Sodebo à Pointe-à-Pitre, Thomas Coville boucle la Route du Rhum à la troisième place, "La logique : finir" - Ultime

Sodebo Ultim’ est parvenu à rallier l’arrivée à Pointe-à-Pitre après une Route du Rhum-Destination Guadeloupe particulièrement épique. Thomas Coville a franchi la ligne ce mardi 20 novembre à 16h45'36 (heure de Guadeloupe) après 16 jours, 07 heures, 45 minutes et 36 secondes de course. La fin d’un périple où le marin a été obligé de faire escale à La Corogne avant de reprendre la mer et de terminer sur le podium des Ultimes.


Crédit : A Courcoux

Longue réparation à La Corogne

Au lendemain du départ, peu après la destruction du flotteur droit de Gitana 17, Thomas Coville doit faire face à un problème de carénage sur le bras avant de Sodebo Ultim' alors qu’il est deuxième de la course. Son équipe décide de mettre le cap vers La Corogne en Espagne pour remettre sur pied le bateau et repartir au plus vite. « La logique, c’est de finir, d’aller au bout d’un projet, confie alors le skipper. C’est important pour nous et pour l’histoire de la course ».


Surveillance du bras de liaison

Dimanche 11 novembre, moins de 24 heures avant l’arrivée de Francis Joyon et de François Gabart, Thomas Coville retrouve enfin la mer. Il assure ne « pas vouloir se mettre en danger » mais parvient rapidement à trouver son rythme de croisière. « Je suis chanceux d’être à nouveau en mer », soulignait-il au lendemain de son départ de La Corogne, durant les vacations.

A bord, il y a une obsession qui le taraude : le bras de carénage. « Je vais le voir toutes les trois heures. Dehors, dedans, je l’inspecte régulièrement ». Thomas Coville a pris une route très Sud, longeant les côtes Ouest du Cap Vert avant de bénéficier des alizés et de filer vers la Guadeloupe.

Pour la 3e fois de sa carrière, Thomas Coville termine à la 3e place de la Route du Rhum, lui qui était déjà monté sur le podium en 2006 et en 2010, toujours sous les couleurs de Sodebo. Au total, il a parcouru 5634 milles à 14,38 nœuds de vitesse réelle.


Thomas Coville raconte :

"En début de course, je me sens super bien. Dans la baston, je passe devant Francis Joyon et je me doutais que François avait des problèmes parce que j’étais seulement à 20 milles de lui ! Moi, j’étais paisible. J’avais réussi à dormir. Le lundi matin (5 novembre), en voulant renvoyer le troisième ris et en voulant réattaquer, je m’approche du bras avant et je découvre que le bras avant est sectionné. C’est une désillusion terrible. J’envisage même de bricoler moi- même !

Et là, j’arrive à La Corogne et c’est une autre histoire, l’histoire d’une équipe que j’arrive à convaincre que la course n’est pas finie car tant qu’on n’est pas arrivé, il y a tout à faire. Le lendemain Banque Populaire chavire et la course contre la montre démarre. Je repars 24 heures avant que les autres arrivent !»

Repartir est l’exercice mental le plus difficile que j’ai eu à faire.

Ce geste-là n’est pas anodin. Tu fais ça alors qu’il n’y pas de sens sportif. Tu es obligé de t’élever à un niveau qui est au-delà du sens sportif. Si tu t’arrêtes au sportif, tu t’arrêtes.

Et si ça veut dire quelque chose de faire du bateau et d’être athlète, c’est un jour pour être capable dans une situation comme ça de relever le gant, de construire l’histoire, de la faire.

Cette énergie, tu la trouves dans des valeurs de dire aux autres : c’est peut-être aussi ça qui vaut le coup de vivre. »



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par la rédaction
Sources : Rivacom - A.Bourgeois