Départ dimanche pour la Leg4 de The Ocean Race, Paul Meilhat : "un profil d’étape où nous avons du potentiel"

 

Dimanche 23 avril à 18h10 heure française, la flotte de The Ocean Race se remet en route pour une 4e étape en direction de Newport, Etats Unis. Un parcours de 5500 milles, soit environ 17 jours de mer, qui ramènera les équipages dans l’hémisphère Nord. Pour Biotherm et son équipage, c’est un nouveau départ.

Crédit : Sailing Energy



« Il a fallu donner beaucoup d’amour à notre bateau ! » confie le skipper Paul Meilhat depuis Itajai (Brésil). Après avoir pas mal souffert dans l’étape du Grand Sud, le monocoque bleu a été soigné, bichonné. Beaucoup de composite (foil, cloisons), d’électronique, un check up complet, des cordages changés, une nouvelle voile de portant… « Depuis notre arrivée ici le 5 avril, on a fourni un gros effort collectif. On va reprendre la mer avec un bon niveau de préparation, bien meilleur qu’au départ de Cape Town ! C’était vraiment nécessaire ».

Nouvel élan

Pour Paul, repartir avec un bateau compétitif est un soulagement et la source d’une énergie nouvelle. « Je ne suis pas très reposé physiquement, par contre, mentalement, je me sens libéré d’un poids et même d’une grosse pression. Pendant l’étape du Sud, on se demandait si le bateau était capable de subir tout ça. Il fallait préserver le matériel. Aujourd’hui, on a résolu pas mal de problèmes, on a davantage de certitudes, Biotherm est solide et on sait mieux l’utiliser. Et puis nous arrivons dans un profil d’étape où nous avons du potentiel ».

Ce tracé de 5500 milles vers la côte nord-est des Etats-Unis est un parcours « miroir », avec, de part et d’autre de l’équateur, le même type de phénomènes météo à négocier : système dépressionnaire de l’Atlantique Sud jusqu’au Cabo Frio (dans le prolongement Est de Rio), alizés de sud-est, équateur-pot au noir , alizés de nord-est quasiment jusqu’aux Bermudes, système dépressionnaire de l’Atlantique Nord et approche de Newport dans des vents erratiques et les courants froids du Labrador. « C’est un parcours qui comporte de nombreuses transitions météo avec des allures variées, cela va ouvrir les possibilités tactiques et stratégiques, explique Paul. Cela joue en notre faveur. Autre avantage pour nous : c’est une étape courte et notre bateau, très léger, sera moins chargé ». Le matériel de prélèvement et d’analyse du phytoplancton restera bien entendu à bord pour poursuivre la mission engagée par Biotherm et Tara Ocean sur l’étude de la biodiversité marine.

Nouveaux visages, nouvelles ambitions

Pour aborder ce nouveau chapitre, le marin s’est entouré de spécialistes de la régate. A commencer par Marie Riou, quadruple championne du monde de Nacra17, deux participations aux JO et vainqueur de la Volvo Ocean Race 2018 avec Dongfeng. Si Marie n’a pas encore fait connaissance avec le monocoque bleu, elle connaît l’IMOCA et le tracé de cette étape. La Portugaise Mariana Lobato, elle aussi issue de la voile olympique, a eu largement l’occasion de se familiariser avec Biotherm lors du convoyage retour de la Route du Rhum. Le Britannique Alan Roberts, ingénieur, spécialiste du figaro et fin connaisseur des IMOCA, complète le groupe. Il sera notamment en charge de la navigation et de la météo. Enfin, la reporter Anne Beaugé fait son retour derrière la caméra. C’est donc un collectif renouvelé qui entourera Paul Meilhat. « On repart un peu d’une page blanche mais c’est stimulant, et ce sont des profils qui vont apporter de la fraîcheur et de la compétitivité ».

Car il reste encore de nombreuses opportunités pour grimper dans le classement. Ce quatrième opus amorce le virage vers la mi-course. Il reste encore 4 étapes à disputer et plus de la moitié des points à distribuer, ce qui signifie que mathématiquement, tout le monde peut encore gagner the Ocean Race !

Source : L Dacoury