Comme prévu, ce samedi 8 juillet à 15h02 (heure de Paris), les 15 duos toujours en course dans la 9e édition de la Les Sables – Horta – Les Sables ont pris le départ de la deuxième étape de l’épreuve. Une étape qui s’annonce, d’ores et déjà, particulièrement complexe, avec des premiers milles délicats pour s’extraire des îles Açoriennes, des transitions et de nombreuses incertitudes sur le plan météorologique même si, depuis hier, la situation générale s’est un peu éclaircie et devrait favoriser une route très nord pour l’ensemble des concurrents pour rallier la Vendée. Dans ce contexte, une chose est sûre : la capacité d’analyse des uns et des autres, mais aussi leur aptitude à s’adapter à l’évolution des différents systèmes seront assurément des atouts de taille lors de cette manche retour. De quoi faire la part belle à la stratégie mais aussi largement chambouler le classement général où, pour l’heure, les onze premiers se tiennent en à peine plus de trois heures.
« Jusqu’à hier, les fichiers n’étaient pas vraiment calés. Ça commence à s’affiner mais ça ne simplifie pas vraiment la donne, même si la situation générale se dessine de plus en plus distinctement. Il va y avoir plein de choses. Ça va jouer énormément. Il va falloir rester à fond jusqu’au bout ! », assure Achille Nebout (Amarris). De fait, cette deuxième étape de la Les Sables – Horta – Les Sables longue de 1 280 milles promet d’être complexe, du début à la fin. La première difficulté ? Réussir à s’extraire au mieux des petits airs de l’archipel portugais. « Entre les îles, il y a toujours plein de surprises, avec des dévents, des zones tampons… La manière dont on va en sortir va conditionner beaucoup de choses et déterminer quel train on va réussir à choper », explique de son côté Baptiste Hulin (Fondation AMIPI) qui va devoir, lors de ces premières heures de course, avoir les yeux bien ouverts, mais aussi savoir faire preuve d’opportunisme pour remonter au plus vite vers le nord et commencer à toucher davantage de pression. « Dans la journée de lundi, les uns et les autres auront une décision à prendre : soit contourner le système par le nord, soit tendre leur trajectoire vers l’arrivée », explique Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. Tout déprendra en fait du timing du passage du front en balade dans le nord des Açores. « A date, la tendance serait plutôt d’emprunter la trajectoire nord », détaille le spécialiste. Si ce scénario vient à se confirmer, il ne sera alors pas étonnant de voir les bateaux monter au moins jusqu’à la latitude d’Ouessant pour éviter une zone de molle dans le golfe de Gascogne, avant d’infléchir leurs routes vers Les Sables d’Olonne. « L’étape va se jouer essentiellement au portant un peu serré. Ça devrait aller assez vite. Reste que si elle semble globalement assez simple, elle réserve en réalité beaucoup de petites subtilités », relate Christian Dumard.
Plus à perdre qu’à gagner pour certains et l’inverse pour d’autres
Dans ce contente, les navigateurs les plus fins auront assurément leurs cartes à jouer. « Il va clairement falloir être pointus sur les analyses météo. La situation météo générale évolue doucement. Il va falloir la surveiller et réactualiser régulièrement nos données en mer pour prendre les bonnes options », confirme Xavier Macaire (Groupe SNEF) à qui ce schéma ne déplait certainement pas puisqu’il promet d’ouvrir le jeu en grand. A la clé pour lui, la possibilité de combler le retard de 1h37 cumulé lors de la première manche sur le tandem Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco, par ailleurs auteur du meilleur départ ce jour au large de Horta. « Je ne me focalise pas trop sur l’avance de IBSA. Je ne veux pas trop me mettre la pression là-dessus. Je sais qu’il peut se passer beaucoup de choses sur cette étape retour. Elle est longue et les situations météo sont très changeantes. Il faut surtout se polariser sur la course et pas sur les écarts du classement », assure le Sablais. Même optique pour les deux actuels leaders au classement provisoire. « Notre objectif, c’est de faire la meilleure trajectoire possible, sans vraiment prendre en compte ce que vont faire les autres. On part en faisant totalement abstraction de la première manche car notre matelas d’avance n’est finalement pas si important que ça au regard de la complexité de ce qui nous attend », avance le navigateur italien qui sait effectivement que ce n’est qu’une fois aux Sables d’Olonne que l’on comptera véritablement les points, et que l’on saura qui succédera au palmarès de l’épreuve à Antoine Carpentier et Mikaël Mergui. « Le plus simple, c’est de finir devant ! », résume Alberto Bona, récent troisième du Défi Atlantique mais toujours en quête d’une première victoire sur une grande épreuve en Class40. De fait, vu les écarts infimes au sein de la flotte à l’issue du premier acte - notamment entre les 2e et 5e qui se tiennent en moins d’une minute -, ce deuxième acte sera pleinement décisif pour le classement final. L’épilogue ? Il est attendu dans quatre à six jours à Port Olona.Source : A Bargat