L'IMOCA Paprec Arkea en chantier, Yoann Richomme : "On commence à trouver les manettes" - ITW

 

Pour la première course de l’IMOCA Paprec Arkéa et pour leur première association à bord, Yoann Richomme et Yann Eliès ont rempli les objectifs fixés. Longtemps à la bataille pour le podium, ils terminent la Guyader Bermudes 1000 Race à la 6ème place. Le duo repart avec sa qualification pour la Transat Jacques Vabre en poche. Place maintenant à un débriefing complet pour l’équipe, après une semaine de compétition qui s’est avérée particulièrement précieuse pour améliorer, fiabiliser et progresser encore. 

Crédit :Vivi



Dimanche 7 mai, jour de départ de la Guyader Bermudes 1000 Race, l’attitude de Yoann, Yann et du team résumait tout. Il y avait de la concentration, de la détermination, l’envie de bien faire et le sourire pour témoigner de la fierté de continuer à écrire cette nouvelle histoire. Pour la première fois, l’IMOCA Paprec Arkéa prenait la mer en compétition. Les objectifs avaient été édictés bien avant le départ : rester au maximum au contact de leurs adversaires et emmagasiner un maximum d’informations sur le bateau. C’est chose faite !

“On commence à trouver les manettes”

4 jours, 17 heures et 19 minutes plus tard, la mission est accomplie. Yoann Richomme et Yann Eliès bouclent leur première course à la 6e place. Ils ont pu améliorer leurs automatismes à bord et mieux comprendre les performances du bateau, surtout. Certes, il y a une pointe de déception. Elle est légitime alors que le duo a longtemps bataillé pour une place sur le podium.

Retour sur le déroulé de la course

Rapidement, ils sont parvenus à trouver le bon tempo. « Nous avons encore un peu de mal à trouver les réglages de voiles, de foils, de quilles, confiait Yoann après 24 heures au large. Mais on commence à trouver les manettes ! » La suite, c’est le passage du waypoint ‘Tout commence en Finistère’ (à 200 milles au large de la Bretagne) et puis une grande zone de molle (sans vent) qui vient traverser le parcours. La progression de la majorité des bateaux est ralentie, Paprec Arkéa ne déroge pas à la règle. L’occasion de rattraper le manque de sommeil avant de repartir à l’attaque.

Le Fastnet et le long bord “complétement génial”

Le vent était à nouveau au rendez-vous alors que se rapprochait le Rocher du Fastnet, au Sud-Ouest de l’Irlande. Le contournement de ce lieu mythique de la course au large a été un de ces moments hors du temps : 20 à 25 nœuds de vent, des manœuvres bien exécutées et un drone de sortie pour immortaliser l’instant… La suite est tout aussi magique avec un long bord plein Sud et les compteurs qui s’affolent. « On tenait des moyennes très élevées, autour de 30 nœuds… On a bombardé, c’était vraiment génial », savourait Yoann.

Le duo Richomme-Eliès est alors au coude-à-coude pour la 3e place avec For The Planet (Sam Goodchild-Antoine Koch). Mercredi après-midi, à force de réglages et de choix stratégiques, Paprec Arkéa passe devant For The Planet. Le mano a mano est intense jusqu’à l’approche de la nuit. C’est là, mercredi soir, que deux pépins techniques, deux défauts de jeunesse du bateau surviennent à bord. Les deux skippers constatent le décollement d’un panneau sur un ballast – qui empêche son utilisation et nécessite une attention particulière - et l’arrachage des supports de vérin de pilote qui empêche d’utiliser le pilote automatique. Les deux skippers échangent alors avec l’équipe de veille à terre (Simon Troël, Gautier Levisse et Adrien Bernard) et continuent, à la force du poignet, se relayant à la barre pour finir cette course tout en veillant à ménager le bateau.

À l’arrivée, vendredi dernier, “la fierté d’être allé au bout de cette première course se mêlait à la “petite déception de ne pas avoir pu ramener un meilleur résultat” dixit Yoann. L’essentiel est assuré : en bouclant la course, Paprec Arkéa se qualifie pour la Transat Jacques Vabre, en octobre prochain. Surtout, l’ensemble de l’équipe a pu constater que “le potentiel du bateau était bien là” (dixit Yoann) et que le binôme formé avec Yann porte déjà toutes ses promesses.

Désormais, la phase de chantier prévue de longue date débute. Elle contribuera à améliorer le bateau, à l’instar des aménagements intérieurs afin de faciliter la vie à bord. Le programme s’annonce ensuite conséquent avec la Rolex Fastnet Race (départ le 22 juillet), le Défi Azimut (départ le 19 septembre) et le grand rendez-vous de la saison, la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 29 octobre et le Retour à la Base (départ le 26 novembre en solitaire). Un calendrier aussi dense qu’exaltant qui s’inscrit dans un objectif à plus long terme mais déjà bien présent dans tous les esprits : le Vendée Globe, dans un peu plus d’un an et demi.

Source : I Delaune