Yves Le Blevec et Actual Ultim 3 au départ de la Route du Rhum, "Il n’y a pas de place à l’improvisation" - ITW

 

Après une période de solitude à travers la France, Yves Le Blevec et son équipe concentrent désormais leurs efforts sur l’essentiel à 7 semaines du coup d’envoi de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. « Les 24 à 12 dernières heures avant le coup d’envoi sont à travailler en équipe. Il faut que chacun sache très précisément ce qu’il a à faire. Il n’y a pas de place à l’improvisation. »

 

Crédit : ATM Communication

"Après avoir compté les mois et les semaines, on va commencer à compter les jours qui nous séparent de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. On est dans notre timing, il n’y pas de tension, si ce n’est que l’échéance approche… ", annonce le skipper d’Actual Ultim 3.
 

Ne surtout pas se faire cueillir

A un gros mois de l’ouverture du village de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, les entrainements en mer prennent logiquement une grosse place dans l’agenda du Team Actual : il y a les séquences d’entrainements sportifs mais aussi les sorties dédiées à l’équipe, afin de préparer l’avant-départ de cette transat en solitaire. Actiellement, c'est avec François Gabart et son SVR LAZARTIGUE qu'Actual se compare. Yves Le Blevec : « Je sais par expérience que cette transition entre le samedi, où des milliers de personnes sont autour de toi et du bateau et le dimanche, où tu es seul au large, doit être préparée dans le détail. Il ne faut surtout pas se faire cueillir. C’est une phase hyper importante qui conditionne les premières heures de course et, comme la course est courte, les premières heures sont fondamentales. »

 

Préparer l’avant-départ, en équipe

L’ensemble du Team Actual se prépare donc, collectivement, à cette phase de transition. Yves Le Blevec : « Les 24 à 12 dernières heures avant le coup de d’envoi sont à travailler en équipe. Il faut que chacun sache très précisément ce qu’il a à faire et envisager tous les scénarios possibles. Il faut que ce soit hyper fluide, que je sache que je n’aurai pas à m’occuper de logistique afin de pouvoir être mentalement dans ma course dès le dimanche matin. »

 

Les premières heures de course, cruciales

Puis, viennent les premières heures de course. Là aussi, l’objectif est de répéter ses gammes afin de gagner au maximum en fluidité le jour-J. Yves Le Blevec : « On reconstitue les segments de ces premières heures de course en sud Bretagne, avec des séquences de manœuvres en terrain contraint, ce que l’on ne fait pas souvent en solitaire. Nous travaillons avec des témoins à bord, ça va éclairer beaucoup de choses. Ensuite, une fois que l’on est au large, soit environ 10h après le départ, on entre dans un schéma que l’on connait. »

 

Une trans-France pour préparer une transatlantique

Cet été, Yves s’est octroyé 10 jours pour lui, avec pour seul objectif d’aller rouler à l’ombre des montagnes ! Il est donc parti, à vélo, depuis la Trinité-sur-mer, cap à l’Est, par les petits chemins : une préparation physique et mentale pas banale, « une simplification de l’existence ».
 
Yves Le Blevec : « J’ai vraiment apprécié cette logique d’avoir 10 jours devant moi où je ne me suis mis qu’un seul objectif en tête : arriver au pied des montagnes. Je n’ai pas ouvert mes mails. Une sorte de simplification de l’existence. J’avais préparé un itinéraire, mais sans pression, avec dans l’idée de rejoindre les Alpes pour rouler à l’ombre des montagnes ! C’était riche… et tonique ! J’ai tapé un peu de dans. Ça m’a fait du bien physiquement, de savoir que mon corps était capable d’encaisser ce type d’effort dans la durée : 10 jours avec une moyenne de 140 km quotidiens. J’ai retrouvé quelques sensations de transat en solitaire puisque je passais 6 à 8h par jour sur le vélo, mais il n’y avait pas de solitude, pas de huis clos. Voyager permet au contraire de belles rencontres, aussi éphémères que sympas. J’ai aussi pu me régaler de paysages magnifiques, tout en révisant mes cours d’histoire - géographie du cours élémentaire !
 
Côté physique, ça m’a mis dans une logique de respect de mon corps, d’accompagnement, d’être en phase avec lui. La Route du Rhum – Destination Guadeloupe va être assez engagée physiquement, les bateaux sont durs.
 
Je continue de rouler régulièrement, je complète avec des séances de sport et il m’arrive de passer au bateau pour faire 30 ou 60 minutes de colonne, le matin ou en fin de journée… »

 

Source : Kaori