Au coeur du chantier d'hiver de l'IMOCA Maître Coq, Yannick Bestaven : "le bateau est ausculté de fond en comble"

Après la Route du Rhum, sa course inaugurale, et une transat retour, entre la Guadeloupe et La Rochelle, l’IMOCA Maître CoQ V est entré en chantier fin décembre et fait l’objet depuis, de toutes les attentions du Team Voile Maître CoQ. Chantier hivernal, primordial en vue de la suite du programme et particulièrement du Vendée Globe 2024…


Crédit : Y Bestaven

L’atelier rochelais est le théâtre depuis plusieurs semaines d’une intense activité, l’équipe technique sous la direction de Stanislas Delbarre et Jean-Marie Dauris s’affairant autour du monocoque 60 pieds aux couleurs du volailler vendéen.

 

Après quatre mois de navigations qui ont permis à Yannick Bestaven de prendre peu à peu le pouls du potentiel important de son nouveau bolide, mis à l’eau en août dernier, Maître CoQ V, est entré en chantier peu avant Noël. Un chantier répondant à plusieurs objectifs : « Le but premier est la maintenance, ça veut dire que le bateau est ausculté de fond en comble, coque, quille, mât, safrans, foils et autres pièces ainsi que tous les systèmes, explique Yannick. Nous effectuons aussi les réparations notées au fur et à mesure des 10000 milles en navigation, comme la cloison du ballast arrière qui m’a lâché pendant la dernière Route du Rhum. L’autre axe principal du chantier concerne les optimisations, destinées à améliorer les performances de Maître CoQ V. »

 

Contrôle et réparations :

En premier lieu, un contrôle par ultrasons a été effectué par Yvan Drevillon de la société Multitech. « Une aide indispensable à la détection de défaut à l’intérieur des matériaux. C’est une méthode à laquelle on a recours régulièrement en phase de chantier et qui est indispensable. Ces contrôles ont pour but de déceler les éventuels défauts et usures prématurées, donc de renforcer ou réparer si besoin. L’objectif étant le tour du monde, c’est maintenant que l’on doit détecter et fiabiliser ce qui a besoin de l’être », explique Jean-Marie.« Tous les voyants sont au vert de ce côté-là. Rien n’a été détecté ».
 
En plus de ces contrôles, toutes les pièces sont démontées et inspectées, les usures traquées grâce au savoir-faire de la dizaine de personnes de l’équipe voile Maître CoQ, dans des domaines aussi variés que l’électronique, l’ingénierie, le matelotage, le composite…
 
Si une bonne partie du travail est réalisé sur place, certaines pièces sont révisées directement par les fournisseurs. C’est le cas notamment des voiles qui sont reparties chez North Sails à Vannes pour être vérifiées, réparées et modifiées selon les indications de Yannick.

 

Optimisations

La seconde grande partie du chantier concerne plus particulièrement les optimisations à apporter au Maître CoQ V. Cet hiver, l’accent a été mis sur « le système d’énergie, avec la révision du parc batteries, à la suite de l’accident de Fabrice Amadeo provoqué par l’inflammation de ces dernières. Nous les avons remplacées par des batteries moins inflammables, plus étanches et nous les avons enfermées dans un caisson encore plus étanche. L’ensemble est un peu plus lourd, mais tellement plus sécurisant, que le ratio est positif ! détaille Stanislas. Nous avons également travaillé sur l’ergonomie du cockpit en repositionnant le siège de veille selon ce que Yannick a pu constater en navigation. On a aussi réhaussé les winchs et installé des tablettes de matossage ».
 
Prochaine échéance, la mise à l’eau de Maître CoQ V début mars. Elle donnera le coup d’envoi à un gros mois de navigations à Cascais. Objectif : valider tout le travail réalisé pendant l’hiver par le Team voile Maître CoQ, fiabiliser tout ce qui doit l’être et engranger des milles donc de l’expérience, les clés pour s’aligner sereins au départ des prochaines courses…

 

Source : Maitre Coq