Les Oceans Fifty et la Route du Rhum, 8 bateaux au départ, Sam Goodchild : "l’envie, c’est de gagner et l’objectif, c’est d’arriver"

 

Les Ocean Fifty représentent l’une des classes les plus homogènes de la flotte de cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2022. Les huit skippers engagés promettent de se livrer à une sacrée bataille d’un peu plus de dix jours. Êtes-vous prêts pour un sprint à couper le souffle ?

 

Crédit : PolaRYSE

À bord des Ocean Fifty, ces multicoques de 15,24m de long et 15,24m de large, tout est accentué au large à commencer par l’appréhension de la vitesse et la capacité d’y prendre un sacré plaisir à bord. Gilles Lamiré, une des figures de la classe, le constate à chaque navigation : « Ce sont des bateaux très maniables, esthétiques, relativement faciles à mener et avec un accastillage bien foutu. Au portant, sous gennaker, c’est fantastique ! » Les skippers dépassent allégrement les 30 nœuds et peuvent même atteindre les 40 nœuds.

 

Ce constat, c’est celui des huit skippers de la classe qui s’élanceront le 6 novembre prochain de Saint-Malo. Chacun contribue à la vitalité de la classe qui connaît une nouvelle ère depuis le lancement, il y a deux ans, du Pro Sailing Tour. Une nouvelle illustration du caractère polyvalent de ces bateaux qui peuvent être maniés en équipage comme lors de ce nouveau championnat, en double et bien sûr en solitaire. Si leur vitesse est parfois impressionnante, le risque est toujours présent et les skippers en sont conscients. « Nous naviguons à bord de bateaux où le danger est l’un des plus élevé, explique ainsi Sam Goodchild. Et cela contribue à lisser les performances de la flotte ».

 

Huit engagés,  

La Route du Rhum – Destination Guadeloupe oblige un sacré alignement des planètes afin de pouvoir viser la victoire. Il convient de rester vigilant au départ, au cœur d’une flotte de 138 bateaux, de gérer la périlleuse traversée du Golfe de Gascogne puis de décider de la stratégie la plus pertinente – passer au nord ou au sud des Açores – avant la chevauchée fantastique dans les Alizés.
 
Il y a quatre ans, les trois premiers sont arrivés en l’espace d’une journée : Armel Tripon (1er, actuellement skipper des P’tits Doudous), le vainqueur de 2014 Erwan Le Roux (2e, actuel Koesio) et Thibaut Vauchel-Camus (3e, Solidaires en peloton – ARSEP). Les trois skippers seront une nouvelle fois sur la ligne de départ et feront tout pour rééditer l’exploit. Mais la concurrence s’annonce exacerbée. Le vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre, Sébastien Rogue (Primonial) sera également présent. Les skippers qui ont remporté les deux premières éditions du Pro Sailing Tour, Sam Goodchild (Leyton) et Quentin Vlamynck (Arkema), seront également de la partie.

 

De leurs côtés, Gilles Lamiré (Groupe GCA-1001 Sourires), quatre Route du Rhum au compteur, et Éric Péron (Komilfo) qui découvre le circuit cette année, ne manquent pas d’arguments non plus. « Le niveau augmente constamment et il est particulièrement homogène, souligne Gilles Lamiré. Ça semble très difficile de dire qui va l’emporter. Des favoris, il y en a huit ! » Et cela contribue encore un peu plus à l’enthousiasme avant de les voir lancer ce sprint à très haute intensité.

 

Sam Goodchild (Leyton) : « Notre préparation s’est très bien passée même si, comme tous les autres marins, on aimerait avoir toujours plus de temps. Sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, l’envie, c’est de gagner et l’objectif, c’est d’arriver de l’autre côté en faisant du mieux possible. Nous naviguons à bord de bateaux où le danger est l’un des plus élevés de la flotte, où il y a toujours beaucoup de choses à régler. Cela contribue à lisser les performances de chacun et donc à rendre la course aussi indécise. On a la chance, par ailleurs, de beaucoup naviguer tout au long de l’année, et ça permet de renforcer les liens entre nous tous. »

 

Gilles Lamiré (Groupe GCA-1001 Sourires) : « La Route du Rhum rythme ma vie depuis des années. Si je fais ce métier-là, c’est en partie grâce à cette course. Quand tu l’as fini, tu ne penses qu’à y revenir ! Nous avons la chance de faire partie d’une classe en plein essor avec des bateaux rapides et modernes, des skippers de grand talent et des courses riches en suspense. En se professionnalisant, le niveau est devenu très homogène. Tout le monde peut s’imposer et c’est particulièrement intéressant. Il y a des liens très étroits entre nous tous, même si nous sommes concurrents en course. C’est une classe de passionnés ayant un profond respect les uns pour les autres. »

 

Source : M Le Berrigaud