Corentin Horeau : "Que je navigue avec Elodie (Bonafous), Pauline (Courtois), ou un homme, je ne fais pas de différence."

À Concarneau, 11 duos s’activent sur les pontons de Quai Carnot, pour être fins prêts à traverser l’Atlantique ce dimanche. Parmi les concurrents, des cadors du circuit, tels Corentin Horeau (Mutuelle Bleue), en binôme avec Pauline Courtois, Gaston Morvan (Bretagne CMB – Performance) qui embarque Anne-Claire Le Berre, Loïs Berrehar et Charlotte Yven (Skipper Macif) ou encore Guillaume Pirouelle (Région Normandie), avec Sophie Faguet. Mais aussi plusieurs nouveaux venus sur le support, Arnaud Machado et Lucie Queruel (Du Léman à l’Océan), ou Edouard Golbery et Alicia Pfyffer (Race for Science – Verder), qui profiteront de l’épreuve pour entrer dans le vif du sujet. 

Crédit : V Olivaud


La mixité, grande première et richesse de cette 16e édition

Si la Transat Paprec anime le circuit Figaro Beneteau depuis désormais plus de 30 ans, permettant aux plus grands marins de se confronter sur une traversée de l’Atlantique sur un pied d’égalité, la grande nouveauté de cette année vient de Paprec, nouveau partenaire titre, qui a souhaité profiter de son arrivée pour donner une nouvelle identité à la course : faire la part belle à la mixité. Une révolution motivée par la volonté de son Directeur général, Sébastien Petithuguenin, de voir « davantage de grandes championnes » sur les circuits IMOCA et Ultim 32/23, sur lesquels « brillent les champions qui se sont construits en Figaro. » Heureuse de cette nouveauté qui a permis l’émergence d’un nouveau vivier de navigatrices, la Classe Figaro Beneteau a fièrement défendu ces valeurs d’ouverture et de transmission. « Nous remercions Paprec d’inscrire la mixité comme nouvelle identité de cette course, cela nous permet d’innover et c’est une bonne chose, indique Jean-Bernard Le Boucher, Président de la Classe. Aujourd’hui, nous avons 22 marins inscrits et donc la moitié de femmes, c’est quelque chose d’inédit sur une course transatlantique. C’est une chance pour celles qui ne connaissaient pas forcément le support de pouvoir s’y exprimer ». Corentin Horeau, qui courait en 2021 avec Elodie Bonafous, ajoute : « Que je navigue avec Elodie, Pauline (Courtois) ma co-skipper cette année, ou un homme, je ne fais pas de différence. Je suis persuadé que sur les 11 participantes, il y en a au moins trois que l’on verra sur le circuit dans les prochaines années. Pauline, par exemple, ne voulait pas entendre parler de course au large et, finalement, elle est ici avec moi ! » Pour Chloé Le Bars (Bretagne CMB – Océane), qui a l’habitude de se battre majoritairement contre des hommes, cette nouveauté promet une belle évolution, voire même une certaine croissance, au sein de la Classe Figaro Beneteau. « Je suis convaincue que cette mixité est la meilleure porte d’entrée pour les femmes en Figaro, affirme-t-elle. Si je n’avais pas mon propre projet, j’aurais sauté sur l’occasion pour frapper aux portes des coureurs ! »

Traverser l’Atlantique, moteur de performance sur le circuit

Seule course transatlantique en monotypie, et donc à armes égales, la Transat Paprec est, sans compter, une des grandes fiertés de la Classe Figaro Beneteau, dont l’existence même est de former les marins qui s’illustreront plus tard sur la Route du Rhum - Destination Guadeloupe et autres Vendée Globe. Car selon Edouard Golbery, qui a monté de nombreux projets et navigué sur différents supports, une traversée de l’Atlantique en course reste encore la meilleures des écoles, qui plus est lorsque seul le marin est en mesure de faire la différence. C’est là que la Transat Paprec pourrait bien être la clé du succès de la Classe. « C’est l’épreuve phare de cette saison, indique-t-il. Commencer sur le circuit par une transatlantique, pour l’amoureux du large que je suis, c’est incroyable ! C’est une course plus accessible que la Route du Rhum, c’est une chance que le circuit offre une chance aux marins plus modestes de pouvoir vivre des aventures comme celle-ci, il faut la pérenniser au calendrier. » Un avis largement partagé par Jean Bernard Le Boucher, convaincu de l’intérêt de l’épreuve pour les marins : « Cette course est emblématique dans le programme de la Classe, elle est fondamentalement importante pour nous, tant sur l’aspect formation que sur son côté aventure. On donne la possibilité à nos marins de découvrir ce format de course, ils sont en parfait accord avec ça. Par ailleurs, le Figaro 3 a déjà traversé l’Atlantique en 2021 lors d’un premier essai couronné de succès où il a démontré qu’il était fiable, rapide et performant. » Il y a deux ans, le duo vainqueur Palmieri-Villion avait en effet amélioré le record précédent de plus de 6 heures, grâce à une option au Nord en laquelle il avait cru jusqu’au bout et qui avait maintenu le suspense jusque dans les derniers milles. « La monotypie fait partie de l’ADN de la Classe, ainsi tous les bateaux sont contrôlés avant le départ en termes de poids et d’équipements. : c’est le talent des marins qui fera la différence, nos Figaristes vont beaucoup s’amuser, ça va être passionnant à suivre, pour eux comme pour nous » se réjouit déjà le Président.

De Concarneau à Gustavia, des milles précieux au Championnat de France Elite de Course au Large
Les 3 890 milles nautiques qui séparent la Bretagne de Saint-Barthélémy devraient en effet offrir aux concurrents une belle aventure ainsi qu’un beau spectacle en mer, à l’enjeu sportif élevé. Fort de son inscription au Championnat de France Élite de Couse au Large, la Transat Paprec sera l’une des épreuves phares de la saison 2023. « On est dans la compétition de haut niveau qui va permettre de révéler les coureurs sur une aventure au large, poursuit Jean-Bernard Le Boucher. Je suis très satisfait d’accompagner cela avec le soutien de la Fédération Française de Voile ». Et puisque la voile a cette spécificité de mêler compétition et festivités, les arrivées s’annoncent aussi belles que serrées sous le soleil des Antilles. « Je ne connais pas Saint-Barthélemy, confie Chloé Le Bars, mais je suis sûre que l’accueil sera riche en émotion ! Traverser l’Atlantique, c’est indescriptible, ça nous procure des sensations à l’arrivée que j’ai hâte de revivre. Avec Hugo (Dhallenne), nous avons tous les deux fait ce parcours sur la Mini Transat. Cette fois-ci, pas d’escale ! Je suis certaine que cette course sera une belle aventure humaine. »

Source : Tide Am