Trois caps et trois océans en une seule étape pour la Leg3 de The Ocean Race, Sam Davies : "j’ai vraiment hâte"

 

Demain dimanche à 13h10 heure française, Biotherm et ses quatre concurrents IMOCA de The Ocean Race remettent les voiles. Direction le Grand Sud pour cette immense troisième étape à destination d’Itajaí au Brésil. A bord du monocoque bleu, la très expérimentée navigatrice britannique Samantha Davies vient épauler le trio composé de Paul Meilhat, Damien Seguin et Anthony Marchand.

 

Crédit : A Beaugé

Une brève pause sud-africaine et ça repart ! Demain dimanche, le souvenir de cette courte escale enchanteresse - certes un peu moins pour l’équipe technique qui s’est activée jour et nuit pour préparer le bateau - s’effacera vite dans le sillage des IMOCA. Pour la petite armada, le programme est simple, costaud et plutôt intimidant : 12 750 milles ( 23 600 km) de course, dont une grande majorité au portant, à glisser sur le fil du rasoir dans le vaste désert maritime du Grand Sud.
 

« Un énorme exercice de team building »

C’est le gros morceau de The Ocean Race. De Cape Town à Itajaí, les concurrents doubleront les trois caps mythiques qui jalonnent un tour du monde à la voile - Bonne Espérance, Leeuwin puis Horn- et passeront par trois océans, Indien, Pacifique et Atlantique.
 
Le passage le plus redouté est celui des mers australes. Dans cette immensité liquide isolée de toute terre et éloignée des secours, rien n’arrête le grand manège de la houle ni le train des dépressions. Si les IMOCA traversent tous les 4 ans ce « pays de l’ombre » à l’occasion du Vendée Globe, c’est la première fois que l’expérience se vit en équipage. Un équipage que Biotherm a musclé avec l’arrivée de Sam Davies. « C’est ma 5e fois dans les mers du sud et j’ai déjà passé le cap Horn trois fois. C’est un peu pour cela que Paul m’a invitée, il avait besoin de personnes à l’aise dans ces eaux-là. Et j’ai vraiment hâte de vivre ces moments avec eux. Je sais ce que c’est. Avec le froid, la fatigue, l’inconfort à bord, ce sera comme un énorme exercice de team building. Mais je n’ai pas de doute sur la capacité de Paul à être leader dans ce domaine. »

 

Doublement payante, doublement risquée

« Tu peux perdre The Ocean Race sur cette étape, mais pas la gagner » relève Anthony Marchand. Lors de la deuxième étape, les bateaux ont été menés à fond, alignant des vitesses moyennes très élevées, comme en témoigne le record des 24 heures battu par 11th Hour Racing.
 
Sur ce 3e opus, personne ne part la fleur au fusil, même si l’enjeu est tentant. Un premier classement sera effectué dans le sud de la pointe ouest de la Nouvelle-Zélande. Un second à l’arrivée au Brésil. C’est donc une étape compte double, mais aussi une étape doublement risquée. « Il s’agira d’être malin et de profiter de l’expérience des personnes à bord pour savoir quand aller vite et quand faire attention » souligne le skipper Paul Meilhat. « La question est : si on attaque en poussant fort, jusqu’où ça tiendra ? se demande Damien Seguin. On en a discuté entre nous. On sait que si on ne casse rien de majeur sur le bateau, on sera bien placé. Il faut qu’on reste honnête avec nos objectifs, ce sera une course par élimination ». Et Sam Davies d’enfoncer le clou : « nos bateaux ont des limites, nous aussi. Je ne sais pas ce qui va lâcher en premier. On n’a jamais navigué avec des IMOCA de dernière génération dans le Sud. Celui qui va gagner sera celui qui sera le plus à l’écoute de son bateau et de l’équipage ».
 
La team Biotherm est prête à relever ce défi. Le bateau, pris en main pendant deux semaines par une équipe technique dévouée, est au point lui aussi *. Et l’atmosphère qui règne au sein du groupe reste un point fort, un atout dans cette aventure humaine qu’est The Ocean Race…
 
Rendez-vous début avril au Brésil !

* Pas de dégât à déplorer malgré l’incident survenu dans l’Inport Race vendredi 24 où Biotherm s’était pris une bouée du parcours et avait dû abandonner.

Source : L Dacoury