L'ensemble des acteurs de la course au large en solitaire attendaient avec impatience et intérêt l’Assemblée Générale de l’IMOCA qui, forte des enseignements du dernier Vendée Globe, se devait d'adopter des décisions importantes, notamment dans le domaine de la fiabilité des bateaux et de la sécurité des skippers. L'AG qui s’est tenue vendredi 17 avril à Barcelone a donné lieu à un certain nombre de décisions jugées prioritaires et sur lesquelles un consensus semble avoir été trouvé.
Les différentes mesures adoptées lors de cette assemblée sont la conséquence directe de la série de casses observées lors du Vendée Globe. L’Assemblée s’est d'abord appliquée à limiter la puissance des bateaux et les écarts de vitesse entre les nouveaux monocoques et ceux des générations antérieures. Trois mesures ont été votées dans ce sens :
- le nombre de voiles limitée à 10 (peu importe le nombre d’équipiers à bord),
- le nombre d’appendices limité à 5 (1 quille, 2 safrans et 2 dérives),
- la définition d’une hauteur de mât maximum, cette dernière résolution aura également un impact sur la sécurité dans la mesure où elle permet de limiter la puissance des mâts.
Ces mesures seront définies afin de faciliter l’utilisation de la bôme lors de la mise en place d’un gréement de fortune et permettront plus de manœuvrabilité en cas de perte de mât.
Les problèmes se quille rencontrés ont également engendré la mise en place d’une mesure qui instaure de nouveaux tests obligatoires de contrôle de torsion, de flexion et de vibration des quilles afin de prévenir un grand nombre d’abandons.
Concernant la sécurité des skippers, Dominique Wavre a rappelé l’expérience de Yann Eliès au cours de laquelle il s’est cassé le fémur et s’est retrouvé dans l’impossibilité d’atteindre sa trousse de secours et autres équipements d’urgence. « Nous allons tenter de faciliter la tâche des navigateurs blessés en améliorant l’accès aux équipements de secours et nous adapterons la règle en conséquence » Des mesures techniques seront également étudiées afin de maintenir le tableau arrière hors de l’eau en cas de chavirage, permettant au skipper de s’extraire du bateau par la trappe de secours comme l’a fait Jean Le Cam lors du Vendée Globe.
Dominique Wavre, Président de la Classe : “les résolutions adoptées aujourd’hui sont très importantes et je peux vous assurer que cette Assemblée fut réellement extraordinaire”. Après un Vendée Globe éreintant, on attendait beaucoup de la nouvelle réglementation de la jauge IMOCA, Classe qui rassemble une grande partie des meilleurs skippers au monde. “Tous les membres s’accordent sur le fait que la Classe doit poursuivre son développement afin de pérenniser le succès du Vendée Globe et d’offrir à tous, skippers, sponsors et public, un programme qualitatif de courses, comme nous l’avons fait jusqu’à présent. Dans le contexte de crise économique actuel, nous devons également nous adapter afin de garantir le plus grand nombre de bateaux au départ des courses.”
Les membres de l’Assemblée ont également approuvé le besoin de développer de nouvelles technologies, notamment les systèmes d’énergies renouvelables. L’une des prochaines règles autorisera le développement de moteurs électriques qui fonctionneront à l’aide d’éoliennes, de panneaux solaires ou d’hydro générateurs.
Source : Vendée Globe