « On verra à la fin. J’ai un schéma en tête. On va voir comment ça va pouvoir se jouer et aussi comment la situation va évoluer », a terminé l’ancien rugbyman.

 

Des tirs tous azimuts ?

Même son de cloche ou presque du côté de Pierre Le Roy, leader chez les Proto. « Dans ce genre de situation, c’est toujours particulier parce qu’il y a toujours quelqu’un qui peut prendre une option très tranchée et prendre un avantage assez énorme », a indiqué le Lillois qui possède toutefois une avance plus que conséquente sur ses rivaux : 20 heures et des poussières sur Jacques Delcroix (753 – Actual), plus de deux jours sur le reste du peloton. « Je n’aime pas trop qu’il y ait autant d’incertitudes aussi tôt dans la course. Ce qui me rassure cependant, c’est qu’effectivement je possède un bon matelas, mais aussi le fait qu’on a tous les mêmes informations. Il n’y a pas de raison que les autres interprètent mieux les choses que moi. Je pense que ça va se décanter dans les deux-trois prochains jours. J’espère être au bon endroit à ce moment-là », a expliqué Pierre qui sait qu’il faudra réussir à être dans le bon paquet à la sortie de l’archipel mais aussi assumer ses choix ensuite. « Ce sera important de ne pas prendre de gros retard au début. Ça m’est arrivé lors de l’édition 2018. J’avais pris six milles dans la vue dans les premières 24 heures de course après être tombé dans un dévent », a rappelé le skipper de TeamWork, vainqueur en titre de la Mini Transat. « Le premier dossier sera en effet de réussir à s’extraire des îles. On ne sait pas du tout ce qui va se passer avec cette petite dépression locale. Ça va être vraiment chaud avec les courants et les effets de site. On a déjà bien testé le truc à la première étape. Ça va être costaud », a promis Jean Marre qui devrait en principe, comme ses rivaux, être sorti d’affaire, au nord de Graciosa, en deuxième partie de nuit prochaine.

 

Source : A Bargat