Conditions difficiles sur the Transat, "Je fais des pointes à 30 nœuds, ça permet d’accélérer assez fort" raconte Charlie Dalin, Antoine Cornic abandonne

 

Conditions difficiles, changements de voiles, bricolage, grains à traverser… La 3e nuit de course sur The Transat a été « assez compliquée avec beaucoup de mer très courte et jusqu’à 45 nœuds de vent en rafale » comme l’expliquait ce matin Alan Roura (HUBLOT). Mais selon Francis Le Goff, Directeur de Course, la majeure partie de la flotte sera sortie de cette zone de mer forte et de vent soutenu en début de soirée, les premiers IMOCA s’en étant extirpés dans la matinée.

Crédit : Y Riou


Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) : « On va franchir la dorsale en début de nuit. D’ici là, je vais finir par entrer dans une zone de vent un peu moins fort. Il va falloir mettre de la toile au fur et à mesure que le vent mollit et que l’angle change. On va avoir des conditions de plus en plus calmes niveau état de la mer. Là, on avait du vent fort de travers. On a tendu la joue à droite, on va pouvoir tendre la joue gauche sur l’autre bord. On va avoir ensuite du vent du sud-est très fort mais au portant cette fois. On varie un peu les plaisirs. Ce qui est cool, c’est que ce sont des conditions en terme de force de vent et d’allure qu’on peut retrouver dans les mers du sud sur le Vendée Globe. Ça va être intéressant de voir comment le bateau se comporte dans ces conditions. Plus on va s’éloigner de la dorsale et plus le vent va forcir assez vite. La dorsale à tendance à s’affaisser avec le temps donc ça va être peut-être plus difficile de la franchir pour les bateaux de tête que pour ceux d’après. La bonne nouvelle, c’est qu’on est sorti de la bande de vent de nord-ouest très fort. On a eu jusqu’à 41 nœuds. Le problème, c’est que la bordure de cette zone de vent a tendance à se décaler légèrement vers l’ouest. Elle avance avec moi. J’ai tendance à en sortir, je ralentis, elle me rattrape donc ça réaccélère. C’est un peu fatiguant, mais paradoxalement, même si l’état de la mer s’est calmé, on peut aller plus vite. Je fais des pointes à 30 nœuds, ça permet d’accélérer assez fort. ».

Yoann Richomme (IMOCA Paprec Arkéa) : « On est sorti du gros du flux de nord. Ça ne va faire que s’améliorer tout au long de la journée car on va aller se coller dans la dorsale qui va nous donner un petit temps de répit. Ça saute beaucoup. Je me suis un peu retrouvé bloqué dans la bannette pendant 24h parce que c’est plus confortable et moins dangereux pour vivre. Après, ça va se calmer puis on va attaquer le portant, ça sera fort mais un peu moins violent j’espère. La journée ne sera pas vraiment off pour un 1er mai. On va faire pas mal de manœuvres dans la journée. Techniquement, on devrait passer trois voiles en revue. Je crois qu’on va simplifier tout ça parce que ce n’est pas possible d’en faire autant donc je suis toujours en train de cogiter sur comment je vais m’y prendre. Je vais profiter du vent moins fort de la relative tranquillité pour inspecter le bateau, éponger là où il y des fuites, réparer un ou deux trucs. Après, on partira au portant quasi jusqu’aux Etats-Unis. C’est plutôt enthousiasmant. Ce sont des conditions que je connais. Le bateau est fait pour ça. Ça va être plus agréable pour moi. Le paquet est très serré, on ne peut naviguer tranquille, il y a toujours du monde autour de nous. Ça risque d’être intense jusqu’au bout. Pour le moment, je pense arriver le 8 ou le 9 mai à New York. »

Avaries en pagaille, abandon de Human Immobilier

L’Atlantique Nord, réputé pour sa dureté à cette période de l’année, n’a pas épargné les machines et les avaries et autres problèmes techniques se sont enchaînés. « J’ai eu pas mal de souci sur le bateau, ce qui m’a pas mal ralenti. Ce ne sont pas de gros problèmes mais ça m’a demandé à chaque fois d’arrêter le bateau pour les solutionner », racontait ce matin Damien Seguin (Groupe APICIL). Certains ont eu moins de chance, à l’instar d’Antoine Cornic (HUMAN Immobilier), victime d’une casse de sa galette de J3, qui a signifié ce matin son abandon. Ou encore d’Anatole Facon (Good Morning Pouce), qui a cassé la tête de son safran tribord et se déroute vers La Corogne pour évaluer la suite. Sans oublier Nicolas Lunven (Holcim-PRB), qui déplore une avarie de bout-dehors mais qui poursuit sa route en course vers New York. « Le bout-dehors est endommagé et inutilisable, ce qui signifie que je ne pourrai pas utiliser mes voiles de portant pour le reste de la course », déclarait-il ce matin.

Source : F Quiviger