La Les Sables - Les Açores connait ses podiums Proto et Série, cette première étape génèrent des écarts monstres

 

Si à chaque édition de la Les Sables – Les Açores – Les Sables, l’atterrissage sur l’archipel portugais réserve toujours bien des surprises, les 40 derniers milles de ce cru 2022 ont littéralement mis à vif les nerfs des concurrents mais aussi et surtout largement chamboulé la hiérarchie établie sur le reste de la course. Si cela a naturellement fait les affaires des uns, cela a également copieusement contrariés les plans de certains, à commencer par ceux du Slovène Uros Krasevac (759 – Ashika II). Ce dernier s’est trouvé embarqué par le courant à quelques mètres de la ligne d’arrivée, laissant ainsi filer la 3e place qui lui tendait les bras chez les Proto au profit d’Anne-Gaël Gourdin (679 – Roll my chicken) qui complète donc le podium derrière Pierre Le Roy (1019 – TeamWork) et Jacques Delcroix (753 – Actual). Chez les bateaux de Série, le classement a, lui aussi, été bien remué après le passage de Terceira, dans la pétole. Pour finir, le tiercé gagnant de cette première manche est Jean Marre (991 – Sport dans ma ville – Time for the Planet) - Julie Simon (963 – Dynamips) – Ulysse David (1025 – L’aventure d’Ulysse).

 

Crédit : V Olivaud

« Le coach avait dit qu’en arrivant aux Açores l’épreuve serait loin d’être finie, qu’il y aurait, dès lors, une autre course dans la course. Je m’y attendais, mais pas à ce point ! », a commenté Jean Marre, le vainqueur en Série de la première étape de cette Les Sables – Les Açores – Les Sables à son arrivée à Horta au terme d’une fin de course pour le moins rocambolesque, la faute à une situation météorologique totalement aléatoire, l’anticyclone des Açores étant actuellement centré sur l’archipel du même nom. « J’ai fait partie des premiers à arriver dans les îles il y a deux jours, avec un peu d’avance sur le gros du peloton mais le vent a littéralement déserté le terrain et ça n’a fait que revenir, revenir et revenir. Toute la flotte s’est resserrée. Pour ma part, je m’en suis bien sorti mais j’avoue qu’il y a eu un petit soulagement à l’arrivée », a avoué le skipper de Sport dans ma Ville – Time for the Planet qui est parvenu à s’échapper avec une petite risée à l’ouest de Sao-Jorge quand ses copains de cordée, Léo Bothorel (987 – Les Optiministes – Secours Populaire 17), Adrien Simon (1038 – Faun) mais aussi Hugues de Premare (1033 – Technip Energies – International) sont restés plantés plus longtemps encore, laissant ainsi la porte ouverte à leurs rivaux situés plus au nord, Julie Simon, Ulysse David puis Félix Oberlé (1028 – Mingulay), revenus doucement mais sûrement aux avant-postes pour finir par truster les 2e, 3e et 4e places à l’arrivée. « La fin de course a été dure. C’était hyper compliqué et hyper long. On a eu une pétole comme on a rarement près des côtes Atlantiques où il se passe toujours des trucs. Aux Açores, quand il n’y a pas de vent, il n’y a pas de vent. Je ne comprends d’ailleurs toujours pas trop ce qui s’est passé à partir du moment où on a passé la dorsale. Il y a eu une grosse part de de réussite dans tout ça », a expliqué Julie Simon qui est, pour sa part, remontée de la 8e et à 2e place lors des dernières 24 heures, terminant à seulement 30 minutes et 6 secondes du gagnant. « Ça promet du match sur la manche retour et j’espère que ce sera bien bourrin. J’attends ça avec impatience ! », a commenté Jean Marre qui a signé ce samedi 30 juillet, peu après 1 heure du matin, sa première victoire sur le circuit Mini 6.50. « La laisser échapper, ça aurait été compliqué à encaisser. J’ai commis quelques erreurs mais j’ai toujours été plutôt devant. Ça m’aurait donc fait un peu mal de finir par me faire doubler, mais si ça avait été le cas, je n’aurais pas eu d’autres choix que de l’accepter, tout en sachant qu’en course au large, ça fait aussi partie du truc. »

 

Des écarts monstres chez les Proto

S’il est toujours plus facile de faire preuve de philosophie dans ce type de situation quand le dénouement a pris une tournure favorable, c’est en revanche nettement plus compliqué dans le cas inverse. Le Slovène Uros Kraserac fait partie de ceux qui ont perdu gros sur la fin du parcours. En effet, alors que la troisième place lui semblait acquise et qu’il se trouvait à quelques centaines de mètres de l’arrivée, le skipper d’Ashika II a voulu prendre un peu de marge pour contourner un cargo. « Dès lors, je me suis retrouvé embarqué par le courant le long du port. Je n’ai rien pu faire. J’ai passé quatre heures à batailler pour enfin réussir à couper la ligne. Je termine 4e et ce n’était pas mon but mais finalement, plus que de passer à côté du podium, c’est le fait d’avoir anéanti de manière aussi improbable une partie des efforts et du travail fournis lors des 9/10e de la course », a indiqué Uros qui termine donc 1h56 derrière Anne-Gaël Gourdin. Cette dernière a ainsi eu la surprise de s’emparer d’une belle troisième place, conjurant, en quelque-sorte, le sort après trois 4e places cette saison. « Franchement, ça fait du bien. Une nouvelle fois, j’ai pensé que le podium était complètement foutu pour moi. Je n’ai compris mon résultat qu’après l’arrivée. C’est génial, je suis trop contente ! », a indiqué la skipper de Roll my chicken. Pour elle, rien d’acquis cependant. La seconde étape sera évidemment déterminante pour le classement général. Une chose est sûre cependant, les deux premières places seront difficiles à aller chercher. Pierre le Roy, le grand vainqueur de ce premier round, possède une avance considérable de 20h27 sur Jacques Delcroix quand ce dernier compte lui-même un matelas de un jour et 6 heures sur sa poursuivante la plus proche. De fait, le scénario de cette première étape a généré des écarts monstres au sein de la flotte et c’est d’ailleurs loin d’être fini car si les arrivées se succèdent, depuis ce matin à Horta, les derniers ne sont pas attendus sur place avant lundi, voire mardi. Juste à temps pour s’aligner au départ du deuxième volet de l’épreuve, le jeudi 4 août à 18 heures (heure de Paris).

 

Source : A Bargat