« En France, c’est l’armistice. Pas pour nous en mer, nous avons vécu l’enfer ! ». Les mots sont durs, à la hauteur de ce que les marins du Vendée Globe ont vécu depuis le départ des Sables d’Olonne dimanche dernier : un vent fort et une mer violente. Jean-Pierre Dick a bien sorti son épingle du jeu et sort en tête du Golfe de Gascogne malgré un mal de mer tenace pendant 36 heures : « je n’ai jamais vécu cela ! ». Paprec-Virbac 2 navigue en ce moment toutes voiles dehors au large du Cap Finisterre (pointe nord ouest de l’Espagne) suivi de son sistership, Gitana 80, et de Veolia.
JP à la vacation avec son équipe ce matin
" Je suis en tête ! C’est une bonne nouvelle (Jean-Pierre n’avait pas reçu les positions à 5h00) ! J’ai du avoir plus de vent au large ces dernières heures. Je me suis défoncé cette nuit pour faire avancer Paprec-Virbac 2 car j’ai été malade pendant 36 heures. J’ai vomi tout ce que j’avais dans le bide. Ca ne m’était jamais arrivé ! 36 heures sans dormir et avec les efforts fournis, j’étais complètement à plat. Malgré cela, après le passage du front et la bascule du vent au nord-ouest, il a fallu renvoyer de la toile. Je suis passé de 3 ris dans la grand-voile et trinquette à grand-voile haute et grand gennaker. C’est l’horreur le temps que cela prend quand tu es crevé. Heureusement que j’ai fait de la préparation physique.
La traversée du Golfe de Gascogne a été très violente. Le pire a été le passage du front (le vent bascule du sud-ouest au nord-ouest), c’était dantesque ! Il y avait énormément de mer. Le pont était sous l’eau en permanence et j’étais trempé. A bord, je me suis défoncé le menton contre le pont en me déplaçant plus ou moins debout pour aller chercher quelque chose sous le vent. Heureusement, j’étais attaché. C’est là que tu prends conscience qu’il faut l’être, sinon c’est vite la cata ! C’était 48h de tous les dangers, tu ne peux pas faire pire comme conditions. C’était l’enfer !"
Source : Paprec Virbac