Classe mini / Retour et réactions du trio vainqueur en Séries à Bahia

Gwénolé Gahinet, l’histoire d’un surdoué de 27 ans, qui disputait à cette occasion la troisième course en solitaire de sa carrière, après le MAP et la Sélect, deux épreuves de 3 jours seulement et ne découvrit le mini qu’en 2010 avec la Demi-Clé et le Mini Fasnet en double avec Paul Marette. « A cette époque je ne pensais pas disputer cette transat dès 2011. Je voulais seulement changer d’horizon. Voir autre chose. » Pierre Brasseur et Benoit Mariette complètent le podium Séries.

Credit : P. Garenne / GPO

Le virus fut trop fort. Sa vie venait de basculer. Pour se donner tous les atouts, Gwénolé a démissionné de son poste d’architecte naval à Vannes fin 2010. Ainsi, depuis le début de cette année il s’est consacré uniquement à cette transat. « J’ai pris beaucoup d’enseignements, de conseils auprès d’anciens, d’Antoine Rioux notamment question préparation du bateau. J’ai lu pas mal de témoignages également. Je visais au départ de France une place dans les cinq. A Madère, j’ai vraiment eu l’impression de découvrir un autre monde. »

Avant de s’élancer pour cette seconde longue, très longue étape, vers Bahia, il reconnait qu’il avait eu un peu de stress. «Je n’étais pas très bien. Je suis parti en mode modérato. La deuxième nuit, mes adversaires ont envoyé le spi. Moi, je n’ai pas osé. Je me suis dit la route est longue. La distance perdue c’est du sommeil de gagné pour plus tard. Je suis resté calme. »

Et puis, il y a eu cette option plus Est que tous les autres, sauf Pierre Brasseur, n’ont pas suivi : « En fait, j’ai l’impression qu’ils sont partis plus Ouest et moi resté plus près de la route directe. » Moment de bonheur quand il apprend qu’il est en tête. « Là, je me suis dit :Il faut y aller ». Et il y a été Gwénolé. Ses deux derniers jours de course ont été les plus stressants sans doute de cette traversée : « Je n’avais plus de BLU donc plus de météo, plus de classement. Franchement, j’ai cru que mes suivants m’avaient doublé. Je n’ai appris ma victoire que sur la ligne d’arrivée. Je n’arrive pas à réaliser ce qui m’arrive. »
Un succès qui va peut-être chambouler sa vie future. Gwénolé ne sait pas encore de quoi demain sera fait, mais il analyse : « Etre skipper pro, oui ça me plairait bien. J’aimerais continuer dans cette voie. Pourquoi pas en proto. Mais je ne veux pas couper avec mon métier. J’ai la chance d’avoir un métier qui me plait, une passion que j’adore et qui pourrait devenir mon métier. »

Rappel : Gwénolé Gahinet (455 - Asso - Watever gwenoletgahinet.com) a franchi le premier la ligne d'arrivée de Bahia à 17 heures 35 mn et 12 sec. TU, soit 18 heures 35 mn 12 s. Française. Il termine en tête cette deuxième étape depuis Funchal en 20 jours, 5 heures, 5 mn et 12 sec. à la moyenne de 6,43 noeuds.
Son temps de course général est de 29 jours, 16 heures, 46 mn et 40 sec à la moyenne de 5,99 nds.

Pierre Brasseur, 2e en Séries
Il a franchi la ligne d’arrivée devant la marina de Salvador mercredi 02 novembre à 21 heures 26 minutes et 44 secondes TU. 22 heures 26 mn et 44 sec heure française. Son temps de course entre Funchal et Salvador est de 20 jours, 8 heures, 56 minutes et 44 secondes, à la moyenne de 6,38 nœuds. Son temps de course global est de 29 jours, 20 heures, 22 minutes et 35 secondes, à la moyenne de 5,96 nœuds sur les 4 200 milles de distance théorique du parcours.

Réactions : « C’est quand même une course de dingues. C’est ma troisième transat, mais là vraiment je n’ai pas pris de plaisir. C’est la plus ch.. des trois. Les conditions météos étaient exécrables. J’en ai eu un peu marre par moments. Je suis cependant content de ma trace. Après le Cap Vert, je ne voulais pas aller à l’Ouest. Ils y sont tous partis. Pas moi. Et pas Gwénolé Gahinet. Je me demandais d’ailleurs pourquoi je n’arrivais pas à le remonter alors que je prenais des milles et des milles aux autres. A un moment, je me suis retrouvé à 180 milles de la route directe, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Depuis deux jours je n’avais plus de BLU. Je ne savais pas combien j’étais. Mais je ne m’attendais pas à ce que les derniers milles sont aussi durs. »

Benoit Mariette, 3e en Series
Il a franchi la ligne d’arrivée devant la marina de Salvador aujourd’hui Jeudi 03 novembre à 04 heures 40 minutes et 35 secondes TU. 05 heures 40 mn et 35 sec, heures françaises. Son temps de course entre Funchal et Salvador est de 20 jours, 16 heures, 10 minutes et 35 secondes, à 6,28 nds de moyenne. Son temps de course global est de 30 jours, 00 heures, 42 minutes et 14 secondes, à 5,91 nds de moyenne.

Réactions : " C’est dommage car j’ai fait des erreurs… J’avais la possibilité de mieux faire mais 3e c’est déjà génial. Il y a eu du match jusqu’au Pot au Noir parce qu’en fait il y avait des choses à tenter et à faire. C’est après que c’est un peu monotone, pendant trois jours à glisser où il n’y a pas grand-chose à tenter. C’est là que j’ai perdu d’ailleurs ! J’ai dû plonger deux fois sous le bateau aux Canaries pour enlever des algues, ce qui m’a fait perdre un peu de temps. Et puis j’ai eu ce choc avec Bruno (ndr, Simonnet). On était en contact VHF pour se dire de faire attention et puis je suis descendu pour aller dormir et je me suis fait réveiller par un choc. En fait, on s’est rentré dedans. J’avais un trou dans la coque et là, j’ai cru que c’était bâché. Qu’il fallait remonter au Cap Vert, à Mindelo et abandonner. Je n’avais rien pour faire de la stratification en plus. J’ai bricolé un truc et cela a tenu."

Source : Charente Maritime Bahia Transat 6,50