Sébastien Simon au départ de The Transat ce midi, entre appréhension, excitation et détermination, "La rééducation a été longue"

 

À l’issue de trois mois de rééducation à cause d’une cervicale fracturée lors de la dernière course, Sébastien Simon, le skipper de l’IMOCA Groupe Dubreuil a pu retrouver les sensations du bord et se projeter sur la reprise de la saison. Dès ce dimanche, il prendra la mer pour une transatlantique qui s’annonce très éprouvante dans l’Atlantique Nord entre Lorient et New York. Objectif : assurer sa qualification pour le Vendée Globe et retrouver de la confiance au large.

Crédit : E Allaire


Les victoires ne sont pas toujours celles que l’on croit. Sébastien Simon en a enregistré une particulièrement importante il y a un mois. Le marin a enfin pu retirer le corset qu’il portait depuis trois mois. Un long hiver de rééducation donc, conséquence d’une dernière course épique en décembre dernier lors du Retour à La Base (Fort-de-France – Lorient). Pendant cette poignée de jours, il s’est battu parmi les hommes de tête puis a été victime d’une commotion cérébrale, a été contraint à une escale aux Açores par un blackout d’énergie, puis a dû faire face à un démâtage et monter un gréement de fortune pour terminer la course. Avant d’apprendre que sa cervicale C7 était facturée.

Sébastien Simon, vainqueur de la Solitaire du Figaro 2018 a déjà montré ses incroyables capacités de résistance. Il en a fait preuve ces derniers mois pour remonter doucement la pente. Sa motivation, ‘Seb’ la puise dans ce défi qu’il s’est fixé : disputer le Vendée Globe à bord de Groupe Dubreuil, en cette année où l’entreprise vendéenne de référence fête ses 100 ans. Alors, le marin s’est accroché comme toujours et tant pis s’il ne devait pas faire de sport, lui qui aime tant se dépenser sans compter. « La rééducation a été longue, reconnaît-il. Je suis plutôt hyper actif donc c’est dur d’entendre dire qu’il faut attendre sagement dans son canapé. Je me suis surtout réfugié dans la préparation technique du bateau aux côtés de l’équipe. »

Un départ clément et un passage de front en début de semaine

Ainsi s’est donc déroulée sa rééducation à l’abri des regards. Sébastien a posé son corset et a enfin eu l’accord du médecin pour « reprendre sa passion ». Le bateau a été remis à l’eau, Sébastien a pu goûter à nouveau aux joies de la navigation. Les délais sont courts, certes, avant de replonger dans la saison et de disputer deux transatlantiques : The Transat CIC à partir de dimanche et New York-Vendée le 29 mai prochain.

La première, dès ce dimanche donc entre Lorient et New York, a la particularité de mener les skippers dans l’Atlantique Nord. En somme, il convient d’aller à l’encontre des systèmes météos qui balaient l’océan d’Ouest en Est et de résister au près, une allure particulièrement éprouvante. Néanmoins, les conditions semblent plutôt clémentes, au moins au départ. « Ça va être parfait pour se mettre dans le bain et rentrer dans la compétition. Ensuite, à partir de lundi soir ou mardi, il devrait y avoir une dépression assez solide à gérer. Mais on ne peut pas traverser l’Atlantique sans faire face à des dépressions et des vents costauds ! »

« Un bateau exceptionnel… des performances impressionnantes »

Pour Sébastien, l’enjeu est simple : franchir la ligne d’arrivée à New York. « Ça me permettra d’assurer ma qualification pour le Vendée Globe qui reste l’objectif majeur de la saison », explique-t-il. Le marin sait que le challenge est de taille et il ne s’en cache pas. « Évidemment que la pression monte ! Il y a un peu d’appréhension à reprendre la course au large en solitaire et puis la préparation a été courte ».

Ce qui rassure, c’est le travail réalisé par le Groupe Dubreuil Sailing Team durant le chantier d’hiver. « Je les remercie tous d’avoir tout donné pour qu’on soit prêt aujourd’hui. Même s’il nous reste du travail, le bateau a beaucoup progressé techniquement ». Et en mer, ‘Seb’ a retrouvé tous les points forts de son IMOCA, l’ex 11th Hour vainqueur de The Ocean Race 2022-23. « C’est un bateau exceptionnel. Il est très technique mais dès qu’on déroule les voiles, ses performances sont impressionnantes ». S’élancer au large oblige à de l’humilité et le skipper sait que cette transatlantique « sera forcément enrichissante ». Et s’il faudra « y aller calmement » et veiller à son bateau, Sébastien ne s’interdit rien. « Je sais que si je vais au bout, si je fais une belle course, le résultat sera forcément honorable ». 

Source : Groupe Dubreuil