Ces quatre derniers mois, sept skippers ont mis à l’eau de nouveaux IMOCA. Six d’entre eux disputaient le Défi Azimut la semaine dernière et ont déjà pu démontrer qu’ils étaient dans le coup même après une prise en main de quelques semaines. Alors que la Route du Rhum-Destination Guadeloupe approche, tous ont déjà en tête leur grand objectif : le Vendée Globe 2024. État des lieux.
Depuis début septembre, le trafic des IMOCA, dans le port de Lorient, s’est intensifié. Les badauds qui profitaient du soleil ces derniers jours à la Base des Sous-Marins devaient avoir la sensation d’être au bord du chenal de Port-Olona. Et cela s’est confirmé à nouveau la semaine dernière avec le Défi Azimut, le rendez-vous de la rentrée. Parmi les engagés, cinq skippers alignaient leur nouveau bateau pour la première fois en compétition. Entre la fin du printemps et l’été, les mises à l’eau de ces nouveaux IMOCA se sont en effet multipliés. Kevin Escoffier (PRB devenu Holcim – PRB) avait ouvert le bal en mai dernier, suivi par Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne) le 27 juin. En juillet, Jérémie Beyou (Charal 2), Boris Herrmann (Malizia - SeaExplorer) et Sam Davies (Initiatives Cœur 4) l’avaient imité. Fin août, c’était au tour de Yannick Bestaven (Maître Coq V) et Paul Meilhat (Biotherm) de mettre à l’eau leur bateau.
Un choix de raison qui peut être lié à un impératif économique – « on ne pouvait pas partir d’une feuille blanche pour un bateau neuf » (Sam Davies) -, ou à une nécessité d’être rapidement dans le coup à l’instar de Maxime Sorel : « l’idée, c’est qu’il soit le plus fiable et le plus optimum possible à chaque navigation ». « On voulait limiter les coûts et naviguer le plus vite possible », résume Kévin Escoffier. Yannick Bestaven ne dit pas autre chose : "il n’y a que des avantages : on récupère les études réalisées par 11th Hour Racing Team, tout l’outillage existant, on gagne un temps précieux, ça coûte moins cher, le bateau est à l’eau plus tôt et c’est plus respectueux de l’environnement !"
Si chaque projet marque ses différences, il y a la même volonté de disposer de bateaux « capables d’être menés à n’importe quelle allure » (dixit Jeremie Beyou), « de tenir des moyennes élevées dans le temps » (Kévin Escoffier), « de mettre moins le nez dans l’eau et d’être très à l’aise au portant » (Boris Herrmann). « On veut tous passer mieux la mer », sourit le vainqueur du dernier Vendée Globe, Yannick Bestaven. En somme, l’idée est de « parvenir à avoir le bateau le plus fiable possible afin d’en tirer la quintessence », poursuit Maxime Sorel.
En solitaire d’ailleurs, ils sont trois à avoir terminé dans le ‘top 5’ à proximité du vainqueur, Charlie Dalin (APIVIA) : Charal 2 (3e), V and B – Monbana – Mayenne (4e), Holcim – PRB (5e) non loin d’Initiatives Cœur 4 (7e). « J’ai pu me donner comme je voulais », assure Jérémie Beyou qui rappelle « être à la première page de la découverte du bateau ». « J’aurais signé directement pour cette 4e place : mon bateau peut donner encore plus que ce que j’imaginais », s’est réjoui Maxime Sorel. « Je ne vais pas bouder mon plaisir, le bateau avance très vite », apprécie de son côté Kevin Escoffier quand Sam Davies s’enthousiasmait pour son « bateau incroyable ».
En revanche, Biotherm a dû abandonner, la faute à la casse du meuble de winch. Mais Paul Meilhat se voulait positif, alors qu’il n’avait navigué que quelques milles avant de prendre le départ. « On a découvert plein de choses sur le bateau. Il y a des petits soucis de jeunesse mais aussi de très belles performances qui sont au-delà de nos espérances ». L’équipe de Biotherm prépare également The Ocean Race, dont le départ aura lieu le 15 janvier prochain à Alicante, comme 11th Hour Racing Team – Mālama, Guyot Environnement – Team Europe, Holcim – PRB et Malizia -SeaExplorer.
Au cours des 48 heures qui leur étaient dédiés (en équipage), Boris Herrmann est resté au contact du vainqueur, 11th Hour Racing Team - Mālama. De quoi démontrer la pertinence de ces choix atypique en matière de design. Quelques jours plus tôt, l’Allemand nous décrivait le bateau comme « un peu plus rond, un peu plus gros que les autres » afin de « gagner en volume de flottabilité, en confort et être plus performant au portant VMG ».
« Le but, c’est de continuer à découvrir le bateau et à apprendre », assure Maxime Sorel. « On ne fait jamais une course pour faire de la figuration mais l’essentiel, ce sera d’aller au bout », ajoute Jérémie Beyou. « Il faut gagner en expérience, en fiabilité et en performance », pense de son côté Kevin Escoffier, qui prépare également The Ocean Race et souhaite veiller à préserver son bateau, à l’unisson de ses camarades. « Nous sommes des skippers certes mais aussi des chefs d’entreprises, rappelle Maxime Sorel. Il faut y aller étape par étape, ne pas tirer trop fort sur le bateau car il y a la qualification à assurer et les partenaires à rassurer. » « On ne peut pas se tromper d’objectif, sourit de son côté Yannick Bestaven. Notre objectif à tous, c’est le Vendée Globe 2024 ». Et le compte-à-rebours a plus que jamais débuté.
Avec les sisterships, « il n’y a que des avantages »
Pour Franck Cammas, qui a participé au projet Charal 2, « il convient de distinguer parmi ces nouveaux bateaux ceux qui ont été conçus dans des moules de la génération précédentes et ceux qui l’ont été dans des moules complétement neufs ». Ainsi, V and B – Monbana – Mayenne est le sistership d’APIVIA, Biotherm celui de LinkedOut, Maître Coq V celui de 11th Hour Racing - Mālama et Initiatives Cœur 4 a été conçu dans le moule de L’Occitane en Provence (devenu Bureau Vallée).Un choix de raison qui peut être lié à un impératif économique – « on ne pouvait pas partir d’une feuille blanche pour un bateau neuf » (Sam Davies) -, ou à une nécessité d’être rapidement dans le coup à l’instar de Maxime Sorel : « l’idée, c’est qu’il soit le plus fiable et le plus optimum possible à chaque navigation ». « On voulait limiter les coûts et naviguer le plus vite possible », résume Kévin Escoffier. Yannick Bestaven ne dit pas autre chose : "il n’y a que des avantages : on récupère les études réalisées par 11th Hour Racing Team, tout l’outillage existant, on gagne un temps précieux, ça coûte moins cher, le bateau est à l’eau plus tôt et c’est plus respectueux de l’environnement !"
Charal 2 et Malizia - SeaExplorer, « partis d’une feuille blanche »
De leur côté, les équipes de Charal et Malizia ont pu repenser complètement leurs nouveaux bateaux avec VPLP. « Pour avoir le moins de frein possible en termes de performance, de développements et de contraintes, c’était plus intéressant de partir d’une feuille blanche », souligne Jérémie Beyou. D’ailleurs, le projet du skipper a débuté avant le Vendée Globe et certaines réunions avec son bureau d’études ont eu lieu… Au cœur de son tour du monde.Si chaque projet marque ses différences, il y a la même volonté de disposer de bateaux « capables d’être menés à n’importe quelle allure » (dixit Jeremie Beyou), « de tenir des moyennes élevées dans le temps » (Kévin Escoffier), « de mettre moins le nez dans l’eau et d’être très à l’aise au portant » (Boris Herrmann). « On veut tous passer mieux la mer », sourit le vainqueur du dernier Vendée Globe, Yannick Bestaven. En somme, l’idée est de « parvenir à avoir le bateau le plus fiable possible afin d’en tirer la quintessence », poursuit Maxime Sorel.
Le Défi Azimut, une rentrée éclatante
Pour cinq de ces six nouveaux bateaux, le Défi Azimut était la première confrontation officielle. Ce rendez-vous, toujours aussi convivial et disputé sous le soleil, se composait de trois épreuves : runs de vitesse (mercredi dernier), des 48 Heures Azimut (du jeudi au samedi) et du Tour de l’île de Groix (dimanche). Les 48 Heures, c’est l’épreuve-reine : disputée en solitaire ou en équipage, elle a permis d’avoir un premier aperçu des performances des bateaux. Et pour les petits nouveaux, le bilan est particulièrement satisfaisant.En solitaire d’ailleurs, ils sont trois à avoir terminé dans le ‘top 5’ à proximité du vainqueur, Charlie Dalin (APIVIA) : Charal 2 (3e), V and B – Monbana – Mayenne (4e), Holcim – PRB (5e) non loin d’Initiatives Cœur 4 (7e). « J’ai pu me donner comme je voulais », assure Jérémie Beyou qui rappelle « être à la première page de la découverte du bateau ». « J’aurais signé directement pour cette 4e place : mon bateau peut donner encore plus que ce que j’imaginais », s’est réjoui Maxime Sorel. « Je ne vais pas bouder mon plaisir, le bateau avance très vite », apprécie de son côté Kevin Escoffier quand Sam Davies s’enthousiasmait pour son « bateau incroyable ».
En revanche, Biotherm a dû abandonner, la faute à la casse du meuble de winch. Mais Paul Meilhat se voulait positif, alors qu’il n’avait navigué que quelques milles avant de prendre le départ. « On a découvert plein de choses sur le bateau. Il y a des petits soucis de jeunesse mais aussi de très belles performances qui sont au-delà de nos espérances ». L’équipe de Biotherm prépare également The Ocean Race, dont le départ aura lieu le 15 janvier prochain à Alicante, comme 11th Hour Racing Team – Mālama, Guyot Environnement – Team Europe, Holcim – PRB et Malizia -SeaExplorer.
Au cours des 48 heures qui leur étaient dédiés (en équipage), Boris Herrmann est resté au contact du vainqueur, 11th Hour Racing Team - Mālama. De quoi démontrer la pertinence de ces choix atypique en matière de design. Quelques jours plus tôt, l’Allemand nous décrivait le bateau comme « un peu plus rond, un peu plus gros que les autres » afin de « gagner en volume de flottabilité, en confort et être plus performant au portant VMG ».
Le Vendée Globe 2024 déjà dans toutes les têtes
À cette fête des IMOCA, qui s’est achevée dimanche par un tour de Groix raccourci à cause des conditions trop légères, le vainqueur du dernier Vendée Globe n’a pas pu en être. Yannick Bestaven devait y participer mais le chantier de Maître Coq V a été un peu plus long que prévu. « Ce devait être aussi notre rentrée mais on a été pris par le temps, explique-t-il. Or, la priorité est de comprendre le mode de fonctionnement du bateau et assurer la prise en main avant la Route du Rhum ». Les nouveaux bateaux feront en effet partie des 37 IMOCA sur la ligne de départ de la mythique transatlantique, deuxième course qualificative pour le prochain Vendée Globe. Mais pour eux, pas question d’en faire un objectif en matière de résultat.« Le but, c’est de continuer à découvrir le bateau et à apprendre », assure Maxime Sorel. « On ne fait jamais une course pour faire de la figuration mais l’essentiel, ce sera d’aller au bout », ajoute Jérémie Beyou. « Il faut gagner en expérience, en fiabilité et en performance », pense de son côté Kevin Escoffier, qui prépare également The Ocean Race et souhaite veiller à préserver son bateau, à l’unisson de ses camarades. « Nous sommes des skippers certes mais aussi des chefs d’entreprises, rappelle Maxime Sorel. Il faut y aller étape par étape, ne pas tirer trop fort sur le bateau car il y a la qualification à assurer et les partenaires à rassurer. » « On ne peut pas se tromper d’objectif, sourit de son côté Yannick Bestaven. Notre objectif à tous, c’est le Vendée Globe 2024 ». Et le compte-à-rebours a plus que jamais débuté.
Source : Vendée globe