Tom Laperche, leader sans faille de l'Arkéa Ultim Challenge, "Le Cap de Bonne Espérance est dans un peu plus de trois jours"

 

Le skipper de SVR-Lazartigue, toujours leader en cet après-midi, est un homme heureux. Tom Laperche n’oublie jamais qu’il y a moins de deux semaines, son équipe a remis le bateau à l’eau, ce qui renforce encore un peu plus toutes les petites joies du bord. Il a la voix de ceux qui profitent à fond, tout en gardant la lucidité et l’abnégation des skippers de grand talent. 

Crédit : G Gatefait


Tu es au coude-à-coude avec Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) depuis plusieurs jours. Comment vit-on ce duel de l’intérieur ?

" C’est plutôt sympa d’être bord à bord avec Charles (Caudrelier). On a réussi à aller assez vite par rapport à lui au large de Recife, en arrivant dans l’Atlantique Sud. Avec la météo et les conditions de chacun, on fait parfois l’élastique. Ça reste une belle bataille, c’est cool de régater et de voir un autre trimaran à côté !

Il n’y a pas eu de grosses différences en matière de stratégie entre vous deux. Comment l’expliques-tu ?

" On est parti dimanche avec du vent au portant et la route était plutôt idéale. Il n’y a pas eu de gros choix tactiques à faire hormis quelques petits décalages de l’un ou de l’autre en fonction des variations de vent. On n’a pas eu beaucoup de vent dans la transition à Madère, puis il y a eu un front assez costaud à passer. La suite, ça a été du portant jusqu’au Pot-au-Noir, le passage de l’équateur avant de contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène. Et là, on va bientôt attaquer au portant dans du vent un peu plus fort !

Ça devrait bien s’accélérer dans les prochains jours…

" Oui ça va être le cas et forcément, il y aura un peu d’appréhension. On va attraper le haut d’une des dépressions qui tournent autour de l’Antarctique. Nous sommes sur le bon timing pour avoir une mer plate et du vent fort. Les vitesses théoriques sont assez élevées, certes, mais c’est le but de ces bateaux de tenir de telles vitesses. Ils ont été conçus pour ça. Et puis ce sont de super bords… Ça va le faire !

Une fois le Cap de Bonne Espérance atteint, ça s’annonce plutôt complexe. Quel regard portes-tu sur cette nouvelle étape ?

" Le Cap de Bonne Espérance est dans un peu plus de trois jours et j’avoue ne pas avoir trop regardé la suite pour l’instant. J’essaie de me concentrer sur les conditions du moment, de trouver la bonne trajectoire… Il va y avoir du vent plus soutenu et plus rapide pendant deux jours d’ici un petit 24 heures… L’océan Indien, on verra, je n’ai pas encore téléchargé les fichiers météos. Mais je sais qu’à terre (à la cellule routage NDRL), ils en ont déjà un bon aperçu.


Armel Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire XI) s’est arrêté lundi, Charles Caudrelier a confié avoir eu des soucis de voile vendredi… Toi pour l’instant tu n’as eu aucun souci technique ?

" Je n’ai pas eu de gros soucis mais des petites bricoles, des trucs du quotidien. Il n’y a rien eu de très handicapant en matière de vitesse donc c’est hyper satisfaisant. Et ça fait seulement deux semaines qu’on a remis le bateau à l’eau !

Est-ce que tu peux décrire le meilleur moment que tu as passé à bord depuis le départ, celui qui t’a le plus marqué ?

" Je crois que c’était un peu après Recife, en longeant les côtes brésiliennes. Ça commençait vraiment à accélérer, la mer était belle, le bateau était sous J2, c’était vraiment génial. Du pur vol, sans forcer. Je repensais un peu à tout… Je trouve ça merveilleux d’être à bord de SVR-Lazartigue. J’étais ému de voir le bateau aussi à l’aise et gagner quelques milles sur le Maxi Edmond de Rothschild.


Source : Rivacom