Première course pour l'IMOCA Association Petits Princes – Quéguiner, Elodie Bonafous s'illustre avec une deuxième place

 

Une première XXL pour Elodie Bonafous et son équipage sur la Course des Caps ! Pour sa première course en IMOCA, Elodie Bonafous, à la barre d’Association Petits Princes – Quéguiner, a marqué les esprits. Après six jours de navigation intense et 2000 milles parcourus autour des îles Britanniques, elle et son équipage — composé de Yann Eliès, Pascal Bidégorry, Gaston Morvan et du reporter embarqué Romain Marie — ont franchi la ligne d’arrivée ce samedi 5 juillet à 17h40, décrochant une superbe deuxième place dans la première édition de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord. Une performance magistrale pour un équipage encore en phase de découverte, à bord d’un bateau mis à l’eau seulement quatre mois plus tôt.


Crédit : F Van Malleghem


Un apprentissage express dans une course redoutable

Le parcours, réputé pour sa complexité, n’a pas ménagé les concurrents : zones interdites, bancs de sable, plateformes pétrolières et transitions météo piégeuses se sont enchaînés, le tout dans des conditions souvent musclées. « Le début était très mou, puis ça n’a fait qu’accélérer jusqu’à devenir intense en permanence. Le bateau et l’équipage ont été mis à l’épreuve mais validés », raconte Elodie. « Comme c’était la première grande course avec ce bateau, on a énormément appris. À chaque bord, on testait de nouveaux réglages, car la mer et le vent changeaient sans cesse. » Cette montée en puissance progressive a permis à l’équipage d’affiner sa maîtrise et d’identifier les points forts du bateau. « On communiquait beaucoup pour partager ce qui fonctionnait, et on a vraiment progressé, tant sur la technique que sur l’utilisation. »

Une cohésion d’équipe à toute épreuve

La performance doit aussi à la solidité du groupe, qui a su s’adapter à la promiscuité imposée par l’IMOCA et aux rythmes soutenus de la course. « C’était ma première course au large en équipage sur une telle durée. J’appréhendais un peu la vie à bord, surtout sur un bateau pas vraiment conçu pour cinq, mais la cohabitation a été fluide et on a rapidement trouvé notre rythme », se réjouit la Finistérienne. L’intensité a culminé dans la nuit précédant l’arrivée, lors d’un match-racing haletant contre Holcim – PRB : « On se croisait à moins d’un mille en enchaînant les virements dans le passage étroit entre le DSt Calais et les côtes anglaises. J’ai essayé de compter le nombre que l’on a fait, mais j’ai perdu le fil. On en a fait une vingtaine ou une trentaine ! Heureusement, on a simplifié les manœuvres pour tenir la cadence, mais la nuit a été épuisante », confie-t-elle.

Des enseignements précieux et un cap pour la suite

Au-delà du résultat, cette première grande course a validé la préparation hivernale et renforcé la confiance de toute l’équipe. « C’est fou : pendant la course, j’ai vraiment cru à un moment que le podium était possible. J’avais même envie de pleurer tellement on faisait une belle course. Je suis restée zen, car elle était encore longue et tout pouvait arriver », confie Elodie. La performance finale confirme la pertinence des choix techniques et le potentiel du bateau : « Terminer deuxièmes pour commencer la saison en IMOCA nous remplit de confiance. C’est la preuve qu’on a bien travaillé cet hiver. » Cette première confrontation avec la concurrence a également rassuré sur la vitesse du bateau, notamment au près : « On pensait être moins rapides, mais on a remporté la bataille finale dans ces conditions, et ça nous a boostés. »

Cap sur la Rolex Fastnet Race

Forte de cette expérience fondatrice, l’équipe se projette désormais sur son prochain défi : la Rolex Fastnet Race, dont le départ sera donné le 26 juillet à Cherbourg. Elodie y retrouvera Yann Eliès pour une course en double qui s’annonce passionnante et décisive dans la montée en puissance du projet. « On se sent prêts et on sait où on se situe. C’est génial », conclut la skippeuse, le regard déjà tourné vers la suite.

Source : Rivacom