Top départ de la Solitaire du Figaro demain, Loïs Berrehar et Charlotte Yven : "des prises de risque jusqu’au Fastnet"

 

Caen-Kinsale, première étape de 610 milles pour l’entame de la 54e édition de la Solitaire du Figaro Paprec. Trois traversées de la Manche impliquant une veille de tous les instants pour éviter les cargos, du jeu dans les cailloux et les forts courants, une météo tonique en mer celtique pour rejoindre le phare du Fastnet… Voilà ce qui attend les 32 concurrents dont les deux skippers Macif. Ce samedi 26 août, veille du grand départ devant Ouistreham, les heures s’écoulent rapidement entre le dernier briefing météo, les ultimes détails, les au revoir aux familles venues les soutenir et le sommeil à engranger tôt ce soir. Loïs Berrehar et Charlotte Yven ne cachent pas leur impatience de s’élancer à 13h02 demain pour enfin mettre le cap sur l’Irlande.


Crédit : G Lebec

L’interview croisée de Loïc Berrehar et Charlotte Yven

Le parcours
Loïs : « La plus grosse difficulté sera la gestion du bonhomme comme sur toutes les étapes d’ailleurs. Le parcours se décline d’abord par trois traversées de la Manche. Dès le début, Saint-Marcouf sera un passage compliqué avec des îles à négocier et des cailloux, puis ce sera l’île de Wight soit par le Sud, soit dans le Solent qui ne manque pas de bancs de sable. Au retour vers les Anglo- Normandes, si les courants sont favorables à terre, il faudra bien y aller malgré les cailloux ! Après ce sera de la gestion des trajectoires, avec probablement des prises de risque jusqu’au Fastnet. »

Charlotte : « C’est un parcours complexe, ce sera peut-être même le plus compliqué des trois ! Il y a plusieurs traversées de la Manche avec les aléas que l’on connaît : du courant, des effets de côtes, des rails de cargos à traverser trois fois. Selon la météo qui est en train de se caler, il n’y aura pas de grosses options, mais beaucoup de petits placements à opérer. Nous aurons pas mal de navigation au près sur toute l’étape, le spi ne sortira pas beaucoup et nous devrions avoir des conditions assez toniques sur la dernière partie. »

La météo des premières 24h de course
Loïs : « On devrait se mettre dedans tranquillement avec une météo plutôt clémente sur les 24 premières heures. En revanche, après la troisième transmanche et plus particulièrement après les îles Scilly, le vent devrait monter progressivement. Ce sera plus musclé mais rien d’insurmontable. Ce genre de conditions un peu toniques, cela me plaît ! »

Charlotte : « Sur les premières 24h, nous aurons du près le long de la côte pour partir, avant une traversée de la Manche en un bord vers l’île de Wight. Il ne faudra pas oublier non plus que ce n’est que la première étape, et qu’il faudra garder de l’énergie pour les étapes suivantes ! »

Le programme en cette veille de départ
Loïs : « J’essaie de me reposer, de me concentrer, de rentrer dans ma bulle, de me faire le film des premières heures de l’étape. Je déroule tout dans ma tête. Je suis déjà dedans, je suis prêt à partir. Le départ ponton n’est qu’un détail puisque pour moi la course a déjà commencé. J’ai hâte d’être au premier matin, à J+1 ! »

Charlotte : « J’engrange du sommeil au maximum. Il y a le dernier briefing météo de l’organisation aujourd’hui et celui du Pôle d’entraînement également. Je me concentre sur ma stratégie, sur les conditions météo à venir. Je profite des derniers instants en famille et nous embarquons les produits frais. Je me sens sereine, j’ai hâte de prendre le départ ! »

Des gris-gris, des photos, des petits mots à bord ?
Loïs : « J’emmène de la musique et des chansons qui me boostent, me motivent. J’ai aussi des photos de la famille et des copains sur mon téléphone. Mais je n’ai pas besoin de grand-chose pour me donner la pêche car je suis heureux en mer de toute façon. »

Charlotte : « J’ai des petites cartes postales avec des mots de mes proches rangées dans mon bateau. Je sais que je peux les ressortir en cas de coup de mou pour me rebooster. C’est toujours sympa ! »

Source : S Guého