Louise Cervera sacrée Championne du Monde en ILCA 6 à Qingdao en Chine, "un scénario dur pour les nerfs"

 

Les conditions météos n’ayant pas permis de naviguer pendant les 4 premiers jours de course, Louise Cervera (CN Mandelieu / BP Med) a été sacrée Championne du Monde en ILCA 6 à Qingdao en Chine ! 17 ans après le titre de Sarah Steyaert, c’est la deuxième fois de l’histoire qu’une française monte sur la plus haute marche du podium dans cette série, olympique depuis 1996. 10e des derniers Jeux Olympiques à Marseille l’été dernier, Louise entame cette nouvelle campagne olympique de la plus belle des manières. La Française de 27 ans aura été impressionnante sur les 6 courses finalement disputées pour l’emporter avec une belle avance devant la polonaise Agata Barwinska et l’irlandaise Eve Mcmahon.


Crédit : Sailing Energy


Un dernier bord stressant dans de grande glissade dans les vagues et puis c’est enfin la ligne d’arrivée et l’explosion de joie. 4e de cette 6e et dernière course, Louise Cervera peut exulter : elle vient d’être sacrée Championne du Monde en ILCA 6 ! Une consécration au bout d’une semaine marquée par des conditions qui auront joué avec les nerfs des 237 marins présents en Chine, sur le plan d’eau olympique de Qingdao. Pendant les 4 premiers jours de compétition l’absence de vent et le brouillard ont rendu impossible la validation de la moindre course. Jeudi soir l’équation était simple, il ne restait plus que deux jours pour faire 4 courses et ainsi valider ce Championnat du Monde. Heureusement le vent a fini par pointer le bout de son nez, timidement vendredi et beaucoup moins samedi, avec 20 à 25 nœuds dans une mer bien formée pour conclure la semaine ! Les filles ont finalement eu 6 courses pour se départager et les garçons, 5.

Louise Cervera (Championne du Monde en ILCA 6) : « C’est vrai que le scénario du championnat a été dur pour les nerfs. Mais j'ai essayé de rester concentrée et d'être prête à chaque fois qu'il y avait une course qui pouvait être lancée. Je suis restée dans un bon état d’esprit par rapport à ça, de bien faire attention à la récupération le soir, de continuer mes routines à terre. Ça m’a permis de garder une bonne énergie pour la fin de championnat. Hier je me suis régalée dans des conditions assez légères. Ce matin j’avais un peu mal aux jambes mais je suis arrivée sur l’eau avec beaucoup d’envie et au mental je me suis dit « tu prends les courses les unes après les autres » et dès la fin de la première j’ai vu qu’il y avait un gros coup à jouer. Je me suis bagarrée sur la deuxième mais j’ai fait des petites erreurs qui m’ont couté des places et je ne savais plus trop où j’en étais au classement. Pour la dernière course, Nicolas (Le Berre), mon coach, m’a dit de lâcher les chevaux car je n’avais pas de mauvais résultat jusque-là. J’ai vraiment donné tout ce qui me restait et à l’arrivée je ne savais pas trop ce que ça avait donné. Je me disais que ça devait être bon pour le podium mais je n’osais pas y croire pour le titre. C’est Nico qui est venu me dire après la ligne d’arrivée « tu es Championne du Monde ! », mais je n’arrivais pas à réaliser. Je me disais que des filles dans l’autre groupe avaient peut-être fait mieux ou qu’il y aurait des réclamations avec le jury. C’est vraiment quand les autres filles sont venues me féliciter que j’ai pris conscience que c’était fait. Ça m’a fait tellement chaud au cœur de les voir heureuses pour moi, d’être reconnue par ses pairs c’est quelque chose de fort. Devenir Championne du Monde c’est vraiment un rêve d’enfant. Chez les Jeunes j’avais fait des podiums mais je n’étais jamais monté sur la plus haute marche du podium. Je n'avais jamais eu de « Marseillaise ». C'était un moment quand même incroyable. Au moment de monter sur le podium j’étais tellement stressée, j’avais l'estomac complètement noué et les jambes qui tremblaient. On a chanté la Marseillaise avec toute l’équipe, les entraineurs, Marie et les garçons, c’était fort de partager cette émotion avec eux. Je pense que ça restera gravé à tout jamais dans ma petite tête. C'est aussi un titre qui vient récompenser pas mal d'années de travail. Maintenant l’objectif ça va être de refaire la même chose le plus de fois possible avant les JO à Los Angeles et d’aller chercher la médaille d’or olympique là-bas. Je viens de réaliser un rêve et il en reste encore un ! On a trois ans pour préparer ça au mieux. »

Source : S Gueho