Coup double sur la Solo Maitre Coq pour Corentin Horeau, "Je suis content de succéder à Tom Laperche"

Troisième du parcours côtier disputé mercredi, Corentin Horeau a remporté l’étape off-shore de la 20e Solo Maître CoQ samedi, peu avant 17 heures. Le skipper de Mutuelle Bleue, qui s’est emparé des commandes de la flotte à la fin de la première nuit, au large de Yeu, après avoir bien négocié une phase de transition, a ensuite parfaitement géré sa course et ce, malgré les conditions difficiles. Des conditions qu’il a lui-même qualifiées de « sauvages » et qui ont clairement donné l’avantage aux skippers les plus expérimentés. C’est ainsi que dans le trio de tête, l’on retrouve aussi des navigateurs de la trempe d’Alexis Loison (Groupe RÉEL) et d’Élodie Bonafous (Quéguiner – La Vie en Rose). Et c’est sans trop de surprises non plus que l’on retrouve ces trois-là, dans l’ordre, sur le podium du classement général final.


Crédit : V Olivaud


Cette grande course de 340 milles entre Ré, Yeu, Belle-Ile et le plateau de Rochebonne s’annonçait complexe et complète. Elle a tenu toutes ses promesses avec, comme on s’y attendait, une phase de transition qui s’est avérée déterminante lors de la première nuit, mais aussi des conditions éprouvantes et donc un peu sélectives lors de la seconde. « Cette manche a été difficile avec plus de 35 nœuds mais aussi et surtout beaucoup de mer. On se faisait arroser en permanence. C’était très dur de tenir sur le bateau. Je suis tombé à plusieurs reprises. Il faudra rassurer les bizuths et leur dire que ce n’est pas tout le temps comme ça ! Je n’ai pas trop le souvenir d’avoir fait une course aussi dure que celle-ci jusqu’ici », a commenté Alexis Loison qui ne compte pourtant pas moins de seize Solitaire du Figaro au compteur. Le fait est que cette étape off-shore a été costaude et qu’il s’est passé bien des choses sur l’eau pendant 48 heures. Le passage sous le pont de l’île de Ré, dans la molle et avec de forts courants, a été un premier épisode intéressant. Un épisode qui a permis à Guillaume Pirouelle (Région Normandie) de faire un léger break avant une nouvelle distribution des cartes entre le phare des Baleine et l’île d’Yeu. En cause : une zone de transition. Une phase délicate que certains ont évidemment mieux négocié que d’autres, à l’image de Corentin Horeau et d’Alexis Loison.

Une entame tactique, une fin de course tonique

Décalés légèrement plus à l’ouest que leurs adversaires, ces deux-là ont été les premiers à toucher le nouveau vent de sud-ouest et ont ainsi pris l’avantage. « D’habitude, les transitions ce n’est pas trop mon fort. Là, à chaque fois qu’il y en avait une, je doublais des bateaux. Preuve que c’était bien d’avoir travaillé là-dessus cet hiver », a commenté le skipper de Mutuelle Bleue qui a déroulé son jeu sans encombre jusqu’à l’arrivée, avec une avance qui a oscillé entre un et 4,9 milles sur son plus proche poursuivant. « La deuxième partie de la course a été un peu sauvage. Au près, avec 30-35 nœuds, de la houle de travers et tout dessus, le bateau était impossible à régler et il était impossible de dormir », a relaté Corentin Horeau qui n’a pas lâché son écoute de grand-voile et à peine dormi vingt minutes sur l’ensemble de l’étape. « C’était super exigeant. Se reposer ou manger : il fallait faire des choix car il était impossible de tout faire », a concédé Élodie Bonafous qui a, pour sa part, confirmé son aisance dans les conditions toniques, ainsi qu’elle l’avait déjà fait magistralement lors de la dernière étape de la Solitaire du Figaro 2022. « Je n’arrête pas de dire que je n’aime pas le gros temps et pourtant c’est là que je marche le mieux. Je m’étais dit que sur cette saison, l’objectif c’était de remonter sur un podium. En terminant troisième je commence la saison comme j’ai fini la précédente. Je suis trop contente. J’ai pris beaucoup de plaisir à naviguer. J’ai réussi à bien m’écouter et à faire en fonction. Je pense que c’était un peu la clé de la réussite. Sur cette course, c’était clairement un avantage de bien se connaître soi-même », a ajouté la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose.

Une première victoire en Figaro Bénéteau 3 pour Horeau

Placer le curseur au bon endroit, tel était en effet l’un des points essentiels de cette grande course et dans ce contexte, forcément, les marins les plus chevronnés sont ceux qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. « L’expérience n’était effectivement pas inutile sur cette étape », a confirmé Alexis Loison qui a prouvé, pour sa part, que malgré un an d’absence sur le circuit, il fallait bel et compter sur lui. « J’ai encore des réflexes ! », a plaisanté le Cherbourgeois qui laisse toutefois la victoire d’étape et celle au classement général à Corentin Horeau. « C’est ma première victoire en Figaro Bénéteau 3. C’est parfait. L’objectif principal reste la Solitaire. Il ne faut pas s’enflammer, mais c’est sûr que c’est satisfaisant », a déclaré le Trinitain qui, pour mémoire, avait également remporté la grande étape de l’épreuve lors de la dernière édition, avant de terminer au pied du podium. « J’ai pris cette Solo Maître CoQ comme un entraînement et ça a marché. Je n’ai pas trop regardé les autres. Je suis surtout resté focalisé sur mes sensations. J’ai essayé de me faire plaisir et d’aller vite. En terminant troisième du côtier et premier de la grande course, j’ai fait preuve de régularité et c’était un objectif. Il va falloir essayer de répéter des prestations comme ça et de garder le même état d’esprit lors de la suite. Dans l’immédiat, je suis content de succéder à Tom Laperche », a terminé Corentin Horeau.

Source : A Bargat