Le samedi 29 novembre dernier, les 8 femmes de The famous Project CIC s'élançaient pour un tour du monde inédit, 100% féminin, en maxi trimaran. Elles en terminent ce matin avec leur 30ème jour de course aventureuse et entament la traversée de cet océan Pacifique de tous les contrastes.
Elles ont franchi la nuit dernière l'antiméridien, ce demi-cercle imaginaire qui passe par les deux pôles situés à l'opposé du Méridien de Greenwich. Juste à l'est de l'antiméridien, il est douze heures de plus que sur le Méridien de Greenwich ; juste à l'ouest, il est douze heures de moins. Elles ont ainsi vécu deux fois la même nuit du 28 décembre.
Si une très naturelle fatigue physique s'installe insidieusement à bord, l'intensité, l'engagement qu'Alexia Barrier, Dee Caffari, Annemieke Bes, Rebecca Gmür Hornell, Deborah Blair, Molly LaPointe, Támara Echegoyen et Stacey Jackson mettent dans leur rythme de vie et de navigation ne cessent avec chaque mille désormais avalé à haute vitesse, d'augmenter. Soin des trajectoires, tempo des systèmes météos, précision des réglages, anticipation, et toujours, cette solidarité bienveillante entre équipières, se concrétisent au tableau d'affichage par de belles progressions à plus de 650 milles par 24 heures. Au point d'alimenter les ambitions du bord, et les 8 femmes ont désormais réglé la mire sur un passage dès le 1er janvier prochain à la longitude du point Nemo, cette coordonnée de l'océan Pacifique la plus éloignée de toute terre émergée sur la planète Terre, puis, à terme, un franchissement historique le 5 janvier prochain du fameux cap Horn.
Alexia Barrier : "On a clairement progressé dans notre manière de naviguer et dans notre compréhension du bateau. Nos manœuvres sont plus fluides, et nous nous enhardissons à la barre à haute vitesse. La suite ne sera pas facile, mais elle devrait être plus fluide, avec des réglages plus justes et de meilleures anticipations. Déjà, je pense que dans l'océan Indien, les vitesses moyennes ont augmenté, la régularité, et aussi notre capacité à tenir des vitesses dans la durée. C'est exactement ce qu'on cherche sur un tour du monde.
Du coup, ça ressemble un peu à un deuxième départ. Même parcours, même bateau, mais avec un "équipage plus précis, plus confiant. L'océan Indien était satisfaisant. C'était intense, c'était rapide, exigeant. Franchement, on a osé tenir des vitesses élevées dans la durée, sans se mettre en danger, ça c'est important. Le bateau a parlé, on a appris à l'écouter. C'est précieux pour la suite.
Le Pacifique, on l'aborde avec beaucoup d'humilité, et aussi avec une vraie curiosité, c'est l'océan des contrastes. On sait qu'il peut être très doux, ou très brutal, donc on y entre concentrées, avec l'envie de bien faire, plutôt que l'envie de trop faire.
Physiquement et mentalement, je me sens bien, fatiguée bien sûr. J'ai parfois un peu du mal à dormir, à manger, mais je suis vraiment à l'aise pour veiller sur le bateau, veiller sur les autres, donc on reste dans l'essentiel.
Le pacifique, c'est une sensation unique d'être loin de tout, c'est vraiment spécial, avec une nature immense qui nous met à notre juste place. Je me sens vraiment comme une simple invitée, tolérée pour un court moment ici.
La navigation va être intense dans les prochains jours. L'objectif en tête, c'est d'essayer d'être au point Nemo au premier janvier. Du coup, on pense plus à la trajectoire, aux réglages, pour l'instant, qu'à célébrer le premier de l'an."
Source : The Famous Project
